La Facult� de droit de Azzaba, secou�e r�cemment par des confrontations entre �tudiants de troisi�me ann�e en droit (qui se sont scind�s en deux clans de 100 et 460 personnes) et l'administration, conna�t un semblant de s�r�nit�. Un "deal" a �t� trouv� entre ces deux protagonistes. Une r�union qui s'est tenue, ce dimanche, tard dans la soir�e, regroupant le corps rectoral, le chef de d�partement de droit de Azzaba et neuf �tudiants a abouti � l'�laboration d'une batterie de mesures dans le but de "calmer" l'�tat d'effervescence qui s'est empar� de ce p�le acad�mique. Le contr�le du module "science p�nitentiaire et criminologie" annul� Il a �t� d�cid� de l'annulation de l'examen de contr�le du module "science p�nitentiaire et criminologie", les �tudiants le passeront l'ann�e prochaine en septembre lors des �preuves de rattrapage. De ce fait la moyenne g�n�rale du cursus 2004/2005 sera d�duite de la somme divis�e sur seulement huit modules au lieu des neuf pr�vus. "Mais c'est inadmissible, on ne peut annuler un module de cette mani�re. Il faut l'avis du comit� scientifique de l'universit� et l'aval de l'Acad�mie r�gionale de Constantine, et ce n'est pas �vident que �a se r�alise. Qu'est-ce qu'ils sont en train de faire les responsables de l'Universit� ? C'est du n'importe quoi" s'interroge un observateur avis�. De m�me que le contr�le programm� le mercredi, et qui a vu la participation de 113 �tudiants, selon l'administration, (un chiffre que contestent des �tudiants, on avance que des signatures fictives seraient � l'origine de l'augmentation de ce nombre) sera annul� lui aussi. Il faut que l'examen soit approuv� par le professeur de ce module. Il faut ma signature en bas de la feuille d'examen, or je n'y ai pas assist�. Donc il est ill�gitime", nous d�clare le professeur du module "criminologie". Les 77 �tudiants qui se sont vu d�chirer leurs copies par leurs coll�gues seront ainsi "�pargn�s" par une quelconque "cl�mence" de l'administration, comme l'envisageait M. Boudefa�, le chef de d�partement de droit. Les 33 autres qui ont pu remettre leurs copies devront admettre que les "efforts" qu'ils ont d�ploy�s ont �t� vains, car leur examen ne sera pas consid�r� comme tel. Un CD et une K7 vid�o accablants : production des portables des �tudiants Avec le CD, dont nous d�tenons une copie, montrant ces �tudiants en train de se r�f�rer � leurs cahiers ouverts sur la table pour r�pondre aux questions du contr�le dans un brouhaha immense, c'est le manque de vigilance des surveillants et la "complaisance" de l'administration de la facult�, et avec eux toute l'image de marque de notre universit�, qui seront remis en cause. Un CD qui est l'œuvre des �tudiants de l'autre clan qui ont investi la salle, et film� leurs coll�gues avec leurs portables avec cam�ras int�gr�s. On susurre m�me qu'une K7 vid�o est disponible aussi. Un professeur vacataire magist�re en droit relev� de ses fonctions… oralement Le professeur vacataire magist�re en droit Krid a �t� relev� de ses fonctions oralement au motif qu'il n'a pas rempli sa mission p�dagogique comme il le fallait. C'est la deuxi�me mesure prise. Cette d�cision fera l'objet d'un affichage au sein de la Facult� de droit pour informer les �tudiants comme l'exige la r�glementation en vigueur, mais jusqu'� ce que nous mettions sous presse, un nombre assez consid�rable d'�tudiants sont venus nous informer qu'ils attendent toujours. Au motif que ce dernier a outrepass� les r�gles de la biens�ance administrative et p�dagogique. "C'est faux, c'est un trompe-l'œil" r�torquera ce professeur. "Ils ont voulu que je donne de bonnes notes � deux �tudiants. Le chef du d�partement de droit en a fait son cheval de bataille. Le recteur et le vice-recteur charg� de la p�dagogie ont �t� destinataires d'un rapport d�taill� dans lequel j'ai �num�r� ce point. Ils n'ont pas pris les mesures qu'il fallait", et d'encha�ner avec un ton d'assurance : "Une chose que je ne ferai jamais. D'ailleurs je ne l'ai pas faite pour la fille d'un de mes �minents professeurs. Elle a eu un 05/20, je n'y ai pas touch�." Se r�f�rant aux r�glements dont il d�tient un bon stock, il nous dira que "pour mettre fin � mes