C'est une première au niveau national. Les 32 présidents des assemblées communales, APC de la wilaya de Boumerdès liront publiquement et en présence du wali, Abderrahmane Madani Fouatih, des chefs de daïras, des autorités locales et régionales, de la presse et surtout des citoyens électeurs les bilans chiffrés de leurs mandatures. Cette présentation se fera au nom de chacune des 32 assemblées par les P/APC. Ces bilans, chiffrés, seront établis selon un canevas arrêté par l'inspection générale de la wilaya. Dans chaque rubrique, les chiffres de 2012 seront énoncés puis ceux de 2017. L'opération est lancée, ce mardi, depuis la commune montagneuse de Keddara Bouzegza, anciennement Thala Khelifa, relevant de la daïra de Boudouaou dans le centre de la wilaya de Boumerdès. Après avoir inauguré et baptisé un lycée au nom du Chahid Imouchène-Rabah, tombé au champ d'honneur en 1956, le wali qu'accompagnaient le P/APW, le chef de la daïra de Boudouaou, Si El Bachir, les autorités de la wilaya et les journalistes s'est dirigé vers la cantine scolaire de la commune où avaient pris place plus d'une centaine de citoyens de la localité. Le wali a pris la parole pour expliquer le but de cette rencontre disant principalement vouloir faciliter à chacun l'exercice de sa citoyenneté ajoutant «nous voulons lutter contre les mandatures clandestines». La parole est donnée au P/APC de Keddara Bouzegza, Kamel Akhzrou qui a présenté devant les responsables et ses administrés le bilan de l'assemblée qu'il a présidée pendant les 5 ans passés. Dans la copie d'une trentaine de pages qui nous a été remise, l'essentiel des informations, parfois détaillées, des activités de cette commune de 11 000 habitants est porté à la connaissance de tous. On y note la composante politique de cette assemblée — 6 élus PLJ, 6 élus FLN et 1 élu RND — le montant du budget communal de chaque année depuis 2012, les dettes de la municipalité, le nombre de délibérations ou d'arrêtés communaux approuvés par la tutelle. Les biens communaux, y compris le parc roulant détaillé, y sont listés. L'évolution entre 2012 et 2017 de la connexion des citoyens aux réseaux – eau potable, assainissement, électrification, téléphone, internet — est notée. Les chiffres de 2012 et 2017 de tous les secteurs touchant le citoyen notamment l'habitat, l'éducation, la formation, la santé, l'AEP, le développement rural et les forêts, l'agriculture, les chemins communaux et pistes de montagne sont détaillés. Le conférencier qui a oublié le tourisme s'est fait cependant rattraper par le wali qui a rappelé que cette commune située au pied d'un magnifique massif montagneux historique se devait de se doter d'une zone touristique. En tout état de cause, malgré quelques insuffisances mineures, ce bilan contient énormément d'informations sur cette commune. Edité à la fin de cette mandature, il devient un véritable rapport de passation de consignes à l'intention des élus qui reprendront la gestion de la commune le 24 novembre prochain. Une action pédagogique Pourquoi pas un débat avec les concernés par ce bilan c'est-à-dire les citoyens-électeurs ? C'est la question que nous avons posée, par principe, au wali à la fin de ce rassemblement, tout en sachant pertinemment qu'un débat en cette période préélectorale risque fort de déraper et d'être l'objet de récupération. «C'est beaucoup plus une action pédagogique. Nous voulons, par ailleurs, témoigner du respect des électeurs. Vous avez certainement remarqué, pendant cette présentation du bilan de cette assemblée, j'étais beaucoup plus un animateur qu'autre chose», dira le wali. Il est indéniable que cette action vise également à redonner confiance aux électeurs et à booster le taux de participation aux prochaines élections locales. C'est de bonne guerre puisqu'elle repose sur une démarche qui ne piétine pas l'éthique. Bien au contraire, elle casse un tabou qui voit, en effet, qu'aucun responsable, à tous les échelons de la République, n'est tenu de fournir un bilan de sa mandature à ses administrés. A rappeler que jamais depuis 1997, nous n'avons vu un parti politique faire injonction à ses élus pour présenter leurs bilans à leurs électeurs. Dès lors, pour l'exemple aux autres régions et autres institutions supérieures du pays, vivement les bilans du wali, des chefs de daïras, des élus nationaux (Sénat, APN) et de l'APW.