Décidément, les citoyens d'Aït-Amrane n'ont pas lâché prise quant à l'exigence de la prise en charge avant la satisfaction, par l'autorité compétente, de leurs revendications à savoir l'annulation du projet de l'implantation d'une décharge intercommunale d'ordures ménagères et le départ du président de l'Assemblée locale. Ce jeudi les revoilà dans la rue, pour la seconde fois en moins d'une semaine pour réitérer, pacifiquement, leurs exigences. Pour être entendus, les manifestants ont accompli le geste devenu rituel à toute manifestation sur le territoire national : brûler des pneus sur un axe routier afin de bloquer la circulation automobile. C'est ce qu'ils ont fait jeudi dans les deux sens de la RN5, créant deux immenses embouteillages. Par la suite, les protestataires ont improvisé une marche vers le siège de l'APC distant du lieu du sit-in de quelques centaines de mètres. Deux banderoles ont été exhibées. Les deux banderoles reprenaient les deux revendications. Les forces de l'ordre étaient présentes mais aucun débordement n'a été relevé. Au cours de cette manifestation le chef de la daïra de Thénia a transmis un communiqué informant la population d'Aït-Amrane et de Ammal qu'en réponse à la demande de la population, des responsables de la société civile et des élus locaux, la ministre/wali de Boumerdès a décidé d'annuler ce projet. Cette décision portant annulation de ce projet est bien accueillie par les citoyens mais fait perdre la face au maire Ahmed Afra (FFS), aux élus de son Assemblée et aux services techniques qui l'avaient soutenu dans sa démarche. L'Assemblée communale perd la confiance populaire Dans ce dossier, le maire et son équipe découvrent l'énorme fossé qui les sépare de leurs administrés. Et pour cause, ils font l'unanimité contre eux, d'où la demande populaire pour leur démission. La confiance élu/citoyen n'existe plus à Aït Amrane. Pour preuve, au plus fort de la manifestation contre ce projet, c'est-à-dire le lundi 2 novembre, le maire et le groupe d'élus qui le soutient ont rendu public un communiqué dans lequel d'une part ils s'engagent à annuler ce projet, et d'autre part, ils donnaient des explications sur les motivations qui les avaient amenés à agréer ce projet. Selon eux, la décharge était destinée exclusivement à la population de Aït-Amrane et que sa réalisation dépendait de l'assentiment de la population. Cette sortie n'a pas convaincu les citoyens qui ont manifesté avec virulence leur désappointement pour revenir jeudi avec les mêmes exigences. La déclaration de Saïd Adfal, citoyen de la localité résume le sentiment général de l'opinion à l'endroit de cette assemblée. «Dans l'histoire de notre commune, nous n'avons jamais vu un exécutif aussi inerte. Ce sont des élus qui perçoivent leurs salaires et qui dorment sur les projets.» Par ailleurs, nous avons appris vendredi matin, par le biais d'un responsable politique du FFS, que le maire s'est réuni à Boumerdès avec les responsables de son parti. Durant cette rencontre, Afra, le chef de l'exécutif communal aurait émis le vœu de se désister de la présidence de cette instance. «Pour l'heure, aucune décision n'a été arrêtée», dira au téléphone notre interlocuteur qui ajoutera «le FFS ne s'oppose jamais à la volonté populaire». En somme, les élus du Front ne quitteront la mairie que si tous les autres élus démissionnent. Ce qui n'est pas au programme de certains. Pour rappel l'Assemblée d'Aït-Amrane est composée de 19 sièges répartis entre le FFS 4, les Indépendants (des dissidents du FFS) 6, RND 3 et le RCD,FLN et PT 2 sièges chacun.