fonctions il faut que je sois destinataire d'une mise en demeure quinze jours avant. Alors sachez que j'ai rien re�u de d�ment sign� par le recteur. Mon licenciement fut par t�l�phone. C'est tout". Le professeur nous rappellera aussi quelques d�tails d'une extr�me importance : "Tout a d�but� quand j'ai affich� les notes du module, "droit p�nal sp�cial" du premier semestre, o� il a �t� constat� que les deux �tudiants dont on veut co�te que co�te faire passer en quatri�me ann�e ont eu des notes au-dessous de la moyenne. Alors l'administration n'a pas voulu de �a. Alors ils m'ont demand� de ramener les copies. Chose qu'on ne m'a jamais demand�e auparavant, d'ailleurs d'autres professeurs peuvent en t�moigner eux qui n'ont m�me pas remis les copies du cursus 2003/2004". Des propos que confirme le v�t�ran des professeurs de droit : "Oui effectivement des centaines de copies des contr�les de l'an dernier sont toujours chez moi, on ne remet que celles qui ont fait l'objet d'une demande de consultation ou de contre-correction clairement formul�e par l'�tudiant. Qui veut dire �crite." Le "cercle des avocats" : ces "rebelles" qui font de la… hogra Ce sont les propos qu'on pourraient citer � la lumi�re des dires de M. Boudefa�, chef de d�partement de droit : "Pour preuve les 1re, 2e et 4e ann�es connaissent une stabilit� sans pareille. Or, la troisi�me ann�e par contre est ravag�e par les probl�mes p�dagogiques � cause de la pr�sence d'un quatuor de professeurs, trois permanents et ce vacataire sujet de notre discussion, tous des avocats qui ne veulent pas se soustraire aux r�glements p�dagogiques de la facult�. Alors les 25 professeurs que compte la facult� de droit sont les seuls qui ne remettent pas leurs copies, qui n'assistent pas aux r�unions p�dagogiques … et j'en passe." La manipulation est au menu �galement. "On a manipul� pr�s de cinq cents �tudiants en leur disant entrez faire votre contr�le, ne craignez rien, vous aurez tous une bonne note". Des propos que confirme un de ces trois �tudiants. "Oui j'ai entendu ce prof de mes propres oreilles, le dire � beaucoup d'�tudiants. Et j'assume ce que je dis." Concernant les accusations dont il a fait l'objet de la part de Krid, il se d�fendra en ces termes : "Je n'ai jamais fait pression sur lui pour qu'il me fait passer ces deux �tudiants. C'est son s�v�re comportement vis-�-vis d'un autre �tudiant, qui m'a fait craindre le pire. Or, cet �tudiant, dans un rapport qu'il nous a remis, a signal� la hogra dont il fut victime. Les deux autres ont v�cu le m�me probl�me, alors dans un souci de stabilit� je lui ai demand� de cesser d'importuner ce groupe. Il a malheureusement interpr�t� cela � sa mani�re" et d'encha�ner que "ce groupe veut opportun�ment transf�rer la Facult� de droit de Azzaba � Skikda, pour des raisons qui leur sont propres". Comme r�ponse � ce dernier grief, le "cercle des avocats" nous affirma : "On a clairement donn� notre avis lors d'une r�union officielle au sujet d'implanter cette facult� � Azzaba. �a n'a rien d'ambitions opportunistes. Devant le refus du recteur on a acquiesc� et on a accept� de se d�placer quotidiennement sur une distance de 40 km au profit de nos chers �tudiants". "Mettre en œuvre les r�formes relatives au syst�me LMD, c'est mon combat" Dans un autre registre, moins pol�mique, le vice-recteur charg� de la p�dagogie, M. Lebdioui, l'air d�pit�, rench�rit : "C'est grave ce que vit notre universit�. A l'heure o� nous comptons nous aligner sur les grandes mutations mondiales dans les domaines des r�formes acad�miques, � travers la construction de l'espace europ�en de l'enseignement sup�rieur (C3ES), un grand probl�me qui n'a pas lieu d'�tre vient entraver nos ambitions des r�formes du syst�me LMD. Nous avons un potentiel d'�tudiants que nous ne devons pas perdre de vue". "On veut passer notre contr�le en pr�sence de notre professeur" Une phrase qui � elle seule r�sume le summum de la d�sesp�rance qu'aurait atteint l'�tat des 597 �tudiants en troisi�me ann�e de droit. "On veut passer notre contr�le du module "science p�nitentiaire et criminologie" en pr�sence de notre professeur, comme l'exige la loi", nous diront des �tudiants en chœur. "On