Annoncé en grande pompe, ajourné in extremis, reporté à diverses dates, tel est le sort réservé au projet Peugeot PSA depuis plus de deux années et qui a tenu en haleine responsables, clients et passionnés du label au lion. Et finalement c'est sous un soleil radieux que les paraphes des signataires des actionnaires ont été consignées sur l'accord portant création d'une société industrielle domiciliée dans la région d'Oran. Au lendemain de cette cérémonie, des équipes du Groupe PSA ont été dépêchées depuis Paris pour des réunions marathoniennes dans l'un des plus grands hôtels de la ville d'Oran. A l'évidence, il s'agirait de tout mettre en œuvre pour accélérer la procédure de mise en application de cet accord. Selon des fuites de ces premiers conclaves, le constructeur de Sochaux espérerait être en mesure de mettre sur le marché les premiers modèles made in Algeria dès la fin du premier semestre 2018. Le groupe PSA, qui détient 49% des actions aux côtés de ses partenaires algériens, l'entreprise publique PMO 20%, Condor Electronic15% et Palpapro 15%, compte revenir en force dans un marché faisant partie intégrante de sa zone d'influence historique et qui est soumis actuellement à une démarche de restructuration et de repositionnement des marques automobiles en présence. Le projet de Peugeot Citroën a connu plusieurs étapes dans sa préparation, avec des propositions initiales, des enrichissements et des ajustements au gré des réponses des autorités concernées. Arrivé à maturation, le directeur de la région Afrique Moyen-Orient, Jean-Christophe Quémard, nous disait il y a quelques mois : «Nous avons répondu à toutes les exigences des autorités algériennes et nous espérons maintenant un retour positif pour la concrétisation effective de ce projet.» En tout état de cause, ce projet se présente comme la proposition la mieux aboutie en matière d'intégration puisqu'il est prévu, dès le lancement, un accompagnement par un groupe de 6 sous-traitants qui ont accepté de délocaliser leurs activités de fabrication de composants et de pièce détachée sur le même site que l'usine PSA à Oran. Une formule qui permettra à Peugeot de démarrer avec probablement un taux d'intégration minimum de 30% dès la première année. Un appel est même lancé à l'occasion de la signature de cet accord par le responsable du groupe français en direction d'autres manufacturiers pour venir s'installer en Algérie pour contribuer au développement d'une sous-traitance nationale en partenariat avec les opérateurs locaux. D'un coût d'investissement de l'ordre de 100 millions d'euros, le projet PSA prévoit d'employer directement 1 000 personnes et entrera en production à partir de 2019. Sa capacité de production passera de 25 000 unités pour la 1re année à 75 000 vers le 5e exercice dont 10% seront destinés à l'exportation. Si rien n'a filtré durant la cérémonie qui a eu lieu dimanche dernier, sur la gamme de véhicules qui sera assemblée à Oran, l'on sait déjà qu'au moins 3 modèles, Peugeot 301, 308 et Citroën C-Elysée figureront sur le plan d'action de cette unité. L'identité du 4e véhicule n'est pas encore déclinée mais l'on évoque déjà la toute nouvelle 3008.