Les pourparlers sous l'égide de l'ONU sur la Syrie sont une étape «décisive» vers un règlement politique, a déclaré hier le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, soulignant que les représentants de groupes armés présents à Genève le sont à «titre personnel». Les pourparlers, qui sont ouverts officiellement lundi, marquent «une étape très décisive», a déclaré M. Lavrov à Abou Dhabi lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue émirati, cheikh Abdallah ben Zayed Al-Nahyane. Le ministre a ajouté que les participants à Genève «tentaient de s'adapter aux positions des uns et des autres». L'émissaire de l'ONU pour la Syrie Staffan de Mistura a lancé lundi le début des discussions de paix indirectes entre une délégation du gouvernement syrien et une délégation du Haut Comité des négociations (HCN), qui représente des groupes de l'opposition politique et armée syrienne. «Ces négociations devraient être globales, conformément à la résolution de l'ONU (2254) et inclure des représentants de tout le peuple syrien, comme le prévoyait la déclaration de Genève (de 2012)», a estimé le ministre russe. Il a accusé, sans les nommer, «certains partenaires de chercher à déformer cette déclaration en se focalisant sur une transition du pouvoir et non sur le plus important (...), à savoir la participation de toutes les parties (...), pour parvenir à un terrain d'entente entre le gouvernement et l'opposition». M. Lavrov a répété que «seuls les Syriens peuvent décider du sort de leur pays». Tout en se félicitant du lancement des pourparlers de Genève, il a tenu à souligner que la présence de représentants des groupes armés Jaich al-Islam et Ahrar al-Cham au sein de la délégation du HCN, formée à Ryadh, était «à titre personnel». «Nous avons convenu - et la délégation du gouvernement est d'accord - que s'ils (les rebelles) prennent part aux négociations, ils le feront à titre personnel et à la seule condition qu'ils acceptent toute les exigences de la résolution 2254», a dit M. Lavrov, cité par l'agence de presse russe Interfax. Leur présence à Genève ne signifie pas qu'ils sont reconnus comme «des partenaires dans les négociations», a-t-il conclu.