Le groupe pétrolier Ente Nazionale Idrocarburi a été autorisé à poursuivre ses activités d'exploitation dans le périmètre Zemoul-El-Kbar. Eni, dont la filiale Saipem est au cœur des scandales de corruption Sonatrach I et II, a également décroché trois permis de prospection Tarek Hafid - Alger (Le Soir) Les affaires reprennent pour Eni. Un décret présidentiel publié au Journal Officiel n° 36 accorde à Eni Algeria Exploration B.V, filiale du groupe pétrolier italien, un permis de recherche et d'exploitation sur le périmètre Zemoul-El-Kbar, dans le bassin de Berkine. Ce permis concerne le bloc 403 A et entre dans le cadre de la mise en œuvre «de l'avenant n°5 du contrat signé le 13 mai 1995», précise le décret signé par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Notons que le contrat initial date de 1987 et qu'il avait été prorogé en 1995 puis en 2007. Il semblerait que le bloc 403 A n'est jamais été exploité du fait d'un problème de «communication souterraine entre des périmètres pétroliers». L'affaire avait été révélée par Le Soir d'Algérie dans son édition du 5 mars 2013. L'article faisait état d'un «détournement de grandes quantités de pétrole propriété de la Sonatrach par la compagnie italienne Eni et l'australienne BHP Billiton». La découverte de cette faille par les ingénieurs de la compagnie nationale avait conduit à la fermeture des blocs 401 et 402. Reste à savoir si ce problème technique a été définitivement résolu. Une chose est sûre, Eni revient effectivement en force puisque l'Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft) lui a accordé trois nouveaux permis de prospection. Les périmètres concernés sont El Guefoul, Tinerkouk et Terfas et sont situés dans le bassin de Timimoun. Le hasard a voulu que l'obtention de ces trois permis d'exploitation soit rendue publique le jour de la visite à Alger de la ministre italienne du Développement économique, Federica Guidi. Sauf que le groupe italien n'est pas prêt à se défaire de l'étiquette de «corrupteur» que lui a collée sa filiale de service pétrolier Saipem. La justice italienne a confirmé l'implication du géant italien dans des affaires de corruption pour obtenir plusieurs contrats. Bien qu'elle soit plus «discrète et moins offensive», ces fait ont également été confirmés par la justice algérienne. A ce titre, la loi algérienne stipule que toute entreprise étrangère engagée dans des opérations d'investissement est tenue de présenter une déclaration de probité afin de prouver qu'aucun de ses employés n'est poursuivi ou condamné pour corruption. Il est évident que l'Eni aurait des difficultés à produire un tel document. Il semblerait que les Italiens bénéficient d'un traitement «politique» de leur dossier. Pour le gouvernement algérien, Eni reste un partenaire historique et stratégique, l'un des seuls groupes internationaux à avoir accepté de s'engager au moment où les compagnies fuyaient le pays. Alger a également besoin de «booster» le processus d'investissement dans le secteur des hydrocarbures suite à l'attaque terroriste de Tinguentourine. Pour les dirigeants d'Eni, le renforcement de sa présence en Algérie devrait lui permettre d'atténuer les pertes subies en Libye et dans une moindre mesure au Nigeria. Une sorte de partenariat gagnant-gagnant élaboré en haut lieu.