Ces derniers jours, certains medias ont rapporté des informations indiquant que l'Italie est en train de revoir sa stratégie en matière d'approvisionnement en gaz naturel et que, par conséquent, elle n'a pas l'intention de renouveler son contrat à long terme avec l'Algérie. Ces médias sont allés jusqu'à désigner le pays de substitution en matière de fourniture de gaz à ce pays, la Libye en l'occurrence. La question a été donc posée à l'ambassadeur d'Italie Pasquale Ferrara lors de son déplacement hier à Boumerdès. Dans sa réponse, le diplomate situe d'abord le contexte sécuritaire et politique de la région et fait ensuite l'éloge des relations entre son pays et l'Algérie. «Vous avez fait allusion à la Libye. Je dois préciser que nous sommes présents dans ce pays comme nous sommes présents en Algérie, et ce, depuis longtemps. La Libye est dans une situation d'instabilité. Nous sommes engagés avec l'Algérie et d'autres partenaires pour essayer de faciliter un accord consensuel entre différentes composantes de la société libyenne en vue de reconstruire un Etat qui puisse fonctionner pour ramener la stabilité et la paix dans la région. S'agissant des contrats gaziers, j'ai déjà dit que les relations entre nos deux pays sont et seront stratégiques. Il faut noter, par ailleurs, que ENI, qui s'occupe de l'énergie en Italie, a décidé de façon symbolique, de tenir son conseil d'administration international à Hassi-Messaoud. Ce qui démontre la dimension stratégique qu'ont ENI, en particulier, et l'Italie, en général, pour l'Algérie. Vous avez également mentionné d'autres sources d'énergie, surtout le gaz, et d'autres routes d'approvisionnement qui vont se développer dans les prochaines années. Mais la question de la démultiplication se fait par addition et non pas par soustraction.» L'ambassadeur n'a pas manqué de rappeler que les relations algéro-italiennes, au niveau de l'énergie, sont historiques et qu'elles remontent au milieu des années 1960. «Henri Matai a été le premier à installer ENI avec en sus une vision stratégique de partenariat et d'amitié. Donc, on va continuer dans cette direction. Les deux entreprises (Eni et Sonatrach, ndlr), il s'agit d'un marché, vont trouver des accords comme on le faisait par le passé. L'Algérie, qui est le premier fournisseur de gaz, va le rester», conclura-t-il ce chapitre. Questionné sur l'absence de l'Italie dans le secteur algérien de l'automobile qui fait l'actualité favorable à leurs voisins du nord, l'ambassadeur estime que ce secteur est globalisé et la décision d'investir ne dépend pas des seules entreprises italiennes. «Mais je pense que les partenaires des sociétés italiennes sont en prospection en Algérie.» Avant de visiter l'Inalca de Corso, l'ambassadeur a été reçu par le wali de Boumerdès, Abderrahmane Madani Fouatih. Les deux responsables auraient discuté des opportunités d'investissements et de création d'entreprises dans les secteurs de l'agroindustriel, le tourisme et la pêche. Au niveau de Corso, l'ambassadeur a été accueilli par les travailleurs et le gérant Gianluca Guarishi de l'Inalca-Algérie, une entreprise de droit algérien spécialisée dans le secteur de l'agroalimentaire en particulier la filière des viandes. «Vous êtes l'économie réelle et les créateurs de richesses», dira-t-il à l'adresse des travailleurs avant d'ajouter : «Nous pensons que l'entreprise doit avoir un encrage au sein de la communauté où elle active.» Révélant ainsi la dimension sociale que doit avoir toute entreprise. L'Inalca-Algérie, qui dépend d'un groupe international spécialisé en viande, a mal démarré. Ce faux départ a été la cause d'un conflit avec le partenaire algérien, détendeur de 30% des actions de l'Inalca, créée à la suite du rachat de l'ex-Enafroid. Depuis la désignation du gérant italien cité plus haut, les travailleurs ont été rassurés et l'on pense à des investissements avec des partenaires étatiques. D'ailleurs, le P-dg du groupe a effectué une visite, la semaine passée, et a pris note du potentiel économique de cette entreprise et a par conséquent donné son feu vert pour des investissements. De plus, la visite du diplomate, hier, est en quelque sorte l'appui des pouvoirs publics italiens aussi bien au groupe italien, propriétaire d'Inalca-Algérie, ainsi qu'aux futurs partenaires algériens, publics, rappelons-le, qui ont décidé de faire du chemin avec la société que dirige Guarishi. Dans l'immédiat, Gianluca Guarishi, qui a ouvert un espace de vente en détail, a promis pour le mois du Ramadhan des prix de poisson et de viande abordables. «Durant tout le mois, ces prix ne changeront pas», a-t-il promis.