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A fond perdus
L'absence allemande
Publié dans Le Soir d'Algérie le 13 - 05 - 2014


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Dans une récente contribution à l'Institut français des relations internationales, Christoph Partsch, directeur général de la Chambre algéro-allemande de commerce et d'industrie à Alger et avocat, spécialisé dans les transactions internationales, au sein de son cabinet établi à Berlin, signe une précieuse contribution sur les relations algéro-allemandes(*).
Selon Christoph Partsch, les relations bilatérales entre l'Allemagne et l'Algérie, officiellement qualifiées, par les deux parties, de «bonnes et amicales» sont marquées – côté allemand – par des «erreurs d'appréciation du "Printemps arabe" qui avaient entraîné un manque d'intérêt pour le territoire algérien».
Aussi, les deux pays auraient «sous-exploité, voire complètement manqué, les possibilités de coopération qui existent sur le marché de l'énergie».
Par ailleurs, l'auteur projette que «si l'Algérie est actuellement un des pays les plus stables d'Afrique du Nord, elle connaîtra des turbulences avant 15 ans». Une perspective qui «devrait faire réagir l'ensemble de l'Europe, notamment l'Allemagne, et l'amener à s'engager davantage avec le plus grand pays d'Afrique, et encore le plus riche». On retrouvera de façon récurrente cette échéance, fatale, paraît-il, de 10-15 ans comme terme ultime du bénéfice de la rente. Christoph Partsch passe en revue l'historique de relations jugées «en dents de scie», avant de dégager les tentatives de nouveau départ malgré des opportunités ratées au plan politique et un climat peu propice aux investissements, avant de s'étaler sur la nécessaire coopération dans les secteurs de l'énergie et de la sécurité.
Le pseudo «printemps arabe» qui couvre le nouvel hégémonisme néocolonial semble avoir induit en erreur des sphères influentes en Allemagne, un partenaire déjà lourdement handicapé par des projections erronées sur la «décennie rouge». Autant de facteurs qui ont fini par consommer le capital «sympathie» datant de la guerre de Libération nationale.
Déplorant que la parole des vrais experts n'ait pas été entendue, Christoph Partsch rappelle l'avis fort pertinent de Peter Scholl-Latour paru dans le Bulletin du Crédit suisse, (1/2012, p. 9) : «Je suis extrêmement prudent avec le terme de "Printemps arabe". Un printemps arabe a déjà eu lieu par le passé, mais l'Europe l'a ignoré. C'était au début des années 1990 en Algérie». L'absence de troubles ou de changement de régime est imputée au «souvenir de la guerre civile encore vivace dans les esprits algériens», mais aussi à «l'opacité des structures gouvernementales et la manne que représente le pétrole».
L'économie algérienne connaîtrait une évolution doublement contraignante : un «recul constant de l'utilisation du pétrole et du gaz naturel», et «l'explosion simultanée de la consommation intérieure en énergie et en biens de consommation». Ces contraintes ne semblent pas effrayer les pouvoirs publics qui affichent un refus d'entreprendre toute réforme. Un tel «immobilisme» algérien compliquerait la mise en œuvre d'un partenariat stratégique ou économique.
Pour l'instant, la partie allemande profite de la reprise de la croissance en enregistrant un chiffre d'affaires en hausse dans de nombreux secteurs, en particulier dans les exportations d'automobiles où il a progressé de 50%. Aussi, la volonté de freiner le processus de désindustrialisation offre à l'industrie allemande, dont les produits sont hautement appréciés en Algérie, la possibilité de reprendre pied dans l'économie algérienne. Toutefois, cela ne suffit pas à faire des échanges algéro-allemands un élément marquant : «seuls 2% des exportations allemandes concernent l'Afrique et c'est l'Afrique du Sud, en 27e position, qui est la première cliente de l'Allemagne sur le continent. L'Algérie ne suit que loin derrière».
