Le commun des mortels � travers le monde devra s'habituer � vivre longtemps avec des prix tr�s tr�s �lev�s du p�trole. En effet, les prix du p�trole continuent de monter en fl�che et ont m�me d�pass�, la semaine derni�re, le record historique des 70 dollars le baril. Des cours attendus fr�ler les 80 dollars, voire les 100 dollars � court terme, � s'en r�f�rer aux diverses analyses ici et l�. Cela, alors que le cyclone Katrina a caus� d'irr�m�diables ravages aux Etats-Unis, les prix du p�trole ont, en effet, le 30 ao�t dernier, atteint 70,85 dollars le baril avant, certes, de cl�turer � 69,81dollars � New York. Des prix qui ont bondi de 65% depuis une ann�e et une flamb�e spectaculaire du cours de l'or noir, malgr� quelques replis sporadiques, qui s'explique par la conjugaison de plusieurs facteurs tant techniques que g�opolitiques, voire m�me d'ordre m�t�orologique et psychologique. De l'�l�ment psychologique En fait, dans un march� extr�mement serr�, o� il y a tr�s peu de capacit� exc�dentaire pouvant permettre d'augmenter la prodction, les op�rateurs deviennent tr�s nerveux et r�agissent � la moindre nouvelle, positive ou n�gative. Ainsi, tout �v�nement impr�vu qui fait craindre des ruptures d'approvisionnements, comme la fermeture de raffineries ou la menace d'attentats terroristes, influe imm�diatement sur les prix. Un aspect psychologique auquel s'ajoute l'action des fonds sp�culateurs et autres sp�culateurs, � l'aff�t des moindres perturbations qui peuvent influencer la marche des prix et qui essaient d'en tirer profit. Ces sp�culateurs contribuent � accro�tre la volatilit� des prix sur les bourses de marchandises, que ce soit � New York ou � Londres. Deux places financi�res o� se n�gocient le brut (le light sweet crude) et le brent de la mer du Nord. Certains analystes �voquent, dans ce sens, l'existence d'une bulle sp�culative sur les march�s p�troliers et qui �claterait au cours des prochaines ann�es. Une demande mondiale en force Ce faisant, le prix du p�trole a plus que doubl� depuis deux ans, dans un march� tr�s serr�. Une cascade de prix records due � une raison structurelle. En fait, l'offre de p�trole arrive difficilement � suivre la demande. Cette derni�re augmente plus rapidement que l'offre qui continue toujours d'�voluer en dents de scie. Selon les observateurs, l'explosion de la demande s'explique, notamment, par la croissance �conomique de la Chine, o� le PIB a progress� de 9% en 2004, et qui repr�sente 30% de la consommation mondiale de p�trole. D'autre part, les Etats-Unis, le plus grand consommateur de p�trole au monde, affichent une augmentation de leur consommation pr�s de deux fois sup�rieure � la moyenne des derni�res ann�es. Un boom de la demande observ� aussi en Inde et au Japon. Cela �tant, le seul pays capable de produire davantage de p�trole est l'Arabie Saoudite. Certes, l'Organisation des pays exportateurs de p�trole (OPEP) a augment� sa production � plusieurs reprises depuis 2004, de 2,2 millions de barils par jour. Cela m�me si la majorit� des pays membres de ce cartel ont atteint leurs capacit�s maximales de production, ne pouvant augmenter encore une fois leur production avec des capacit�s de production non utilis�e ne d�passant pas 1,5 million de barils par jour. En fait, l'OPEP, contribuant avec 31 millions de barils par jour, ne peut influer sur l'�volution des prix avec une demande mondiale qui augmentera de plus de 2 millions de barils par jour au 4�me trimestre 2005. Une demande �valu�e � 84,9 millions de barils par jour durant le 3�me trimestre de l'ann�e en cours contre 87,1 millions de barils par jour au cours du 4�me trimestre, stimul�e par la hausse de la consommation durant l'hiver. Insuffisance des capacit�s de raffinage Cela m�me si une baisse de la demande est attendue au cours du 1er trimestre 2006, et qu'une nouvelle hausse du quota de l'OPEP est � l'�tude, une r�union � ce sujet �tant pr�vue le 19 septembre prochain. Cependant, les observateurs estiment que m�me