Une large opération d'inventaire des objets archéologiques du Musée saharien de Ouargla est en cours pour classer et valoriser ses collections selon les critères requis et étudiés, a-t-on appris de la directrice de l'Office national de gestion et d'exploitation des biens sauvegardés de la wilaya. Lancée en 2016, cette opération intervient suite au transfert par la commune de la gestion et de l'exploitation du musée, construit en 1938 et classé site historique national dans la région, à l'Office national de gestion et d'exploitation des biens sauvegardés, a précisé à l'APS Mme Oum El-Kheir Benzahi. Confié à deux archéologues relevant de l'Office, l'inventaire vise la conservation des collections sur la base de méthodes scientifiques à même de rendre la valeur historique de ces objets, eu égard à leur valeur patrimoniale en tant qu'éléments de préservation de l'identité des civilisations qui se sont succédé dans la région, la mise en exergue des modes de vie des premiers habitants l'ayant peuplé, notamment après avoir constaté la perte et la disparition de nombreux objets du fait de l'acte humain ou de la dégradation, a-t-elle ajouté. Tout comme les autres sites archéologiques classés Patrimoine national et disséminés à travers la wilaya de Ouargla, le Musée saharien présente un aspect singulier, alliant dans sa conception architecturale les cachets islamique, arabo-africain et européen. Cet édifice renferme, entre autres collections, des pièces archéologiques déterrées de la ville antique de Sedrata, des ustensiles et pierres sculptés, des pointes de flèches taillées en pierre, remontant vraisemblablement à la période préhistorique et d'autres à diverses ères de l'histoire, en plus de photographies retraçant des aspects de l'ancienne vie de la région de Ouargla. Des actions sont en cours pour la réouverture dans les brefs délais de cette structure, à la satisfaction du public, leur permettant de découvrir le riche patrimoine de Ouargla et des régions environnantes, selon la même responsable. Ce musée, qui devra faire peau neuve, vise également la dynamisation des activités touristiques dans la région, l'ouverture d'espaces de recherche aux archéologues et aux étudiants pour approfondir les connaissances sur l'Histoire de Ouargla et de la région du sud-est du pays. D'après Mme Benzahi, l'Office national de gestion et d'exploitation des biens sauvegardés s'est attelé, depuis que cette mission de gestion lui a été confiée en avril 2016, dans le cadre de la célébration du mois du patrimoine (18 avril-18 mai), à la réalisation d'une série d'actions pour redorer le blason de cet établissement muséal par la surveillance et l'entretien, en plus du déploiement de deux archéologues chargés de l'opération. Le Musée saharien de Ouargla s'est vu accorder une large opération de réhabilitation et de restauration, pour un coût de 50 millions de dinars dégagés sur le Fonds de développement des régions du Sud. Les travaux enclenchés ont permis la restauration des façades, des composantes intérieures du musée, le chaulage avec un matériau local, le colmatage de ses fissurations, la réfection des toitures et des sols, ainsi que la réalisation de l'éclairage intérieur et extérieur, selon la Direction de la culture de la wilaya de Ouargla. Confiés à deux entreprises spécialisées en matériaux locaux, sous la supervision et le suivi d'un architecte désigné par le ministère de la Culture, les travaux de réhabilitation tiennent compte du cachet architectural local avec l'utilisation de matériaux locaux. Faisant partie des chefs-d'œuvre urbanistiques implantés dans la wilaya de Ouargla, l'actuel Musée saharien constituait, selon des sources historiques, une halte pour les caravanes culturelles en provenance des régions de la Saoura, du Gourara et du Grand-Touat, de passage dans les régions de Oued-Mya (Grand-Ouargla) et de Oued Righ (Grand-Touggourt).