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SIXI�ME JOUR DU PROC�S DE L'EX-WALI D'ORAN
S�v�re r�quisitoire du parquet et riposte remarquable de la d�fense
Publié dans Le Soir d'Algérie le 26 - 04 - 2005

Incontestablement, le fait marquant du proc�s de l'affaire dite Bachir Frik reste les plaidoiries des avocats de la d�fense, m�me si quelque temps avant, le r�quisitoire du repr�sentant du minist�re public n'a pas laiss� indiff�rent l'assistance. Hier, septi�me jour du proc�s, le m�rite du jour est revenu aux robes noires qui ont magistralement d�fendu leurs clients.
On a m�me failli au sein de l'assistance en venir aux applaudissements, lorsque l'avocat Gouadni, qui a plaid� pour le compte de Laoufi, ex- directeur de l'agence fonci�re de la commune d'Oran, a conclu son intervention en �remerciant la pr�sidente du tribunal d'avoir �t� patiente et surtout d'avoir gard� le sourire, tout en esp�rant que ce sourire serait retrouv� � la fin du proc�s par les �pouses, les filles et les sœurs des pr�venus�. Et pourtant, deux heures avant, les avocats de la d�fense �taient quelque peu sous le choc des demandes requises par le procureur g�n�ral. Des demandes auxquelles ils ne s'attendaient gu�re, �d'autant que nous avons d�montr� lors du passage de l'expert que ce dernier a �tabli de faux chiffres et que le r�quisitoire du procureur g�n�ral n'est bas� sur aucune preuve palpable�. En effet, le procureur g�n�ral a requis contre l'ex-wali d'Oran et l'ex-directeur g�n�ral de l'agence fonci�re de la m�me ville quinze ans de prison ferme, dix ann�es contre deux ex-fonctionnaires de la m�me wilaya et cinq ans contre le nomm� Bourafa, m�decin de son �tat poursuivi pour avoir revendu une partie du terrain qui lui a �t� vendu par l'agence fonci�re � une tierce personne.
�Il s'agit d'une affaire de d�tournement, pas plus �
Le r�quisitoire du parquet g�n�ral est entam� � 11h pr�cises. Tous les avocats des pr�venus sont dans la salle pour suivre l'intervention du repr�sentant du minist�re public. La pr�sidente du tribunal, un stylo � la main, pointe sur son registre le moindre d�tail qui lui semble important. Les pr�venus sont �galement tr�s attentifs � l'intervention du procureur g�n�ral. Il s'agit d'un des moments les plus forts du proc�s. Le procureur g�n�ral, M. Kahoul, entame son intervention en prenant soin durant une quinzaine de minutes de retracer l'historique de l'affaire. Les yeux fix�s sur les quelque vingt journalistes pr�sents au proc�s, il explique �pourquoi Bachir Frik et les quatre autres pr�venus sont aujourd'hui poursuivis dans cette affaire�. Comme il explique �galement pourquoi Bachir Frik en sa qualit� de wali d'Oran est jug� par le tribunal criminel de la cour d'Alger. Selon lui, �il s'agit l� d'un privil�ge dont b�n�ficient les hauts cadres de l'Etat lorsqu'ils sont poursuivis dans ce genre d'affaires �. Pass� son introduction, le procureur g�n�ral entre dans le vif du sujet. Il tient toutefois � faire savoir que son r�quisitoire aura comme r�f�rence le contenu de l'arr�t de renvoi. Une phrase qui a soulev� l'inqui�tude des robes noires. Ainsi, il n'h�site pas � dire que �les pr�venus n'ont pas d�tourn� les proc�dures comme cela a �t� expliqu� par la partie civile mais, plus grave que cela, ils ont viol� les proc�dures qui r�gissent leurs fonctions d'une mani�re d�lib�r�e dans le but principal de proc�der � des d�tournements. Aujourd'hui, nous sommes dans une affaire de d�tournement pas plus�, lance-t- il � l'adresse de la pr�sidente du tribunal. Et pour illustrer davantage ses propos, il cite l'exemple du m�decin Bouarfa qui le qualifie de �m�decin sp�culateur�. Des propos qui n'ont pas laiss� indiff�rent l'avocat du pr�venu, Me Mennaceur El Hachemi programm� d'ailleurs parmi les premiers � prendre la parole lors des plaidoiries.
Plaidoiries magistrales des avocats Mennaceur, Benabdessemad et Gouadni
Le r�quisitoire du procureur g�n�ral est d�s lors pris tr�s au s�rieux par les avocats de la d�fense. Le silence r�gne en ma�tre absolu. Dans le box des accus�s, on affiche un certain malaise. Constatant la situation, le procureur g�n�ral enfonce le clou et hausse la voix en d�clarant que �la responsabilit� n'est pas un simple jeu�. �Lorsqu'on signe des documents on doit les v�rifier et s'assurer de leur solvabilit� . A ce titre de responsabilit�, on doit prendre les choses tr�s au s�rieux�, enfon�ant ainsi l'ex-wali d'Oran lorsque ce dernier avait soutenu lors de son audition: �J'ai sign� sans pourtant v�rifier le dossier. � Vraisemblablement le procureur g�n�ral se pr�pare � justifier ses demandes. Cinquante-cinq minutes apr�s le d�but de son intervention, il passe � l'ultime phase de son r�quisitoire. Il est 11h55min. Il prononce ses demandes. Chez Bachir Frik comme chez Laoufi Cheikh Tayeb, les yeux larmoyants, on admet dans le silence les demandes du repr�sentant du minist�re public. Place aux plaidoiries. Les avocats de M. Bouarfa sont les premiers � intervenir. Tour � tour, Me Kadri et les Mennaceur (p�re et fils) montent au cr�neau. Le premier cit�, un avocat inscrit au barreau d'Oran, dira que dans cette affaire �on n'a rien compris�. �On pensait que le parquet allait nous donner des preuves pour justifier ses demandes et voil� qu'il confond sp�culations et plusvalue. Comme il arrive difficilement � nous expliquer ce lien qui existe entre Laoufi et Bourafa �, dira-t-il. Mennaceur Mehdi, le plus jeune avocat � �tre constitu� dans cette affaire, est appel� � plaider exclusivement le droit. Pour ce dernier, la t�che est difficile. En plus du fait qu'il est appel� � convaincre le tribunal criminel, la pr�sence de son p�re, en l'occurrence Me Mennaceur El Hachemi, l'oblige � mettre en �vidence toutes ses capacit�s d'avocat qui plaide en criminelle. Test r�ussi, puisqu'il aura les m�rites lou�s en cette circonstance par son successeur, son p�re El Hachemi. Le t�moin transmis, Me Mennaceur El Hachemi a demand� �� ce que la v�rit� soit dite et faite dans ce proc�s et pour preuve s'il m'arrive dans certains proc�s de plaider coupable aujourd'hui je suis tr�s � l'aise de demander l'acquittement pour mon client�. Le ton donn� par ces trois premiers avocats aux plaidoiries des robes noires a �t� confort� par le quatuor d'avocats Sidhoum, Fahim, Benabdessemad et Gouadni. Dans un verbe �tay� d'arguments, les avocats venus d'Oran �de provinces comme ils le proclament�, ont tenu en haleine l'assistance. En somme, ils �taient magistraux et chaleureusement f�licit�s par leurs confr�res qui ont eu droit en ce sixi�me jour du proc�s � des plaidoiries de taille, en attendant l'entr�e en lice pour aujourd'hui des t�nors Mokrane A�t Larbi, Miloud Brahimi et Fadel, avocats de Bachir Frik.
Abder Bettache


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