Compl�tement �puis� par un gala non-stop d'environ trois heures et demie, A�t Menguellet, modestement disponible, a accept� de nous accorder un entretien intime avant m�me de se mettre � table de d�ner. Lounis s'habille souvent en "noir", a-t-il une pr�f�rence pour cette couleur ? Les go�ts et les couleurs ne se discutent pas... mais ce que vous dites est un peu vrai. On me dit souvent que le noir me va bien, c'est une fa�on de dire aussi que l� o� les gens s'y plaisent, je m'y plais aussi ; ceci dit, c'est loin d'�tre philosophique ou symbolique. En parlant de gens, que pensez-vous de l'accueil local ? J'ai �t� profond�ment �mu, en particulier pendant la soir�e d'hier dans laquelle j'ai appris beaucoup de choses, entre autres cet aspect de l'Alg�rie diversifi�e dans sa dimension socioculturelle et idenditaire (M. Azzedine P/APC de Dja�fra vous le dira en tant qu'ami), l'Alg�rie de cette jeunesse avide de la po�sie et du verbe mais �galement de cette g�n�ration qui n'arrive pas � se d�tacher de ses origines. Etes-vous le propre parolier de vos chansons ? Je suis le propre parolier de toutes mes chansons. A�t Menguellet : po�te ou rebelle ? Ce sont les circonstances qui font de l'individu ce qu'il est, � vrai dire, je ne suis chanteur que par la force des choses, des choses qui ont fait de moi un admirateur de la po�sie en partie populaire et un "engag�" du discours collectif ; la chanson n'est donc que porteuse des messages en question. Trois �tapes d�cisives ont marqu� votre parcours artistique : la femme, le socioculturel et l'identit�. O� vous situez-vous maintenant ? J'ai toujours �t� situ� par la sagesse populaire. J'ai commenc� par un jeu et �a a continu�. Quand on est jeune, on est d'abord emport� par la femme et l'�ge d�cidera apr�s du reste. Pour l'identit�, je n'en fais aucune concession. Le texte est-il si important que �a pour Lounis ? L'importance du texte est primodiale, elle est m�me la moralit� du discours. Moi, mes textes, je ne les �crits que par besoin... Je ne sais pas choisir des mots pour des situations que ne je ressens pas. Hier, on vous a baptis� "le Mohamed Abdelwaheb de l'Alg�rie... On me compare � des virtuoses, c'est flatteur ! Mais le jour o� on me comparera � un abominable, j'arr�terai certainement de chanter. A�t Menguellet s'inspire-t-il de la religion dans ses chansons ? Tout � fait, ceci dit je m'inspire de tout ce qui est beau et c'est incontestablement le cas de l'Islam. Pourquoi A�t Menguellet n'at- il pas tent� l'universalit� en s'ouvrant sur d'autres langues l'anglais, le fran�ais ou l'arabe ? L'universalit� n'est pas une langue, c'est un rapport de forces... Chaque langue est cens�e �tre universelle comme dans son contexte socioculturel et historique. Ma�toub Loun�s s'est-il inspir� de vous dans ses d�buts ? Oui... comme moi je me suis inspir� de ceux qui m'ont pr�c�d�. Pourquoi avez-vous refus� de chanter Louiza aujourd'hui ? Louiza est un r�cit autobiographique qui m'est extr�mement cher d'une histoire d'amour authentique. La chanson est trop longue pour un public en majorit� jeune qui r�clame beaucoup plus de rythme, c'est pour cette raison que je ne voulais pas l'ennuyer. Lounis n'est-il pas fatigu� de sa vie de boh�mier ? A chaque fois que je croise des gens comme ce merveilleux public, je ne peux m'emp�cher des les rendre heureux et c'est justement mon bonheur � moi aussi de me voir dans les autres. D'un autre c�t�, je m�ne une vie de famille assez agr�able qui me permet cet �quilibre dont j'ai besoin. Un dernier mot... Je suis venu � Bordj deux fois en l'espace de quatre ou cinq mois � peine, une preuve irr�futable que c'est une r�gion alg�rienne que je porte dans mon cœur. Sa�dane Ammara A�t-Meguellet � Dja�fra Sur invitation du P/APC de Dja�fra et des citoyens de cette commune de Petite-Kabylie, l'ambassadeur de la chanson amazighe, baptis� aussi philosophe du message artistique berb�re par le comit� de f�tes, Lounis A�t-Menguellet a r�pondu favorablement � l'appel de la wilaya des Bibans en faisant le d�placement en compagnie de son fils Dja�far pour animer un gala en la pr�sence d'une grande foule de fans venus des quatre coins du patelin � la maison de la culture Mohamed-Boudiaf. L'enfant prodige d'Ighil Ghummas a suivi en invit� d'honneur pendant presque deux heures de temps un spectacle �mouvant d'une chorale juv�nile mais aussi des discours aussi touchants les uns que les autres d'une reconnaissance sinc�re de l'apport po�tique et artistique du chanteur qu'un intervenant avait nomm� le Mohamed Abdelwahab alg�rien. La tombola du jour �tait un peu sp�ciale, 100 quintaux de bl�, remport�s par la commune d'el-Hammadia, l'�quipe de football locale, le CABBA, a b�n�fici� � son tour d'un ch�que de 60 millions de centimes. En fin de c�r�monie, un hommage a �t� rendu au chanteur par l'offre d'un tableau portant une �criture dor�e de propos imagin�s par la commune de Dja�fra. Lounis se souviendra certainement pendant longtemps de la chaleur bordjienne.