«Je viens à Tizi-Ouzou pour trouver des solutions aux projets qui connaissent des problèmes.» Abdelghani Zaâlane, qui s'exprimait ainsi dans un point de presse, vient d'inaugurer son premier périple de ministre des Travaux publics par l'inspection de plusieurs chantiers. Des projets structurants et emblématiques pour la wilaya de Tizi-Ouzou, mais qui peinent à être finalisés dans les délais impartis. Première halte, tout aussi emblématique et significative en l'espèce, le chantier de la pénétrante qui devra relier la wilaya de Tizi-Ouzou à l'autoroute Est-Ouest. Lancée en 2014 pour un délai de réalisation contractuel de 48 mois, cette liaison autoroutière qui prend son embouchure sur la RN12, au lieudit Bouaïd près de Draâ Ben Khedda pour faire jonction avec l'autoroute Est-Ouest à Djabahia dans la wilaya de Bouira, peine à prendre forme et à sortir de l'état de chantier. C'est le groupement ONE constitué de l'Engoa (Algérie) et d'Ozgun et Nurol (Turquie) qui est chargé de la réalisation de cette autoroute dont le tracé traverse un relief montagneux et difficile nécessitant la construction de 37 ouvrages d'art dont 21 viaducs et deux tunnels longs de 1 660 mètres linéaires. A cette difficulté de terrain, les entreprises réalisatrices mettent en avant les oppositions des propriétaires de terrains et la nécessité d'évacuer des habitations qui se trouvent sur l'emprise de l'autoroute et le relogement de leurs propriétaires pour expliquer le retard pris par les travaux qui connaissent un avancement global de 35%. Une section de seulement 12 km est promise à être inaugurée «à la prochaine rentrée sociale», dira le ministre pour qui la date-buttoir pour la réception globale du projet ne peut pas aller au-delà de 2019. Autre projet à problème, le transport par télécabines dans l'agglomération de Tizi-Ouzou. Le marché de 490 milliards de centimes a été attribué au groupement Bapiva (Algérie) et Poma (France) pour un délai de réalisation de 39 mois. Lancés en 2013, les travaux accusent beaucoup de retard. Pour le ministre, le retard est dû à la non-réalisation dans les délais des travaux de génie civil confiés à l'entreprise algérienne. Empêtrée dans un imbroglio financier (non-récupération de situations), Bapiva a été remplacée par une autre entreprise. La relance des travaux et l'engagement du ministère à lever les oppositions donnent des raisons d'espérer au nouveau ministre, qui annonce la réception d'un premier tronçon (gare Bouhinoun-stade du 1er Novembre) avant la fin de l'année en cours. «D'autant plus que les équipements sont disponibles et stockés à Tizi-Ouzou», se plaît à dire le ministre. Ce dernier a procédé à l'inauguration de la desserte ferroviaire Tizi-Ouzou Oued Aïssi longue de 14 kilomètres avec une halte à l'université. Attendue depuis de nombreuses années, la mise en service de ce tronçon dont les travaux constituent un record de longévité (plus d'une quinzaine d'années entre terrassement, pose de rails et électrification) permettra, enfin, aux usagers de rallier Alger à partir de Oued Aïssi. Des procédures sont en cours pour l'augmentation des rotations sur la ligne Alger/Tizi-Ouzou. Mais, une fois que les contraintes techniques rencontrées sur la ligne seront maîtrisées. «La ligne n'a pas encore atteint sa vitesse de croisière (une panne de caténaire a été enregistrée, il y a moins d'un mois, près du village Laâzib)», reconnaîtra A. Zaâlane qui annoncera que la réalisation du projet de dédoublement de la voie ferrée, dont la plateforme existe, permettra de réduire la durée du trajet.