Quartier libre pour les uns, matchs en clubs pour d'autres. C'est le «menu» proposé par le staff de la sélection nationale à ses joueurs au lendemain du match officiel contre le Nigeria, vendredi à Constantine. Un «plat» qui a surpris plus d'un dans la mesure où il s'agit là d'une première mondiale. Sinon comment expliquer que des éléments convoqués au stage de l'EN, mais non utilisés lors du test devant les Super Eagles, puissent réintégrer leur club l'espace d'un après-midi afin de disputer une rencontre de championnat. Djabou et Ziti (ESS), Ferhani (JSK), Rahmani (CSC) et Salhi (CRB) ont été autorisés à prendre part aux matchs de leurs clubs disputés samedi pour le compte de la suite de la 11e journée de la Ligue 1 Mobilis. Ce sont, il est vrai, des joueurs qui n'ont pas joué vendredi, quatre d'entre eux (Ferhani, Ziti, Djabou et Salhi) ont été déjà autorisés à disputer avec leurs équipes (JSK, ESS et CRB) respectives la mise à jour de la 10e journée, mardi dernier. Ceci au moment où les joueurs de l'USMA, retenus pour la même circonstance et dont deux (Chafaï et Abdellaoui) ont été incorporés face à la sélection de Gernot Rohr ne pouvaient naturellement pas être d'une grande utilité à leur club du fait que la réglementation interdit à tout footballeur de jouer deux rencontres officielles en moins de 72 heures. Loin de nous l'idée de justifier la défaite de l'USMA, à domicile, face au CSC mais cette «dérogation» a non seulement pénalisé l'équipe de Soustara mais pouvait être également préjudiciable à la santé de ses joueurs et, du coup, à l'intérêt de l'EN qui, mardi soir, a rendez-vous avec la RCA, en match amical international. Déjà amoindris par les forfaits non compensés de Soudani et Bentaleb, les Verts pouvaient se présenter sur la pelouse du stade du 5-Juillet contre les Centrafricains avec un effectif encore plus squelettique si, par malheur, les internationaux de la JSK, du CRB et de l'ESS avaient contracté des blessures. Madjer et les membres de son staff avaient-ils conscience qu'une telle dérogation pouvait déboucher sur une telle éventualité ? Ont-ils mesuré l'ampleur d'un tel risque sur la santé de ces joueurs dont certains ont livré plus de six journées en l'espace de trois semaines ? Peut-être que le rendez-vous de mardi soir n'est qu'amical, il est mal venu de mettre en péril la crédibilité de l'Algérie du football en présentant une sélection peu représentative ou, pis, incomplète. C'est-à-dire avec un effectif non réglementaire (moins de 18 joueurs sur la feuille du match comme autorisé par la loi). Un amateurisme qui a pignon sur rue dans le football algérien : des clubs engagés en compétitions africaines s'étant retrouvés à disputer des matchs avec un effectif diminué (A titre d'exemple, en 2011, le MCA a disputé les matchs comptant pour la LDC, face au Real de Bangui, le Dynamo de Harare, l'ES Tunis et l'InterClube d'Angola avec un groupe de 14 joueurs dont deux gardiens remplaçants). Madjer a peut-être raison de vouloir protéger une «espèce», les footballeurs locaux en l'occurrence, en voie de disparition dès lors que la politique prônée par les décideurs du football fait la part belle à l'import-import, il n'en demeure pas moins que sa «logique» comporte des risques autrement plus néfastes à la pérennité de la «race» qu'une dérogation qui, toute honte bue, est édictée par des présidents de clubs sans scrupules et qui continuent de faire croire aux gens qu'ils dirigent des entreprises où l'employé est soumis à l'obligation d'excellence...N'est-ce pas Hassan Hammar qui exigeait de la FAF de monnayer le «transfert» de l'entraîneur de l'ESS, Kheireddine Madoui, vers le staff des Verts moyennant le salaire de l'Espagnol Lucas Alcaraz.