La vérité sort-elle de la bouche du secrétaire général du FLN, Amar Saïdani ? A l'écouter discourir samedi devant les militants de son parti à Ouargla, Bouteflika sera, nul doute, de la course à la magistrature suprême au mois d'avril prochain. Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir) La déclaration d'Amar Saïdani ne souffre pas d'ambages, ne s'encombre pas du moindre conditionnel. Par la solennité du ton, elle a tout l'air d'une affirmation : «Les portes des candidatures à la plus haute magistrature sont fermées au sein du FLN. Je suis là pour vous dire que notre candidat est connu, il s'agit d'Abdelaziz Bouteflika», a-t-il insisté devant les militants du parti qui ne pouvaient qu'être déroutés par la multiplication des assertions contradictoires au sujet de la posture que Bouteflika adopterait par rapport à la présidentielle d'avril 2014. Pour le secrétaire général du FLN, la messe est dite et il ne reste devant les militants qu'à se préparer à soutenir un quatrième mandat de Bouteflika. Même les structures dirigeantes du parti devraient, selon lui, se préoccuper d'autre chose. «Les portes des candidatures à la plus haute magistrature sont fermées au sein du parti», a-t-il tranché, sans prendre l'avis du comité central à qui il revient statutairement de positionner le parti par rapport à l'élection présidentielle. Quitte à devoir répondre d'une décision à la hussarde, Amar Saïdani évacue ainsi toute discussion autour de la question au sein des instances du parti. Un débat dont il aurait à l'évidence peur, puisqu'il n'est pas exclu que des candidatures parmi les cadres, aujourd'hui en embuscade, ne sollicitent, le moment venu, l'adoubement du comité central du FLN et, partant, le soutien électoral du reste des structures et des militants du parti. D'autant, il se susurre que Belkhadem nourrirait l'ambition de se porter candidat au nom du FLN, si d'aventure Bouteflika, malade et toujours convalescent, déclarait forfait. Il y a aussi cette candidature supposée d'Ali Benflis qui pourrait trouver soutien auprès des militants du FLN. Ce sont les deux raisons qui auraient incité Saïdani à soustraire la question des présidentielles à tout débat au sein des structures du parti. Mais pour oser cela, il s'est appuyé sur la candidature de Bouteflika qu'il anticipe d'annoncer. Amar Saïdani avait déjà eu raison d'évoquer l'imminence d'un Conseil des ministres. On peut dire qu'il s'abreuve à la bonne source.