Les demandes formul�es avant-hier par le repr�sentant du minist�re public � l�encontre des pr�venus poursuivis dans l�affaire du d�tournement de la BNA ont domin� les discussions en ce huiti�me jour du proc�s. Un d�but de la seconde quinzaine de jours du proc�s qui co�ncide avec l�entame des plaidoiries des avocats de la d�fense. Pour cette derni�re, l�enjeu est capital. Il faut arriver � d�truire les arguments sur lesquels s�est appuy�e l�accusation pour justifier ses demandes. En ce d�but de plaidoirie, la d�fense a plaid� non coupable. Abder Bettache - Alger (Le Soir) - La particularit� qui a caract�ris� la fin des auditions des mis en cause dans cette affaire est celle relative au montant de l�argent d�tourn�. Lors de son r�quisitoire, le procureur g�n�ral a �voqu� le chiffre de 2 100 milliards de centimes et non 3 200 milliards, comme on n�a pas cess� de l�avancer depuis que l�affaire a �clat� au grand jour en novembre 2005. Toutefois, le repr�sentant du minist�re public, qui a tenu implicitement � faire cette �mise au point�, a affirm� que le mis en cause dans cette affaire �a ouvert plusieurs comptes depuis le d�but des ann�es 1990�. Selon des observateurs, le r�quisitoire de l�avocat g�n�ral, qui a dur� plus de quatre heures, a contraint un grand nombre de Robes noires � �r�ajuster� leurs plaidoiries. Un choix qui s�explique par les lourdes peines requises � l�encontre de leurs clients. C�est le cas notamment des �pouses de Achour Abderrahmane et A�nouche Rabah, des pr�venues non d�tenues et contre lesquelles, le procureur g�n�ral a requis des peines de vingt ans de prison ferme. Ce mardi, huiti�me jour du proc�s, la d�fense de l�ex-P-dg de la BNA assur�e par trois avocats dont Me Assoul a plaid� l�acquittement. Pour rappel, le procureur g�n�ral a requis contre M. Chikhi une peine de trois ans de prison ferme pour le chef d�inculpation de �n�gligence dans la gestion des deniers publics�. �M. Chikhi est consid�r� comme l�un des meilleurs cadres bancaires que compte notre pays. On ne peut l�accuser de n�gligence, lui qui, au lendemain de sa prise de fonction � la t�te de la BNA en 2001, a mis en place plusieurs param�tres de contr�les internes et externes � la banque. Avant 2001, il n� y a pas eu de certification des comptes de la BNA. C�est mon client qui a mis en place un syst�me d�information bancaire qui a permis � la BNA de renforcer son contr�le interne�, a-t- il indiqu�. �1 850 000 comptes � surveiller� Les plaidoiries des trois avocats de l�ex-P-dg de la BNA se sont poursuivies durant trois heures. Trois heures durant lesquelles les trois avocats ont plaid� �le statut honorable de M. Chikhi qui n�a m�nag� aucun effort pour redonner � la banque sa v�ritable dimension�. Et d�ajouter : �M. Chikhi a mis en place des proc�dures, il a cr�� des structures de contr�le, il a soutenu la formation de son personnel, mais ce n�est pas � lui de proc�der en personne � la surveillance du million huit cent cinquante mille comptes de la BNA�. A son banc, l�ex-P-dg tr�s attentif aux arguments d�velopp�s par sa d�fense, prend note. Depuis le d�but du proc�s, il n�a pas quitt� son si�ge. Il est � l�aff�t de la moindre d�claration faite en audience. Il est 11h45. Les plaidoiries se poursuivent toujours. Soudain, un bruit brise le silence dans lequel �tait plong�e l�assistance. Un avocat s��vanouit. Il s�agit de Me Qobtane, un des avocats de la partie civile, victime d�un malaise. M. Belkharchi, pr�sident du tribunal criminel, suspend la s�ance. Le procureur de la R�publique quitte son si�ge et se dirige vers l�avocat. Ce dernier est entour� de ses confr�res qui lui prodiguent les premiers soins. On d�cide de l��vacuer de la salle d�audience vers le hall. On fait appel � la Protection civile. Les premiers �l�ments sont d�j� l�. Quinze minutes apr�s, l�avocat reprend conscience. Le danger est pass�. Le proc�s reprend. Les plaidoiries se poursuivent. Les avocats se succ�dent � la barre. �Ma cliente est myope � 100%. Laissez-la rejoindre ses enfants� Apr�s les avocats de l�ex-P-dg de la BNA, c�est au tour de ceux assurant la d�fense de l�inspecteur g�n�ral, du commissaire aux comptes et du directeur de la comptabilit� d�intervenir. Les trois mis en cause dans cette affaire ayant assur� des postes de responsabilit� importants au sein de la BNA sont poursuivis par la justice pour le chef d�inculpation de �n�gligence ayant caus� la dilapidation de deniers publics�. C�est dans cette optique que l�avocat Lazhar assurant la d�fense de l�ex-commissaire aux comptes a appuy� son intervention, en remettant en cause le travail des experts judiciaires. En plaidant l�acquittement de son client, contre lequel le procureur g�n�ral a requis trois ann�es de prison ferme, il a mis en relief �la comp�tence mais �galement la probit� et le professionnalisme du directeur de la comptabilit� g�n�rale�, aujourd�hui promu divisionnaire. Le m�me argument avanc� par l�avocat de l�ex-inspecteur g�n�ral, aujourd�hui en retraite, qui a soulign� �galement la �comp�tence et la pers�v�rance de son client dans l�exercice de ses fonctions�. �Ce n�est point qu�il n�a pas assur� de contr�le au sein de la banque, mais tout simplement, les diff�rentes op�rations comptables � l�origine de ce scandale n�ont jamais �t� enregistr�es. Mon client n�est nullement concern�. Il faut l�acquitter �, a-t-il plaid�. L�autre intervention qui a tenu en haleine l�assistance est celle de Me Lammouri. Celui-ci assure la d�fense de Louati Malika �pouse A�nouche Rabah. Son intervention magistrale a �mu toute l�assistance, notamment lorsqu�il porte � l�attention du tribunal criminel qu�elle est myope � 100% et qu�elle n�a rien � voir dans cette affaire. �Rendez honneur � ma cliente pour qu�elle puisse rejoindre ses enfants. Ce n�est pas en �tant myope � 100% qu�on peut manipuler des millions de dinars�, a-t-il plaid�.