La quatri�me session du tribunal criminel de Tizi-Ouzou a �t� inaugur�e ce samedi 15 octobre par un verdict qui s�inscrit dans l�air de la r�conciliation nationale avant m�me la traduction de la charte en textes l�gislatifs devant r�gir le pardon, d�sormais, acquis pour les terroristes, les ��gar�s�, suivant l�expression officielle ressass�e au cours de la campagne r�f�rendaire. Le tribunal criminel a condamn�, au cours du premier proc�s inaugurant cette session, B. Karim, qui a d�j� �cop� de la peine capitale par contumace pour les m�mes faits, � 10 ans de r�clusion criminelle pour quatre homicides volontaires avec pr�m�ditation et trois incendies tout aussi volontaires au cours de la nuit du 23 au 24 juin 1995. Le procureur g�n�ral, occupant le si�ge du minist�re public, avait requis, compte tenu du nouveau contexte, la perp�tuit� au lieu, dit-il, de la peine capitale pour des chefs d�inculpation aussi graves et appuy�s par deux t�moins non asserment�s des fr�res d�une des quatre victimes. Les faits avaient eu pour th��tre le village de Bordj Khelifa, commune de Sidi Namane, 15 km environ au nord-ouest de Tizi-Ouzou par la route, mais � un jet de pierre seulement de Boukhalfa, p�riph�rie imm�diate du chef-lieu de wilaya. Le soir du 23 juin 1995, plusieurs dizaines de terroristes envahissent le village de Bordj Khelifa pour semer la mort et s�emparer de tout ce qui �tait utile � leur entreprise criminelle. En 1995, il faut le rappeler, les hommes tombaient comme des mouches sous l�effet d�un insecticide, une abominable terreur s�vissait dans la da�ra de Dra�-Ben-Khedda et plus particuli�rement sur le territoire de cette commune voisine de la r�gion de Dellys et du mont forestier de Mizrana infest�s, � l��poque, de criminels agissant au nom d�une conception �triqu�e de l�Islam. L�assaut des terroristes contre les habitants de ce village, qui avaient le tort de ne pas d�serter leurs biens � � l�instar des autres villages voisins � � d�faut d�adh�rer aux th�ses et projets criminels de leurs assaillants, s�est sold� par quatre victimes, froidement assassin�es, plusieurs bless�s et trois maisons incendi�es, tels sont les chefs d�inculpation pour lesquels B. Karim comparaissait � la premi�re audience de la pr�sente session criminelle. L�accus�, qui s�est rendu, semble-t-il, aux forces de l�ordre dans l�est du pays, reconna�t avoir rejoint les rangs des terroristes mais nie avoir pris part � un quelconque assassinat, sa t�che consistait � soigner les bless�s rien de plus. Au pr�sident qui lui demande un dernier mot � la fin des plaidoiries, il r�clamera la relaxe comme le feront ses deux avocats auparavant. Ces derniers ont brod� autour de l�absence de preuves � l�appui des chefs d�inculpation et se sont servis des d�clarations des deux t�moins ayant reconnu l�accus� parmi les assaillants quelque peu oppos�es � celles contenues dans les PV de l�instruction et dissemblables en tous points avec celles des quatre femmes repr�sentant la partie civile dont trois n�avaient pas reconnu l�accus� parmi les assassins de leurs �poux. Quoi qu�il en soit le tribunal a d�clar� l�accus� coupable en r�pondant oui � la majorit� aux neuf questions qui lui �tait pos�es sur l�homicide volontaire avec pr�m�ditation lui accordant toutefois des circonstances att�nuantes. L�accus� a huit jours pour se pourvoir en cassation contre la peine de 10 ans qui lui est inflig�e par le tribunal criminel de Tizi-Ouzou.