Un faste particulier est réservé à la célébration de la fête d'indépendance à Tizi-Ouzou Inaugurations, méga-défilé et des invités de marque annoncés par la rumeur «Le 5 Juillet doit être une véritable fête en Kabylie», a dit Abdelkader Bouazgui, wali de Tizi-Ouzou, lors de la réunion du conseil de wilaya de jeudi dernier, ultime réunion de mise au point des préparatifs qui sont régulièrement organisés, depuis plusieurs jours, avec les cadres et les responsables des différents services de l'Etat. Signe qu'on veut donner un faste particulier à cette date historique qui coïncide avec la célébration de la Fête de l'indépendance et de la jeunesse. La pression est mise sur les différents responsables, tous mis sur la brèche pour réussir cet événement commémoratif auquel le wali veut donner une aura festive, un certain panache que les autorités veulent conjuguer avec la réussite dans la conduite des projets de développement local inscrits à l'indicatif de la wilaya. Et le wali met un point d'honneur à annoncer que pas moins de 190 projets seront soit réceptionnés soit lancés sur l'ensemble du territoire de la wilaya. «Toutes les communes seront concernées par la mise en route de projets ou l'inauguration d'autres qui ont été finalisés», dira le wali qui parle d'une fourchette variant entre 2 et 12 projets par municipalité. Les opérations de développement local concernent l'ensemble des secteurs d'activité. Mais l'accent sera mis sur les réalisations phare et emblématiques, comme la connexion des milliers de ménages au réseau d'adduction de gaz naturel, les travaux d'aménagement urbain et routier, à l'instar de ceux réalisés au niveau des sorties ouest et est de la RN12. Un échangeur a été réalisé à une dizaine de kilomètres au nord de Tizi-Ouzou, non loin de l'entrée de la ville de Draâ Ben Khedda, un autre au lieudit Tazmalt El Kaf qui relie la RN 12 au pont de Bougie et qui permet de faire jonction entre les rocades sud et nord de la wilaya. Autre réalisation inscrite au programme des inaugurations, une trémie à Oued Aïssi (Cheikh Oumedour) qui permettra d'éliminer un point noir dans la circulation routière qui empoisonne la vie des usagers de ce tronçon de la RN12, desservant le flanc Est de la wilaya. Mais là où les autorités veulent en mettre plein les yeux aux visiteurs, ce sont les aménagements urbains réalisés au niveau du chef-lieu de wilaya à l'entrée ouest qui connaît un véritable lifting. Véritable vitrine urbaine de la ville, le carrefour qui sera baptisé du nom du chanteur Matoub Lounès a connu des aménagements qui se prolongeront par la réalisation d'une placette pavée, située en face de l'ex-gare routière et, quelques mètres plus bas, sur le toit de la trémie, par l'érection d'une structure monumentale et d'un mémorial dédié aux milliers de martyrs de la wilaya. Les concepteurs de cet ensemble veulent, visiblement, faire oublier ce que certains considèrent comme une incongruité urbanistique, en termes d'image et de symbolique, qui colle à la ville de Tizi-Ouzou et qui donne d'elle l'impression hideuse de coercition, d'une ville ultra-sécuritaire et policière. D'emblée, l'œil du visiteur de Tizi-Ouzou est frappé par deux mastodontes de béton informes et sans attrait architectural : l'un abrite la Direction de Sûreté de wilaya et l'autre le siège de la cour de justice. Autre signe que l'on veut accorder une pompe particulière à ce rendez-vous commémoratif du 5 Juillet, les autorités prévoient un méga-défilé qu'animeront plus de 5 000 jeunes et des chars (72 camions) qui seront pavoisés de fresques et de maquettes où seront représentées toutes les réalisations socio-économiques connues par la wilaya depuis 1962. Reste à savoir qui parmi les membres du gouvernement sera de la fête. La rumeur parle de Sellal, Premier ministre, et du général Gaïd Salah, chef d'état-major de l'ANP. En tout cas, viendront ou ne viendront pas, Tizi-Ouzou s'est offert une grande toilette et s'est faite belle pour la fête du 5 Juillet. Reste à espérer qu'elle ne sera point la belle d'un jour et qu'elle se débarrassera pour toujours de ses oripeaux et de ses déchets. S. A. M. COMPLEXE CULTUREL DU CHENOUA Un forum dédié aux approvisionnements durant le Ramadan Un panel de spécialistes des problèmes de régulation du marché algérien fut convié récemment au niveau du complexe culturel du Chenoua, dans le cadre d'un forum organisé par le Club de la presse et des journalistes de la wilaya de Tipasa. A l'issue d'une brève rétrospective sur la situation des approvisionnements durant la période de Ramadan, M. Boulanouar, le représentant national de l'Union des