Supporters mécontents, pas de qualification en Ligue des champions, stars sur le départ: la saison qui s'achève cet après-midi (17h30) a été pénible pour Arsène Wenger (Arsenal), qui, en finale de la Coupe d'Angleterre face au champion Chelsea, a une dernière opportunité de redorer son bilan avant de dire s'il reste en poste ou non. L'expérimenté manager (67 ans) a navigué cette année entre les huées, le boycott de certains fans et des résultats en dessous des attentes, pour sa 21e saison à la tête d'Arsenal. Il n'a pas su éviter un échouage en Premier League (5e) et un naufrage munichois en Ligue des champions (deux fois 5-1). Très critiqué dans la presse, l'Alsacien a dû admettre en avril, qu'Arsenal connaissait sa «pire période depuis des années». Sans doute la pire aussi pour lui, tant le club est construit à son image depuis 1996. Il ne dira qu'après la finale s'il compte rester au club, et donc signer une prolongation de contrat qui lui est promise selon la presse britannique. Mais il lui faudra en tout cas déployer tous ses talents pour redresser le cap s'il reste en poste la saison prochaine. Les chantiers sont nombreux et la marge de manœuvre bien mince. D'autant plus que sans participation à la C1 la saison prochaine, aucun faux-pas ne sera pardonné en championnat. Un directeur sportif ? En coulisses déjà, l'année 2017 a été agitée avec la tentative de rachat du club, révélée par le Financial Times, par l'actionnaire minoritaire Alisher Usmanov. Le propriétaire américain Stan Kroenke, principal soutien de Wenger, a assuré lundi à la Bourse de Londres que ses parts n'étaient pas à vendre. Mais que se passerait-il si le magnat russe de l'acier revenait avec une offre encore plus importante que le 1,1 milliard d'euros proposé ? Que se passerait-il si l'homme d'affaires, qui est aussi propriétaire des Los Angeles Rams (NFL), Denver Nuggets (NBA), Colorado Avalanche (NHL) et Colorado Rapids (MLS), se lassait des insultes des supporters qui voient en lui une «sangsue» juste bonne à encaisser les profits générés par les participations à la C1 mais pas à investir lourdement dans le club pour enfin lutter vraiment avec les grands d'Europe ? Selon les médias britanniques, le club cherche aussi un directeur sportif pour épauler Wenger. Histoire de changer une politique de recrutement responsable de l'arrivée de joueurs pas forcément décisifs et peut-être aussi pour faciliter la transition vers l'après-Wenger. La solution n'est en tout cas pas du goût de celui qui est pour l'instant le seul maître à bord («Je ne sais pas ce que directeur sportif veut dire», plaide Wenger). Côté vestiaire, les fans et les critiques réclament le grand ménage. Fatigué de voir des «gentils» sur la pelouse, l'Emirates Stadium veut pousser derrière des gagnants, pas des joueurs qui s'effondrent deux fois 5-1 contre Munich pour leur septième élimination consécutive dès les huitièmes de finale de la C1. «Evoluer au top» Peu de joueurs font l'unanimité. Alexis Sanchez est peut-être même le seul. Mais le Chilien arrive en fin de contrant en juin 2018 et n'a pas l'air pressé de prolonger. Si Wenger affirme que le club peut le retenir jusqu'à la fin, Arsenal peut-il prendre le risque de le voir partir pour rien en 2018 ? Le principal objectif de Wenger à l'intersaison sera donc de prolonger son meilleur buteur, que la presse anglaise dit courtisé par Manchester City et le Bayern. Et par le PSG, complètent les médias français. Quant à Mesut Özil, lui aussi en fin de contrat en 2018, il a fait l'objet de vives critiques, notamment pour ses prestations transparentes dans les gros matches. Mais les deux vedettes ne sont pas les seuls «Gunners» qui pourraient rebondir ailleurs : les contrats d'Aaron Ramsey, Per Mertesacker, Alex Oxlade-Chamberlain, Kieran Gibbs et Carl Jenkinson se terminent dans un an. Wenger aura donc des choix à faire. Mais aura-t-il les moyens ? Les fans en doutent. Pas Wenger. «J'ai guidé ce club pendant des années alors que nos ressources étaient limitées et que nous devions toujours vendre nos meilleurs joueurs. Aujourd'hui, le club est dans une bien meilleure situation financière, a expliqué l'entraîneur mercredi. Notre situation est suffisamment robuste et nous avons un noyau de joueurs suffisamment forts pour évoluer au top niveau.» Le prouveront-ils aujourd'hui face à l'impressionnant champion d'Angleterre ?