Plusieurs wilayas du pays ont pris part à un séminaire régional sur la leishmaniose cutanée dans le bassin du Hodna organisé dans la journée du jeudi à l'université Moahmed-Boudiaf de M'sila. Selon M. Harat Zoubir, directeur général de l'Institut Pasteur d'Algérie qui a présenté une conférence intitulée «Epidémiologie des leishmanioses en Algérie, état actuel et perspectives» que l'Algérie est l'un des six pays les plus touchés dans le monde, par ailleurs, les wilayas de M'sila, Batna et Biskra sont les régions les plus concernées par cette maladie, a-t-il déclaré, pour avoir abrité plusieurs réservoirs porteurs des phlébotomes vecteurs de leishmaniose parmi les canidés et les rongeurs, tels que les rats des champs, les rats de sable et les chiens errants, même le hérisson, a-t-il ajouté. A signaler que ces rongeurs sont nourris des plantes salées appelées communément «el guettaf» poussant dans les plaines et les lieux de pâturage de cette zone. Cette maladie, selon le DG de l'Institut Pasteur, se déclare généralement en été, voire au printemps pour apparaître au mois d'octobre touchant pour la plupart du temps des enfants vivant dans les zones rurales les plus déshéritées et habitant des logis en chaume. Aussi elle peut se proliférer à côté des tas de fumier de bestiaux et les décharges sauvages de même que les conditions climatiques humides favorisent leur prolifération notamment dans les couvertures végétales. Quant aux chiffres recensés dans notre pays, la présentation du Dr Harrat Zoubir a enregistré 30 000 cas en l'an 2005, un nombre qui a été réduit à 6 428 cas en l'an 2013 grâce aux efforts déployés des responsables du secteur à éradiquer cette maladie en organisant des campagnes d'aspersion des insecticides à travers le pays. Quant à la leishmaniose viscérale qui touche plus particulièrement les villes du nord du pays, les chercheurs ont procédé à éliminer la source principale de cette maladie qui réside dans l'abattage des chiens errants. La journée de sensibilisation a connu à la fin la rédaction d'une série de recommandations pour faire face et stopper cette maladie : adapter la période de pulvérisation à chaque strate bioclimatique en fonction de la période d'activité du vecteur, tester la sensibilité des phlébotomes aux insecticides, utiliser différents produits d'insecticides, chaulage, crépissage et colmatage des murs des maisons et des abris des animaux, améliorer l'hygiène du milieu et éradiquer les dépotoirs et les décharges sauvages, éducation sanitaire dans le milieu scolaire, renforcer les activités de recherche entre l'université et l'Institut Pasteur, création d'un observatoire de surveillance des maladies vectorielles appelé Comité du bassin du Hodna et constitué des wilayas limitrophes à M'sila, à savoir BBA, Batna, Biskra, Djelfa, Médéa Bouira.