Une exposition de l'artiste peintre Malek Salah, célébrant le trait et le graphisme, tant dans la précision que dans le foisonnement et l'abstrait, tout en explorant différentes étapes de la création artistique, a été inaugurée samedi à Alger. Intitulée «State Of Disorder» (Etat du désordre), l'exposition regroupe une cinquantaine de nouvelles œuvres à la galerie d'art Dar El-Kenz qui proposent au public de (re)découvrir la touche particulière de Malek Salah qui revient après son exposition «Strates» sur sa propre démarche artistique. Employant uniquement des trames de couleurs neutres (blanc, noir et gris), Malek Salah expose des œuvres portant des milliers de traits au crayon ou à la craie, produisant des tableaux épurés ne laissant paraître que des grilles blanches sur des nuances sombres, qui laissent libre cours à l'interprétation du visiteur comme dans l'œuvre intitulée «Impact». La même technique est également adoptée par l'artiste dans sa série intitulée «Portraits», qui présente les contours d'un portrait sur fond noir, sans traits de visage et ornés d'une multitude de touches blanches et parfois jaunes. Cette démarche démontre une volonté de l'artiste de mettre en avant la partie graphique dessinée par une épuration à tous les niveaux. Sur certaines œuvres, des touches jaunes ou ocres agrémentent des gestes amples au pinceau large, relèvent l'univers sombre de cette collection généralement composée de couches et parfois d'œuvres, pouvant, par la même technique, exprimer le désordre et le chaos ou le dynamisme et la créativité. Prémisses, Amalgame ou encore Circonvulsion sont des œuvres résolument contemporaines, où l'artiste peintre opte pour une trame moins sombre, mais tout aussi sobre. Dans certaines de ces toiles, Malek Salah opère des collages de sculpture sur bois ou d'autres petits formats sur carton revenant à sa précédente collection «Strates». Né en 1949 à Tizi-Ouzou, Malek Salah, diplômé des Ecoles des beaux-arts d'Alger et de Paris, avait enseigné à Alger dans les années 1980. A la même époque, il commence à exposer ses œuvres en Algérie puis dans plusieurs autres pays comme la France, le Sénégal, l'Espagne ou encore Cuba. En 2007, Malek Salah avait exposé sa collection «Majnun Layla» à l'ouverture du Musée d'art moderne d'Alger (MaMa), avant de renouer avec les galeries d'art algériennes en 2016 avec l'exposition «Strates». «State of Disorder» se poursuit jusqu'au 3 juin prochain à la galerie Dar El-Kenz.