si le p�trole est pomp� davantage, il n'y a pas, actuellement, suffisamment de capacit�s de raffinage dans le monde permettant de transformer ce p�trole en essence, gaz naturel, mazout et autres produits de consommation. Soit, une production de carburants qui suit difficilement la demande et des stocks d'essence et de mazout qui diminuent, ce qui contribue � la flamb�e des prix. Ce faisant, l'OPEP a plaid�, le 17 ao�t dernier, en faveur d'une augmentation des capacit�s de raffinage afin de r�duire la presion sur les prix. Or, les raffineurs, durement affect�s par l'effondrement des prix du brut � 10 dollars le baril en 1999, h�sitent encore � investir, car non convaincus que les prix restent encore �lev�s. Soit, les analystes de d�plorer l'insuffisance des investissements en exploration et production dans le raffinage. Causes d'ordre g�opolitique En outre, les menaces d'attentats terroristes qui ont plan� sur l'Arabie Saoudite, ainsi que la situation tendue en Irak ont rendu les march�s p�troliers tr�s inquiets. En effet, l'Irak, l'Iran, l'Arabie Saoudite, comptant parmi les plus gros producteurs au monde, sont affect�s par des tensions g�opolitiques susceptibles de perturber leur production de p�trole. De m�me, les op�rateurs p�troliers sont attentifs � ce qui se passe au Venezuela, en Russie et au Nigeria. D'autre part, une catastrophe naturelle d'une ampleur sans pr�c�dent aux Etats-Unis, le cyclone Katrina, s'est ajout�e � la fin du mois d'ao�t dernier � cette situation tendue. Un cyclone qui a cr�� une v�ritable onde de choc sur les march�s financiers o� se n�gocient l'essence et le p�trole. Vingt et un puits et plateformes p�troli�res ont �t�, en effet, �vacu�s en raison de l'approche de ce cyclone. A vrai dire, 80% de la production de gaz naturel a �t� mise KO, pour paraphraser un observateur, dans le Golfe du Mexique et 95% de la production de p�trole a �t� suspendue dans cette r�gion d�vast�e par le cyclone. Une situation d'urgence qui a amen� le gouvernement am�ricain � ouvrir les r�serves strat�giques de p�trole afin de permettre aux raffineries, en �tat de rupture de stocks, de continuer � produire de l'essence, de l'huile � chauffage et autres produits de raffinage. Impact sur les carburants Ainsi, apr�s le passage du cyclone Katrina, le prix des contrats � terme sur l'essence, pour livraison en septembre 2005, a, le 31 ao�t 2005, atteint 2,92 dollars le gallon sur la Bourse de marchandises de New York (NYMEX). Le prix de l'essence au d�tail �tant habituellement de 65 cents de plus que le prix de gros, des experts s'attendent � ce que le prix de l'essence � la pompe d�passe les 3 dollars au cours des prochaines semaines aux Etatsunis. Ainsi, l'essence au d�tail se vend 40% plus cher qu'il y a un an aux Etats-unis. Cela, alors que l'Institut fran�ais du p�trole (IFP) estimait r�cemment que les prix des diff�rentes �nergies ont plus que doubl� entre 2002 et 2004 sur les march�s financiers. Une explosion des prix qui a provoqu� aussi une hausse spectaculaire des marges b�n�ficiaires des raffineurs. A ce sujet, l'IFP a consid�r� que, d�j� en 2004, les marges de profits de raffinage �taient � des niveaux records, soit de 2 � 3 fois sup�rieures � la moyenne observ�e entre 1995 et 2003. Or, en 2005, les prix ont continu� � flamber, soit des marges b�n�ficiaires aujourd'hui 5 fois sup�rieures � ce qu'elles �taient voil� une ann�e. Qui profite de cette embellie? Une escalade du cours de l'or noir profitable tant aux soci�t�s p�troli�res internationales que pour les pays producteurs. Ainsi, entre 1998 et 2004, les recettes p�troli�res des pays de l'OPEP ont tripl� passant de 108 � 290 milliards de dollars. Quant � notre pays, une importante augmentation des recettes en devises des exportations p�troli�res est attendue. Cela, avec des retomb�es sur les prix du gaz naturel, des recettes p�troli�res sup�rieures � 40 milliards de dollars � la fin 2005 et des r�serves de change avoisinant les 50 milliards de dollars.