Paradoxalement, cette année les prix des légumes baissent de jour en jour, à l'approche du mois de Ramadhan. Une baisse qui, selon les marchands de légumes, va encore s'accentuer en raison de l'abondance de l'offre. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Une grande variété de fruits et légumes s'étale sur les marchés algérois ou au marché T'nache à Belouizdad (Alger), le choix est multiple. Seulement, trouver le bon rapport qualité-prix, c'est l'équation que les clients essayent de résoudre entre les étals. A deux semaines du mois de Ramadhan, les prix des légumes ont considérablement baissé. Ce n'est plus la folie de la flambée des prix enregistrée durant l'hiver dernier. La tomate et la courgette sont proposées à 60 dinars le kilogramme suivies par la fève à 70 dinars. D'ailleurs la tomate de petit calibre est cédée à 30 dinars. «De quoi faire la réserve de tomate pour le mois de Ramadhan. Il suffit de la réduire en purée et de la conserver», dira un vendeur. La carotte, le navet, le concombre, la betterave, le chou-fleur, la laitue et l'artichaut s'accordent sur le prix de 80 dinars. Même l'ail qui a connu son heure de gloire durant l'hiver dernier, en frôlant les 1 800 dinars le kilo, voire les 2 000 dinars, est revenu à la normale pour afficher aujourd'hui, 80 dinars le kilo. L'aubergine et le chou-vert affichent le prix de 100 dinars et le fenouil, le poivron, le piment et les petits pois celui de 120 dinars. Seuls les haricots verts continuent à se distinguer avec un prix assez élevé de 180 dinars le kilo. «C'est normal, c'est un légume qui est en fin de saison», explique encore le même vendeur. Très prisée, la pomme de terre voit son prix baisser jusqu'à 50 dinars le kilogramme pour s'aligner ainsi sur celui de l'oignon vert. «L'oignon sec disponible actuellement au marché de gros, est carrément pourri car il provient des réserves des frigos qui datent de près d'une année», explique Ahmed, marchand de légumes. Pour cet ancien commerçant du vieux marché de Belouizdad, les prix de tous les légumes vont baisser davantage dans les prochains jours. Il cite l'exemple de la tomate, dont le prix va encore baisser en raison de la chaleur qui commence à s'installer d'où la nécessité de liquider la marchandise. Idem pour la pomme de terre assure-t-il, «elle finira par atteindre 25 dinars le kilo». Pourtant nombre de clients continuent à se plaindre des prix affichés. Le nez plongé dans les marchandises exposées sur un étal de légumes, un sexagénaire s'indigne : «Avec ma petite retraite, la vie est devenue difficile. Aujourd'hui, les gens achètent moins car ils n'ont plus les moyens». Et à son ami d'enchaîner : «Nous cherchons les prix les plus bas. Tout est cher, les salaires n'augmentent pas. Il n'y a plus d'argent !» Côté fruits, c'est l'incendie. Le prix de la cerise varie entre 400 et 700 dinars le kilogramme, celui de la pêche 200 et 600 dinars et l'abricot entre 400 et 450 dinars. La fraise est cédée entre 150 et 200 dinars et les nèfles proposées à 150 dinars. La pomme voit son prix osciller entre 250 et 1 200 dinars selon la qualité. Quant à la banane, elle est vendue entre 300 et 350 dinars le kilo. «Les fruits ont parfois l'air plus beaux mais ne sont pas bons», confie une jeune femme qui attendait que le vendeur lui pèse un kilo de fraise.