Le wali de Boumerdès avait promis de grands changements en matière de commodités, d'hygiène, d'accès, de sécurité et d'éclairage public dans les 45 plages qui seront autorisées à la baignade dans la wilaya de Boumerdès. C'est un fait. D'un autre côté, avec la fin des examens et le départ des juilletistes, on s'attend à ce que des centaines de milliers de citoyens envahissent les plages de cette wilaya juste après les fêtes de l'Aïd. Le wali fait son constat. Ils estiment que certains responsables locaux ne l'ont pas suivi. Ils n'ont pas pris la chose au sérieux pour rendre ces plages sûres, accueillantes et conviviales. Durant deux jours, Abderrahmane Madani Fouatih a sillonné le littoral de la wilaya pour s'enquérir de l'état d'avancement des préparatifs de la saison des baignades. Pour lui, une saison de baignades réussie est un acte de marketing pour le développement du tourisme dans son acception moderne. Lundi, la première étape de cette virée a mené le wali le long des rivages de l'est de la wilaya. Le second jour a été réservé aux plages de l'ouest. Ce premier périple a mal commencé. A la vue des insuffisances à la plage de la commune d'Afir, le chef de l'exécutif est entré dans une grande colère en désignant le chef de la daïra de Dellys, représentant du wali, comme responsable de cette négligence. Le terme «khourda» a été utilisé pour classifier cette plage. Le chef de l'exécutif est immédiatement reparti refusant d'écouter les explications des responsables locaux. Idem à la plage des Salines de la commune de Dellys où d'autres insuffisances sont constatées. Dans l'une des 4 plages de Sidi-Daoud où il a été accueilli par le chef de la daïra de Baghlia et le maire de la localité, le wali a trouvé quelques arguments de satisfaction puisque les travaux d'aménagement avancent à grands pas. Les plages de Cap-Djinet commencent à acquérir de la notoriété et les élus locaux prennent conscience que c'est un facteur de développement de leur municipalité. Plage Mandora, un indice du retour de la sécurité et de l'or en barre Il y a quelques années, il était totalement inconcevable qu'un cortège officiel puisse traverser, en toute sécurité, ce qui reste de la forêt de Souicha, dans le nord de la commune de Leghata (daïra de Bordj-Menaïel) pour arriver au niveau de la magnifique plage aux dimensions interminables. La forêt en question était une véritable caserne des terroristes de la katibat El-Arkame et le fief des pilleurs de sable complices des terroristes. Lundi dernier, le cortège a emprunté une piste ouverte dans la précipitation pour arriver au bord de l'eau. Pour une première ouverture, les commodités ne seront probablement pas toutes disponibles mais dans quelques années, si des efforts sont accomplis, cette plage figurera, sans doute, dans le top 10 des plages algériennes. C'est ce qui a fait dire au wali : «Vous avez de l'or en barre. Cette plage peut vous rapporter une fortune.» L'accès aux plages est gratuit Durant tout son périple, le wali n'a cessé de répéter aussi bien aux autorités locales qu'aux jeunes qui l'interpellaient sur l'affectation des espaces publics, les parkings notamment, que l'accès aux plages est gratuit. A ce propos, Madani Fouatih avait strictement interdit aux maires de délivrer à leurs administrés des autorisations de complaisance d'occupation des espaces publics à des fins commerciales. Ces autorisations deviennent par la suite des agréments de racket des baigneurs. «Tout sera étudié au niveau de la commission de la wilaya au sein de laquelle siègent les chefs de daïra», nous a affirmé le wali à la fin de son périple. La gratuité réelle des plages de la wilaya est le premier changement attendu par rapport aux années passées.