ne veut pas qu'on soit des boucs �missaires. On sait que Boudefa� cumule deux fonctions : il est chef de d�partement de droit et pr�sident de l'UGTA au niveau de l'Universit�, se lamenta un �tudiant. Allant plus loin, il nous renseigna : "Cette m�me personne a des liens tr�s d�velopp�s avec un des �tudiants qu'on veut aider "bessif". Ils passent leur temps ensemble. Ce sont de tr�s bons amis. Enfin, l'administration est libre de faire ce qu'elle veut, car ce n'est pas la premi�re fois qu'on va faire passer ill�galement des �tudiants. C'est une pratique courante � l'Universit�. L'essentiel qu'on nous donne notre chance". Un �tudiant, la fiert� dans le ton, dira : "On ne demande pas l'aum�ne. Je veux passer mon contr�le et avoir un 0/20 que de ne pas le faire et avoir un 16/20. On a du nif". "O� sont nos professeurs. Ils ne viennent m�me pas nous rendre visite." C'est la question que posent un grand nombre d'�tudiants. "Nous sommes dans une situation critique, et ils ne viennent m�me pas s'en enqu�rir. C'est pas gentil de leur part, particuli�rement de la part de Krid, il nous a d�moralis�s. Ils nous ont abandonn�s comme �a" tranche un �tudiant en col�re". A part l'UGEL et l'UNJA, les organisations estudiantines, absentes Un probl�me de cette envergure aurait d� permettre aux 7 organisations estudiantines de jouer un r�le pr�pond�rant afin de temp�rer les ardeurs et trouver des solutions susceptibles de contenter tout le monde. Mais il n'en fut rien. Car hormis l'UGEL et l'UNJA toutes les autres ont brill� par leur absence. Dans un communiqu� dont nous d�tenons une copie, l'UGEL d�nonce les d�passements administratifs du rectorat qui fait la sourde oreille aux dol�ances l�gitimes de pr�s de 465 �tudiants signataires d'une p�tition o� il est formul� le vœu de ces derniers que leur soit accord� le droit de faire leur contr�le en pr�sence de leur professeur. "Le sit-in des �tudiants devant le si�ge du rectorat � El Hadaiek durant 8 heures a �t� vain, car le recteur a pris la fuite laissant les choses s'envenimer", selon les termes du communiqu�. Les membres de l'UGEL demandent �galement la constitution d'une commission d'enqu�te afin de faire toute la lumi�re sur cette affaire. Une recommandation �mise �galement par le pr�sident de l'UNJA, El Kenz Adel. Une pr�sidence que conteste l'autre... pr�sident, Far�s Boudekhana. Lui qui a �t� � ce poste pendant une longue p�riode, nous dira dans ce sens que "El Kenz ne repr�sente que lui-m�me, je connais l'Universit� mieux que lui. L'assembl�e g�n�rale est souveraine, c'est elle qui m'a nomm� et c'est elle qui me destituera. Je suis le pr�sident de l'UNJA". L'UNJA a pris parti pour les �tudiants. "On est avec les �tudiants, car ils demandent leurs droits" s'expliqua-t-il. Le doyen de la Facult� de droit licenci� pour des raisons X Le doyen de la Facult� de droit Mouat a �t� licenci�, il y a quelques mois, selon des indiscr�tions. "C'est le vice-doyen qui a assur� l'int�rim pendant toute cette p�riode, et ce n'est qu'avec l'�clatement de cette affaire qu'on a voulu nous faire croire qu'il a �t� licenci�", nous dira un fin connaisseur des "choses" de l'universit�. D'autres affirment que sa destitution serait due � son manque de professionnalisme dans la r�solution de cette affaire, "une affaire qui n'aurait pas d� d�passer ses pr�rogatives. Elle a malheureusement atteint le rectorat. �a lui a co�t� son poste". Le malheur c'est qu'au niveau du chef de d�partement que tout cela devait �tre r�gl�. Pourquoi alors Boudefa� n'a pas �t� inqui�t� ? Myst�re et boule de gomme. Concernant Mouat, un �tudiant nous affirmera qu'"il vit une situation d�plorable sur le plan moral. Que Dieu lui vienne en aide. C'est une personne que nous aimons beaucoup". Les �tudiants en troisi�me ann�e de droit ne demandent qu'� passer leur contr�le du module "science p�nitentiaire et criminologie" en pr�sence de leur professeur vacataire magist�re en droit Krid. Pourquoi alors tout ce remue-m�nage ? "Quand les d�sirs politiques, hi�rarchiques et autres, les tiennent, c'est ce qui en r�sulte", dira un �tudiant. Dans l'int�r�t de nos �tudiants et de notre universit�, il faut que cette d�bandade cesse.