Le ministère de la Santé instruit annuellement les responsables des établissements de santé de bien organiser les congés annuels des personnels de santé afin d'assurer la continuité des activités. Chaque médecin en congé est donc censé avoir un remplaçant. Pourtant, chaque année, les établissements de santé se retrouvent vides de leur personnel médical notamment durant la période estivale. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - S'il est difficile de se soigner dans les établissements de santé publics au cours de l'année, la situation est encore pire durant les mois de juillet et août. Une période des grands départs en congé annuel et durant laquelle les services de santé se retrouvent dépourvus du personnel soignant. Devant cette situation, le ministère de la Santé qui a fait son constat, il y a plus de trois ans, est intervenu pour demander aux responsables de ces structures de bien gérer les demandes de congé de leur personnel. Le congé annuel est certes un droit et il est établi au niveau de chaque établissement de santé conformément à la réglementation. Cependant, le ministère de la Santé a exigé à ce que la continuité des activités soit assurée durant cette période au niveau de tous les services. Le ministère a demandé à ce que les départs en congé soient affichés sur des tableaux au niveau de chaque établissement. Pourtant, le problème d'absence du personnel, en raison des départs en congé, ne s'est pas réglé. La situation est tellement critique au point de causer des décés faute de prise en charge. Des patients errent d'un établissement à un autre et d'une polyclinique à une autre à la recherche d'un médecin spécialiste. Souvent, ils sont obligés de faire des kilomètres pour pouvoir être auscultés. C'est le cas de la parturiente de Djelfa. Décédée en route après avoir fait le tour de trois hôpitaux sans pouvoir bénéficier d'une prise en charge. Etablir un certificat d'inhumation est un parcours du combattant dans certaines wilayas faute de médecins légistes en poste. Les départs en congé sont-ils la seule raison de l'absence du personnel au niveau des établissements de santé ? Mme Ouahioune, présidente du Syndicat national des enseignants-chercheurs hospitalo-universitaires (SNECHU), estime que le problème est une question de gestion. Tout en se disant «très affectée par le drame de la parturiente de Djelfa», la présidente du SNECHU a indiqué que la réglementation en vigueur stipule que chaque personne qui doit partir en congé, doit avoir son remplaçant. «Dans les imprimés que nous signons dans les hôpitaux pour nos départs en congé, la signature du remplaçant est obligatoire», a-t-elle soutenu. Le problème se pose, poursuit-elle, dans les structures où l'on affecte seulement un seul spécialiste. Mais, s'interroge t-elle, «est ce que réellement il y a un seul médecin spécialiste dans un service ?». Le syndicat ne peut pas être affirmatif dans sa réponse en raison d'absence de statistiques officielles. Selon le département de Hasbellaoui, le problème qui se pose, c'est surtout le manque de formation conséquente dans certaines spécialités stratégiques. Dans certaines spécialités, il y'a un seul médecin pour un service. C'est le cas, cite t-on, de la médecine légale, de la radiologie ou de l'anesthésie-réanimation. La gynécologie obstétrique n'est pas en reste. Mais, le problème de cette spécialité, explique t-on, c'est le fait que le personnel spécialiste préfère s'installer dans le privé. Ainsi sur les 1 900 spécialistes dans la gynécologie obstétrique existants, 1 300 sont installés dans le privé.