Le gouvernement a été finalement contraint de recourir à la restriction de l'accès à internet pour empêcher la diffusion des sujets des épreuves du baccalauréat en ligne. Une mesure radicale qui a pu être contournée par les saboteurs puisque les sujets ont été, une fois de plus, diffusés. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - La ministre de l'Education nationale, qui a présenté en mai dernier les nouvelles mesures de sécurisation des épreuves du baccalauréat, a affirmé qu'il n'y aurait pas de fermeture des réseaux sociaux, cette année, comme ce fut le cas l'année dernière. Selon elle, la mise en place de brouilleurs de réseaux au niveau des centres d'examen est suffisante pour éviter toute tentative de triche via internet. Pourtant, après avoir bloqué la 3G et la 4G et fermé certaines pages Facebook qui font circuler les sujets des examens, lundi, au deuxième jour des épreuves, sans succès, les sujets ont été malgré tout diffusés sur le réseau Facebook, le ministère de l'Education a été contraint de réduire l'accès à internet, hier, au troisième jour des épreuves du bac, via l'ADSL. L'accès au réseau Facebook a été totalement bloqué durant le début des épreuves de la matinée et de l'après-midi. L'accès au réseau n'était possible que quelques heures après le début des épreuves. Une mesure radicale qui n'a pas pour autant porté ses fruits. Messaoud Boudiba, chargé de la communication du syndicat du Cnapest, a affirmé que les sujets ont été diffusés hier aussi, malgré la perturbation du réseau internet. Les trois sujets sur lesquels ont planché hier les candidats dans la matinée, le sujet de philosophie des filières littéraires, de science pour les filières scientifiques et de comptabilité pour les filières gestion économie, ont été diffusés après quelques minutes du début des épreuves. «Des groupes en ligne ont été créés et ont pu faire circuler les sujets malgré le blocage des réseaux sociaux», a-t-il affirmé. Pas besoin d'être un geek pour réussir à contourner la mesure du ministère de l'Education. L'accès à Facebook et autres réseaux sociaux via une connexion privée, VPN, est possible. Une solution technologique qui a été utilisée l'année dernière lors de la fuite des sujets du bac. La perturbation du réseau internet n'est pas une solution en soi, estime Messaoud Boudiba, sans pour autant critiqué la procédure. Pour venir à bout du phénomène de la publication des sujets, dit-il, il faudra identifier les auteurs. Parmi ces mesures anti-fraude, le ministère de l'Education a indiqué qu'une cellule de veille a été mise en place pour surveiller les réseaux sociaux. La cellule, dit-on, a les capacités d'identifier en temps réel toute tentative de triche ou de fuite de sujets via internet. Pour l'instant, aucune information n'a été dévoilée par ce département au sujet de l'identité des auteurs qui continuent, visiblement sans s'inquiéter, à publier les sujets des examens sur les réseaux sociaux, au troisième jour consécutif. Ce qui a soulevé la colère des syndicats qui s'interrogent sur les motivations de ce silence.