commerçants et artisans algériens (UGCAA), s'est voulu rassurant en affirmant que les prix des produits de première nécessité ne varieront que faiblement dans une fourchette de 7 à 10%. Il dira à ce propos que l'Algérie importe entre 9 et 10 milliards de dollars annuellement en lait, légumes secs et autres produits, pour compenser la faiblesse de la production nationale. M. Boulanouar a dressé le bilan de la production nationale de viandes ovine, bovine et blanche estimée à 600 000 tonnes /an, dont 250 000 tonnes en viande blanche et 350 000 tonnes en viande rouge. L'orateur a tiré la sonnette d'alarme sur le fait que durant le Ramadan, l'Algérien consomme 50% de viande non contrôlée sur les 200 tonnes consommés quotidiennement. La prolifération d'abattoirs et de tueries illicites et informelles est légion. Les viandes exposées au grand air sur les parcours de Relizane, Megtaâ Kheira et autres lieux sont autant de vérités désolantes. M. Boulanouar a, par ailleurs, évoqué l'affaire du riz périmé en 2011, retrouvé en vente au marché de gros de Semmar en 2013. «Il y a même des grossistes de l'informel qui écoulent ce type de marchandise périmée», a-t-il martelé. Quant à M. Mohamed Tahar Ramram, le président des grossistes de viandes de la wilaya d'Alger, il a affirmé qu'il y a des tueries non structurées, à l'image de celle de Bouira. Aujourd'hui, 80% des viandes de mouton sont de l'agnelle, sachant que l'agneau et le mouton sont chers. Ils sont plus chers que ceux du Maroc. La cause de cette insuffisance et cherté du cheptel ovin serait due, selon l'orateur, à l'abattage massif du cheptel ovin en 2010. «Cette initiative décidée sans une étude de marché et de marketing préalable a décimé notre cheptel», a précisé M. Ramram. Le Dr Tchikou, expert en cryogénie et en physique, est formel : «Nos produits sont congelés d'une façon hasardeuse au mépris des lois de la conservation et de la congélation alimentaire. Le froid est le meilleur conservateur naturel. Le surgelé est de meilleure qualité dans la conservation des légumes frais et autres aliments. Les produits surgelés à 2 heures après leur cueillette peuvent se conserver entre 6 mois et 3 années.» Larbi Houari BOUMERDÈS La grève illimitée des travailleurs de l'ENPI s'enlise Les travailleurs de la Direction des projets (DP) de Boumerdès, dépendant de la direction régionale de l'ENPI (Entreprise nationale de la promotion immobilière), implantée à Bab Ezzouar (Alger), poursuivent la grève déclenchée en début de semaine. Jeudi, ils ont adressé, par le biais de leurs représentants syndicaux, une lettre au P-dg de l'entreprise, dans laquelle ils listent les abus dont ils sont l'objet et les actes de mauvaise gestion au sein de leur direction. En premier, ils «protestent contre le licenciement abusif du secrétaire général de la section syndicale et d'un cadre juriste». Sur ce point et les autres griefs répertoriés dans la lettre des protestataires, nous avons contacté, par téléphone, le secrétariat du P-dg de l'ENPI en vue de connaître la position du patron de l'entreprise. Nos questions et nos numéros de téléphone ont été transmis mais aucune réponse ne nous est parvenue. Au niveau de l'Union locale de l'UGTA de Boumerdès, le responsable de cette structure a également refusé de répondre à nos questions. C'est le responsable du syndicat de la wilaya de Boumerdès qui nous donnera quelques précisions. «Nous avons effectivement pris contact, verbalement, avec les responsables de cette société pour les mettre en garde contre ces licenciements, notamment du syndicaliste qui a été décidé en violation de la loi 90/14 qui fait obligation à l'employeur de saisir sa hiérarchie (le syndicat, ndlr) pour qualifier la faute avant de décider de la sanction», dira-t-il, précisant qu'il doit se réunir avec les responsables de l'ENPI aujourd'hui . Nous avons noté que dans les attendus des décisions, datés du 13 juin 2013 et se rapportant au licenciement des deux cadres, il est fait référence à la décision de la commission paritaire, alors que dans son P-V de réunion du 12 du même mois, les membres considéraient que la procédure contre les deux cadres était entachée d'irrégularités. Dans leur lettre, les grévistes dénoncent, par ailleurs, des «intimidations et harcèlement au quotidien à l'encontre des travailleurs...». Ils signalent, en outre, la destruction précipitée et illégale des cachets humides de l'entreprise, la dissolution dans des conditions opaques de leur direction sans la consultation du partenaire social ainsi que «la promotion du directeur de cette structure qu'il a laissée dans une situation chaotique».