Nouveaux rebondissements dans le dossier du transfert avorté de l'international algérien de Leicester City (Premier League) durant la saison estivale. A l'heure où le mercato estival égrenait ses dernières heures, le 31 août dernier, Mahrez était en stage avec la sélection nationale qui préparait au CTN/FAF de Sidi Moussa son premier duel face aux Chipolopolos de Zambie. Ses managers qui flairaient une dernière sollicitation des grands d'Europe, le FC Barcelone mais aussi Chelsea et Arsenal, décidaient en connaissance de cause de «passer aux actes». En informant le joueur de l'intérêt de ces clubs et en demandant via leur client (Mahrez) à la FAF d'autoriser son déplacement en urgence «quelque part en Europe». A Alger, le nouveau président de la FAF gêné par cette «doléance», intervenue quelques heures avant le déplacement de la délégation à Lusaka où la sélection disputera son match «aller» face à la Zambie samedi, libère l'attaquant des Verts avec l'espoir de le voir conclure son transfert rapidement et rejoindre la sélection directement en Zambie. Zetchi semblait tellement convaincu de la «bonne cause» qu'il a oublié de formaliser ce départ impromptu du sociétaire de Leicester sans en informer son club. Tellement le «scenario» proposé laissait supposer une «fin heureuse» d'un feuilleton qui accaparait la chronique sportive, et pas seulement, des semaines et des semaines. Des rumeurs les plus folles allaient entourer le dernier épisode d'une histoire pas comme les autres. Des informations avançaient que Mahrez rejoindrait l'équipe d'Algérie dès la conclusion de son transfert au FC Barcelone, club qui mettra à la disposition de sa nouvelle recrue un de ses jets privés pour rallier Lusaka. Les heures passaient durant cette interminable journée de clôture du mercato et aucune confirmation ne viendra «soulager» l'attente des fans de Mahrez. Des médias britanniques balayaient d'un trait l'éventualité d'une entente du joueur et de ses agents avec des clubs anglais alors que, du côté de la Catalogne, une douce nuit se profilait malgré la grosse déception générée par le départ controversé de Neymar Jr. vers le PSG. Pendant ce temps, Mahrez réapparaissait brièvement sur les réseaux en tenue religieuse en train d'accomplir «quelque part en Europe» ses devoirs pendant les fêtes de l'Aïd El-Fitr. Pour enfin se retrouver au Marriott International de Constantine à attendre le retour de ses compères sévèrement «corrigés» à Lusaka... La longue nuit du doute... Que s'est-il donc passé pour que l'éventuel transfert de Mahrez périclite au moment où la planète football avait la certitude que le natif de Sarcelles a tout finalisé pour rejoindre un grand d'Europe, le Barça en particulier ? Hier, une partie de l'énigme a été levée par le directeur sportif de la Roma, un des clubs qui avaient fait des pieds et des mains pour s'attacher les services du numéro 26 des Foxes. Ramon Rodriguez Verdejo alias Monchi, ancien gardien espagnol du FC Séville, devenu directeur sportif du club italien en avril dernier, assure dans une déclaration à la Gazette Dello Sport que «ce sont les dirigeants de Leicester qui ont fait capoter le transfert». Evoquant l'intérêt de la Roma pour l'international algérien, Monchi fera savoir que «nous étions à la recherche d'un gaucher capable de jouer sur les ailes pour remplacer Salah (transféré à Liverpool, ndlr). On s'est concentré sur Mahrez mais il n'est pas venu car son club a refusé de le vendre». Lors des rounds de négociation les Italiens s'étaient, en effet, presque alignés sur les desiderata des propriétaires thaïlandais de Leicester qui réclamaient une indemnité proche des 40 millions d'euros. Un montant que la Roma ne pouvait intégralement investir surtout que le club n'avait pas l'habitude de payer de telles sommes astronomiques. Mais le responsable espagnol du club romain fera cette confidence pour dire que les dirigeants de Leicester n'étaient, en définitive, pas «vendeurs». «Je ne cherche pas à trouver d'excuses, car ils ont dit non à Barcelone aussi». Une précision qui a son importance sachant que le club catalan avait les moyens et l'intention de satisfaire les exigences financières du club anglais. Le Barça qui avait perdu Neymar n'était pas non plus sûr de trouver un terrain d'entente pour négocier la venue du milieu offensif des Reds, le brésilien Philippe Coutinho malgré une proposition proche des 200 millions d'euros. Mahrez, le plan B des négociateurs catalans, devenait donc une piste privilégiée. Sauf que là aussi «no sale», décidaient les anglais au grand dam du malheureux Mahrez qui a passé un long moment d'égarement, se répercutant sur ses prestations sur le terrain et par conséquent sur son avenir sportif. Ses dernières productions en Angleterre, en Cup et en championnat, semblent annoncer un retour au premier plan de celui qui a tout raflé en 2016 pour tout perdre une année plus tard. Son feuilleton devrait connaître un nouvel épisode cet hiver.