Une partie des services de l'Atlas Botteling Corporation Pepsi a été perturbée hier, durant la journée, par la grève illimitée entamée par la section syndicale de l'UGTA de cette entreprise. Selon un délégué syndical, qui a préféré garder l'anonymat, près de 300 travailleurs sur les 530 que compte l'effectif de l'entreprise ont répondu au mot d'ordre de grève. « Ce sont tous les services qui ont été touchés par la grève », selon le même délégué. Le directeur général d'ABC Pepsi,Tarek M'sir, qui qualifie d'illégale la grève, ne l'entend pas de cette oreille. Selon lui, « seuls 120 travailleurs ont répondu à la grève, soit un taux de suivi de près de 20% ». Contrairement à ce que pense la partie syndicale, le premier responsable d'ABC Pepsi estime que la grève « n'a pas affecté le volume de la production, qui est de l'ordre de 70 000 à 80 000 caisses par jour ». « Seuls le chargement et le transport ont été perturbés », regrette-t-il, précisant que « ce sont les cadres qui font office de chauffeurs ». Cela dit, dans ce conflit, M. M'sir préfère parler d'un problème de forme mais pas d'un problème de fond. Comment ? M. M'sir revient sur l'assemblée générale (AG) qui s'est tenue le 3 octobre dernier, et qui est, selon lui, entachée d'« irrégularités ». « Il n' y a pas eu d'AG, le vote ne s'est pas fait à bulletins secrets », a-t-il dit. C'est pourquoi, a-t-il ajouté, « nous déclarons illégale la grève ». En tout état de cause, la direction d'ABC Pepsi attend le verdict du tribunal qui devra se prononcer sur la légalité ou non de cette grève demain. Le directeur général d'ABC Pepsi a tenu à dire, par ailleurs, qu'il n'a jamais fermé les portes du dialogue. « Il n'y a jamais eu rupture de dialogue. Chaque chose est négociable », a indiqué M. M'sir. Il ajoute : « Quel que soit le verdict de la justice, nous allons reprendre les négociations. C'est inscrit dans mon agenda, je vais procéder par priorité. » Les travailleurs, qui ont observé hier le mouvement de protestation, parlent des conditions très difficiles dans lesquelles ils travaillent. Selon un syndicaliste, des travailleurs ayant jusqu'à 9 ans d'expérience perçoivent toujours 9000 DA le mois. Celui-ci dresse une comparaison avec les travailleurs de Coca-Cola qui ont, selon lui, une prime unique de 5000 DA/mois. Autant de raisons qui poussent les travailleurs d'ABC Pepsi à mettre en avant une plate-forme de revendications s'articulant surtout sur le volet salarial. Les protestataires demandent notamment une indemnité sur l'expérience professionnelle et la prime de nuisance, une indemnité sur le salaire unique, une augmentation des primes de transport et de panier, une négociation du régime indemnitaire, une négociation des modalités de mise en œuvre des plans de carrière et une négociation d'un accord relatif à l'exercice du droit syndical.