Le groupe automobile français PSA (Peugeot-Citroën) a officialisé le rachat à General Motors de la marque allemande Opel et du constructeur britannique Vauxhall. Opération éclair pour mettre la main sur la marque à l'éclair. PSA — qui englobe les marques Peugeot, DS et Citroën — a officialisé un accord avec General Motors (GM) pour acquérir Opel, obtenu après six mois de négociations seulement. L'acquisition de la marque allemande, détenue par General Motors depuis 1929, coûte 1,3 milliard d'euros au groupe français. Mais PSA rachète également le constructeur britannique Vauxhall et une partie de la banque de financement européenne de GM et va au final dépenser 1,78 milliard d'euros pour boucler l'affaire. Peugeot s'est dit persuadé de pouvoir «réaliser d'importantes économies d'échelle et de dégager des synergies dans les domaines des achats, de la production et de la recherche et développement». Le Français espère économiser 1,7 milliard d'euros par an «d'ici à 2026». Cette opération va lui apporter près de 40% de volumes de véhicules en plus, lui permettant d'atteindre 4,3 millions d'unités sur l'année 2016. Une progression qui aurait nécessité de nombreuses années d'investissement dans des pays nouveaux avant de devenir réalité sans une acquisition. Le nouvel ensemble détiendra 16,3% de part de marché dans l'Union européenne, restant toutefois à distance respectable du groupe Volkswagen, qui vend 24% des véhicules dans cette zone. PSA récupère cette place, quelques mois après l'avoir perdue au profit de son concurrent hexagonal, Renault. Pour autant, PSA ne grimpera pas dans le classement mondial des constructeurs automobiles. Le groupe français était 8e. Il le reste, même s'il se rapproche du numéro 7, FCA (Fiat Chrysler), qui a écoulé 4,72 millions de véhicules l'an dernier. Ce qui montre bien le retard pris par PSA dans la course mondiale aux volumes. En présentant les résultats 2016 de PSA, Carlos Tavares, président du directoire du constructeur français, a déjà fixé un objectif de moyen terme de 5 millions de véhicules par an. D'abord, il faut dénouer les liens existant entre General Motors et la marque allemande, ce qui ne sera pas simple, notamment dans le domaine des technologies. Carlos Tavares a déjà prévenu que les technologies utilisées dans les voitures Opel repartiraient chez GM. Néanmoins, «une telle opération va augmenter la force de frappe de PSA en termes de R&D», soulignent les analystes de CM-CIC Securities. En même temps, il faudra redresser Opel, une marque qui perd de l'argent depuis 1999. Il n'y aura pas d'intégration globale, le groupe allemand devrait conserver une grande indépendance et une direction spécifique. Le partage de plateformes, de technologies et la puissance d'achat cumulée des deux constructeurs laissent une belle marge de création de valeur. «L'intérêt principal de ce deal réside dans la similitude des gammes qui permet d'envisager des synergies industrielles importantes à horizon cinq ans», estimait Oddo Securities, dans une note parue avant que l'opération soit finalisée.