La visite d'inspection et de travail que vient d'effectuer le wali de Tizi-Ouzou, M. Ouadah, ce dimanche 19 juin, � travers certains villages recul�s de la da�ra des Ouadhias prouve on ne peut plus clair que l'Etat a d�finitivement tourn� la page d'un pass� fait de trag�dies, d'incompr�hension et d'absence de confiance avec les populations locales et d�cide par l� m�me d'investir le terrain et de s'enqu�rir des innombrables pr�occupations des citoyens. A A�t-El-Ka�d, A�t-Reggane, A�t-Bouaddou dans les chefs-lieux des communes de Tizin'Tl�ta et Ouadhias-centre, les populations se sont fait l'�cho des multiples revendications, de l'absence des pouvoirs publics pour am�liorer les conditions de vie d'un quotidien fait de "mis�re", pour paraphraser un jeune universitaire ch�meur, dans ces villages, o� il n'y a que l'air des montagnes pour respirer. Profitant certainement de la seule occasion qui leur est offerte pur "coincer" un repr�sentant de l'Etat, les populations de ces villages, au pied de la montagne, ont tous �mis le souhait pour relancer tel ou tel projet "oubli�", retard� et d'exiger des pouvoirs locaux un regard d'int�r�t pour booster le d�veloppement local. L'eau, les pistes agricoles, le r�seau routier, les aides � l'autoconstruction, les infrastructures culturelles et sportives, la sant� et l'emploi, v�ritable "point noir" qui touche tous les jeunes d�sœuvr�s, qui n'ont comme seul salut que l'exil. Des pr�occupations qui ont �t� formul�es depuis des ann�es, mais rest�es au stade de l'abandon, en d�pit des efforts d�ploy�s par l'Etat pour les prendre en charge, rassure- t-on. Aussi paradoxal que cela puisse para�tre, le probl�me de l'eau potable se pose avec acuit� dans ces villages montagneux qui regorgent de r�serves naturelles. Une �tude importante pour r�aliser une r�serve d'eau est en cours au pied d'Agouni- Gueghrane. A A�t-Reggane, le wali a plaid� la cause de la politique du d�veloppement rural. Il a expliqu� aux repr�sentants du village les vertus et la strat�gie du d�veloppement rural durable et a invit� les jeunes et le mouvement associatif � s'impliquer davantage. Et c'est dans cette optique que s'inscrivent le projet de proximit� et l'initiation d'un programme d'action, � la faveur des habitants du village, le tout dans une d�marche d'accompagnement par l'administration. A A�t-Bouaddou, on se plaint de l'absence d'assiettes fonci�res pour r�aliser des logements ou assurer l'extension de l'unique salle de jeux, relanc� pour la circonstance pour un co�t global d�passant les 3 milliards de centimes. Seul b�mol pour ce village de plus de 14 000 �mes, la r�ception du r�seau t�l�phonique par la mise en service d'une RSS 512 lignes et d'un BTS WLL de 1 000 lignes. En attendant la construction du si�ge de la municipalit�, l'ouverture des pistes agricoles est vivement souhait�e par les villageois. R�gion fortement touch�e par le terrorisme durant la derni�re d�cennie et � vocation ol�icole, l'ins�curit� n'est plus ce qu'elle �tait il y a dix ans en arri�re, les habitants ont fait montre de leur souhait de sortir de l'isolement et ce, par la r�fection des routes et l'ouverture de pistes agricoles. C�t� sportif et culturel, les jeunes sont livr�s � l'oisivet� et expos�s end�mique. La seule aire de jeux est prise par un cantonnement militaire stationn� aux abords du village. Le lyc�e de Tizi-n'Tl�ta ne subira pas l'extension, ardemment d�fendue par Mme le proviseur. Des classes surcharg�es, le wali a propos� dans un premier temps de construire des salles en pr�fabriqu� ou � d�faut d'all�ger les effectifs. L'unit� de soins du lyc�e achev�e bute sur un probl�me de ressources humaines. Cet �tablissement sanitaire ne disposant ni de personnel m�dical et param�dical ni d'�quipement m�dical. Le wali sugg�re un recrutement pr�-emploi. Ouadhias-centre ressemble plus � un conglom�rat de maisons qu'� un chef-lieu de da�ra. Ici point de projets, ni d'initiatives pour relancer le d�veloppement local. Hormis le projet de 20 logements EPLF, la construction d'un si�ge pour la S�ret� de da�ra, d'un c�libatorium, d'une nouvelle unit� de la Protection civile et le projet de finalisation d'un complexe sportif, retard� depuis 1995, la cit� des Ouadhias croule sous le poids d'un retard immense en mati�re de d�veloppement rural durable.