Il ne s'est pas fait trop prier pour se lâcher, le secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès, lundi soir sur la chaîne de TV privée Ennahar. Des éclaircissements, des points de vue et surtout des jugements ont proliféré de sa part lorsqu'il n'a pas, de temps à autre, éludé certaines questions à l'exemple de celle d'un éventuel cinquième mandat de Bouteflika. Justement, au sujet de la question de la présidentielle de 2019, le secrétaire général du FLN a été on ne peut plus catégorique quant au mode de désignation du candidat du parti qui prévaudra. «C'est Abdelaziz Bouteflika qui choisira celui qui lui succédera», a asséné Ould Abbès dans une réponse pour le moins troublante puisqu'elle pourrait suggérer autant de lectures que possible dont celle qui pourrait faire croire que des élections ne servent à rien, le Président étant désigné et «il ne peut qu'être du FLN». L'invité de la chaîne de TV privée ne s'est pas arrêté là dans son exercice tendant à éluder la question du 5e mandat, il se contentera ainsi de répondre qu'il ne sait pas si Abdelaziz Bouteflika se portera candidat «mais le mandat actuel, il le terminera». D'ailleurs, a-t-il confié, il est désormais interdit aux militants et aux responsables du FLN d'évoquer le 5e mandat pour la simple raison que c'est «inconcevable». Pour entamer son passage devant les caméras, Ould Abbès a commencé à couper court à toute idée de soutien d'un candidat à la présidentielle de 2019 autre que quelqu'un issu du FLN, un message sibyllin à l'adresse sans doute de son alter ego du RND auquel certains continuent à prêter des ambitions majeures, voire à tout autre candidat potentiel à la magistrature suprême. Parmi les autres morceaux choisis de la sortie aussi peu banale que surprenante du secrétaire général du FLN, on relèvera ce passage consacré au vice-ministre de la Défense nationale, Ahmed Gaïd-Salah, que certains voient tout autant qu'Ouyahia en un possible successeur à Bouteflika, et surtout mis au centre des débats depuis quelques semaines avec les sorties médiatiques de parties demandant l'implication de l'armée pour interrompre le mandat du président de la République pour les raisons que tout le monde sait, Djamal Ould Abbès, donc, mettra en avant le sens du devoir dont fait preuve Gaïd-Salah qu'il ne manquera pas de couvrir d'éloges et auquel il accorde cette «légitimité révolutionnaire» dont doit se prévaloir tout candidat au poste de responsabilité suprême de la République, si l'on doit suivre le raisonnement du SG du FLN. Quant à ces parties qui prônent «une période de transition» et de mettre prématurément fin au quatrième mandat d'Abdelaziz Bouteflika, Ould Abbès répliquera tout bonnement que «les institutions fonctionnent» et ceux qui avancent cette idée de transition «vivent sur la planète Mars». Souvent déconcertantes, les sorties d'Ould Abbès ont atteint, lundi soir, un seuil du genre à rester dans les annales et il est à se demander si ceux auxquels il doit rendre des comptes sur ses activités ont apprécié. Le doute est permis.