Le wali de Boumerdès, Kamel Abbès a signé l'arrêté administratif suspendant Saïd Kennoud de sa mandature d'élu indépendant à l'Assemblée populaire communale (APC) d'Aït Amrane, dans la wilaya de Boumerdès. Le wali a mis en exécution l'article 43 du code communal, ôtant provisoirement ou définitivement la qualité de représentant du peuple à tout élu poursuivi par la justice. C'est le cas de l'ancien maire d'Aït Amrane, élu en 2002 sous l'étiquette du FFS. Selon nos informations, l'ex-P/APC est accusé dans une affaire liée à la surfacturation des travaux de construction d'une salle polyvalente et la facturation fictive de l'aménagement d'une aire de jeux, dont la valeur déclarée était de 3 millions de dinars, dans la commune dont il avait la charge. Tout a commencé en 2010. A cette époque, deux élus du RCD et un du FLN dénonçaient (le Soir du 6 avril 2010) leur maire, Rabah Hadjout, élu en 2007 sur la liste du FLN, pour mauvaise gestion. Dans leur missive adressée à la justice, les 3 protestataires faisaient par ailleurs référence à la loi portant la lutte contre la corruption, pour s'élever contre le silence de leur président, s'agissant d'un fait de malversation dûment constaté. Ce délit a été commis par le président de l'assemblée - 2002-2007- antérieure à la leur. Ces trois élus ont donc déposé plainte auprès du procureur du tribunal de la ville de Boumerdès. Le magistrat a, de son côté, ordonné aux gendarmes de la section de recherches de Boumerdès d'enquêter sur les faits reprochés au maire en place (2007-2012) et les faits commis lors de la précédente mandature (2002-2007). D'où l'inculpation de Saïd Kennoud. D'autres anciens élus de cette municipalité de la daïra de Thénia risquent d'être éclaboussés par ce dossier à multiples facettes. Au plan de l'application de l'article 43 du code communal, cette décision contre l'ex-premier magistrat d'Aït Amrane nous rappelle que d'autres élus locaux de la wilaya de Boumerdès même condamnés en première instance ou poursuivis par la justice, continuent néanmoins d'exercer leurs fonctions et sévir contre les deniers publics.