Il a fallu attendre trois longues années. Les procédures de classement du village Aït El Kaïd, commune d'Agouni Gueghrane, daïra des Ouadhias (à 50 km au sud de Tizi Ouzou) ont commencé en 2006. Le décret portant «création et délimitation du secteur sauvegardé» de ce village a été par contre publié au numéro 71 du journal officiel (2 décembre 2009). Son élaboration a été faite sur la base du rapport conjoint des ministères de la Culture, de l'Intérieur, de l'Environnement et de l'Habitat, après avis de la commission nationale des biens culturels. Celle-ci s'est prononcée sur cette question lors de sa réunion du 26 décembre 2007. Le secteur sauvegardé d'Aït El Kaïd, tel que défini dans le décret, est d'une superficie totale de plus de 8 hectares. Au nord, il est délimité par le lieu-dit Thighzart et au nord-est par Igher Mansour. Le village est aussi délimité, au sud, par les chemins communaux menant vers les Ouadhias, le village Azzounene, Aït Bouadou et Agouni Gueghrane, Aït Slimane. A l'est, la limite territoriale est Thiskaout et à l'ouest le lieu-dit Imissi. Désormais, la direction de la culture de Tizi Ouzou aura les coudées franches pour lancer des opérations de réhabilitation de ce village et ses vieilles maisons pour en faire un musée à ciel ouvert comme promis à la population locale. La demande de restauration du site remonte à l'année 2005. Lors d'une visite du wali à la daïra des Ouadhias, il a été approché à ce sujet par la population. Une commission de wilaya, constituée d'archéologues, s'est ensuite déplacée vers les lieux pour enquêter et préparer le dossier technique exigé par les procédures de classement du patrimoine culturel et historique en vigueur. La construction du village remonte à l'époque ottomane. Ses premiers occupants étaient des personnes pourchassées par les Ottomans pour avoir refusé de payer l'impôt au beylek. Durant la guerre de Libération nationale, l'armée française y a érigé un centre de torture. Aït El Kaïd regroupe surtout des maisons érigées suivant les traditions kabyles dans la construction, d'où l'intérêt de sa sauvegarde. Sa position permet de dominer tout le versant ouest des montagnes du Djurdjura.