Les faibles performances de l'économie nationale semblent inscrites dans la durée au regard des conditions d'investissement, jugées comme étant «parmi les pires qui soient à l'échelle mondiale».
La décision prise en 2009 de limiter à 49% la possession d'une entreprise de production algérienne par des capitaux étrangers, est explicitement qualifiée de «mauvaise», même si elle «n'est pas la première responsable de cette situation». Interviennent plus fortement «l'insécurité juridique, l'imprévisibilité d'une administration hypertrophiée et l'opacité de toutes les décisions d'attribution de marché».
«Ce n'est que sur le marché de l'armement, où l'Algérie est située au neuvième rang mondial des acheteurs, qu'elle est devenue un partenaire sérieux pour les entreprises allemandes».
Pour M. Christoph Partsch, «d'un point de vue politique, la France est revenue au premier rang, plus forte encore qu'auparavant (...) Paris est de nouveau un acteur politique et économique majeur en Afrique du Nord. Pour certains observateurs, elle a encerclé l'Algérie, pour d'autres, elle détermine depuis longtemps déjà les événements en Algérie».
Pour l'Allemagne, il en résulte deux domaines importants de coopération avec l'Algérie, «auxquels la France doit être associée» : l'énergie et la sécurité.
S'agissant de «la nécessaire coopération dans le domaine de l'énergie», il est rappelé que «l'Algérie va devenir d'ici peu un importateur d'électricité, sans y être préparée».
«En particulier à cause du boom de la construction de logements, la consommation électrique augmente annuellement jusqu'à 18% dans le Nord, et jusqu'à 24% dans le Sud. Le réseau actuel ainsi que l'ensemble des infrastructures ne peuvent pas répondre aux besoins liés à cette croissance gigantesque».
Le projet Desertec, longtemps érigé en modèle de relance de la coopération, semble avoir fait long feu. Cinq groupes allemands y avaient investi de grands espoirs, avant de se retirer de la société Desertec Industrial Initiative (Dii) : Siemens et Bosh il y a deux ans, puis plus récemment Sahara Green, E.ON (un producteur d'énergie), RWE (un producteur d'électricité), Munich Re (une compagnie de réassurance) et Deutsche BanK. S'agissant des perspectives en matière d'hydrocarbures, les volumes extraits en 2013 ont baissé de 4%. : «La situation s'aggravera lorsque les Etats-Unis délaisseront le gaz algérien, dont ils sont actuellement le principal acheteur, au profit de leur propre production de gaz de schiste. La Chine pourrait prendre la place des Etats-Unis, mais le géant asiatique semble également plutôt vouloir miser sur sa production d'énergie locale. En raison de sa très forte dépendance aux exportations de pétrole et de gaz, l'Algérie verra s'effondrer ses sources de revenus dans les dix à quinze prochaines années».
Le partenariat énergétique est perçu comme pouvant «constituer l'élément fondateur d'un partenariat en matière de sécurité tout à fait judicieux, étant donné que la question énergétique est l'une des causes communes à plusieurs problèmes de sécurité au Maghreb».
Energie est sécurité se présentent alors comme des éléments indissociables majeurs de la relance stratégique tant espérée : «Actuellement, le partenariat de sécurité germano-algérien se limite à la formation occasionnelle de militaires et à la vente d'armements, l'Algérie étant même devenue un important partenaire économique de l'industrie allemande dans ce secteur."
Il reste toutefois à assurer l'avenir : «Lorsque s'effondreront les secteurs du pétrole et du gaz naturel qui représentent 99,6% des exportations algériennes, l'Algérie sera contrainte de se réformer en profondeur – ce qui n'ira pas sans poser des problèmes de sécurité et d'immigration croissants pour la France ainsi que pour les autres pays du sud de l'Europe».
A. B.
(*) Christoph Partsch, Les relations germano-algériennes. Une relance par la coopération énergétique ? Ifri, Comité d'études des relations franco-allemandes, Paris, avril 2014.


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