Les promesses faites par Sidi-Sa�d aux travailleurs de la SNVI, concernant la prise en charge de leurs revendications, ont �t� rejet�es en bloc par les protestataires. L�effet d�annonce n�a pas donn� les r�sultats escompt�s. Bien au contraire, la col�re des travailleurs, en gr�ve illimit�e depuis le 3 janvier, a �t� exacerb�e. Les gr�vistes de la SNVI consid�raient, jeudi dernier, lors de l�assembl�e g�n�rale, cette sortie de la centrale de l�UGTA comme une autre tentative de briser leur lutte visant � recouvrer leurs droits. Pour eux, donc, aucun r�sultat tangible n�a �t� enregistr� au cours de la rencontre de mercredi dernier. A l�issue de cette r�union syndico-syndicale, rappelons-le, et � laquelle �taient convi�es la F�d�ration Mines, M�canique et Electronique, l�Union locale de Rouiba et les repr�sentations des travailleurs de la SNVI, le secr�taire g�n�ral de l�UGTA, Sidi- Sa�d, a fait une d�claration � l�ENTV, un m�dia public qui s�est curieusement souvenu qu�une gr�ve �tait observ�e par les travailleurs de la SNVI. �Le �non� unanime A notre arriv�e au Complexe de v�hicules industriels de Rouiba, les travailleurs venaient de clore leur assembl�e g�n�rale. Ils avaient d�cid� de reconduire la gr�ve. Les syndicalistes affili�s � l�UGTA n��taient plus l�. Ils �taient, disait-on, en conclave. Concernant les promesses de l�UGTA, le rejet �tait unanime. �Nos syndicalistes sont partis pour n�gocier. Pour l�instant, ils n�ont rien obtenu�, soutenaient les gr�vistes. �Ils voulaient tout simplement gagner du temps�, affirmait un travailleur qui, prenant la parole, n�a pas manqu� de s�interroger, suscitant l�approbation g�n�rale, sur la v�ritable mission de leurs repr�sentants. �Ils (les syndicalistes) nous disent qu�ils ne peuvent pas n�gocier sur la retraite car c�est un probl�me national. S�agissant des salaires, nous ne savons rien. Qu�est-ce qu�ils faisaient l�-bas s�ils ne pouvaient n�gocier certains points ? Pourquoi nous repr�sentent-ils alors ? L�arr�t de travail a �t� d�cid� par les travailleurs. Les syndicalistes sont venus pour arr�ter le d�brayage. Ils ont fini par adh�rer � cette gr�ve. Lorsque nous avons d�cid� de sortir dans la rue, ils ont tent� de nous en emp�cher. Par la suite, ils nous ont rejoints. Aujourd�hui, ils nous demandent de reprendre le travail. Mais nous n�avons rien ! Makayen walou !�, a-t- il clam�. Et un jeune travailleur d�intervenir. �Depuis dix jours, nous sommes en gr�ve, et aucun responsable de l�Etat n�a daign� nous �couter. Pourtant, quand ils veulent prendre des d�cisions, les responsables du pays le font. Ils ont fait intervenir les avions militaires pour transporter en quelques jours seulement, des milliers de supporters de l�Equipe nationale au Soudan. A nous, ils disent qu�ils sont en train d��tudier nos probl�mes, mais ils envoient gendarmes et policiers pour nous menacer. C�est parce que nous sommes de simples travailleurs. C�est de la hogra !� C�est un plan de redressement de l�Etat pour la SNVI En r�ponse aux responsables de l�UGTA qui pr�sentent le plan de redressement �conomique et financier en faveur de la SNVI, � chaque occasion, comme �tant leur troph�e, les travailleurs tiennent � replacer les choses dans leur contexte : �Sidi- Sa�d dit qu�il a supprim� la dette de la SNVI. Est-ce lui qui d�cide dans ce pays ? Est-ce donc lui qui a effac� la dette des fellahs ? On pr�sente, dans la conjoncture actuelle, ce plan comme une exception, voire un cadeau � notre entreprise et aux travailleurs. Il n�en n�est rien. C�est une politique nationale qui concerne toutes les grandes entreprises publiques nationales. Cette nouvelle politique est dict�e au pouvoir alg�rien par la crise mondiale. Elle se fait au niveau mondial. M�me Obama supprime les dettes des entreprises priv�es am�ricaines. � Pour eux, il y a une aberration dans la d�marche de l�Etat, propri�taire de la SNVI, qui, d�une part, fait un diagnostic �conomique n�gatif de l�entreprise et, d�autre part, attribue annuellement 800 000 DA � chaque cadre dirigeant de la SNVI. Apr�s avoir �cout� les travailleurs, nous nous sommes rendus, avec un confr�re, � la direction g�n�rale de la SNVI, o� se r�unissaient les syndicalistes de cette entreprise. Ils nous ont fait savoir, par le biais des agents de s�curit� de la soci�t�, qu�ils �taient en r�union pour �laborer une d�claration commune. Nous n�en saurons pas plus. Crainte d�un remake de 1988 Il est �vident que l�activisme de l�UGTA, appuy� par l��norme mobilisation s�curitaire autour de la zone industrielle de Rouiba, �tait destin� � calmer l�ardeur revendicative des travailleurs et, surtout, � �viter le remake de 1988. L�un des responsables syndicaux d�Anabib a fini par nous faire cet aveu, au cours d�une discussion : �Nous sommes intervenus aupr�s de nos coll�gues de la SNVI pour �viter la r�p�tition de 1988.� Mais les pouvoirs publics savent pertinemment - dans le cas contraire, ce serait de l�incomp�tence - que les travailleurs de la SNVI n�ont pas cette ambition. �Nous sommes simplement des travailleurs et nous luttons pour un salaire d�cent et des droits reconnus par la Constitution alg�rienne�, clamaient- ils. Par contre, leur tradition syndicale est bien ancr�e dans leur culture. S�agissant des autres unit�s dont le personnel avait suivi la gr�ve de la SNVI, nous en avons visit� quelques-unes. Au niveau de la Cammo (mobiliers de bureau), les travailleurs faisaient face aux repr�sentants de l�UGTA qui s�effor�aient de les convaincre de reprendre le travail. Au niveau de la Tameg (tanneries alg�riennes), le secr�taire g�n�ral de la section syndicale nous a assur� que les gr�vistes avaient repris le travail, sur la base de l�engagements de leur F�d�ration dans des n�gociations, futures, avec la tutelle du secteur cuir et textile. L�agent de s�curit� de la Mobsco, nous a, quant � lui, indiqu� que les travailleurs avaient suspendu le d�brayage. Le secr�taire g�n�ral du syndicat Anabib (3 unit�s) nous a affirm�, pour sa part, que des promesses de n�gociations leur ont �t� faites par leur F�d�ration.