Quelle est le r�le des m�dias dans une situation de bonne gouvernance ? Des journalistes et des universitaires ont tent� de r�pondre � cette question lors d�un atelier organis� dimanche soir par le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la fondation Konrad Adenauer. Un atelier auquel ont �galement assist� une d�l�gation parlementaire allemande du land de Bade-Wurtemberg. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Gouverner vient du latin gubernare qui signifie tenir la barre, le gouvernail d�une embarcation. Dans l�Antiquit�, il �tait d�j� admis que �celui qui gouverne ne rame pas�, tiendra � pr�ciser Ouhadj Mahiedinne, un des deux conf�renciers a avoir anim� cet atelier. Et dans le cas de l�Alg�rie, qui est loin d��tre un exemple de bonne gouvernance, la gal�re est le quotidien des professionnels des m�dias. Une r�alit� rappel�e par Brahim Brahimi, professeur associ� � l�Institut des sciences de l�information et de la communication d�Alger, dans son intervention sur les acquis et les blocages de la presse et la d�mocratie en Alg�rie. Selon lui, la pratique de la profession journalistique dans notre pays est pass�e par diff�rentes phases. �Durant les d�cennies post-ind�pendance, cette corporation a d� faire face � une terrible censure. Mais il y a lieu de relever que les journalistes, qui se devaient d��tre des journalistes militants, avaient alors un statut qui leur assurait une excellente couverture sociale. Cette avanc�e est � mettre sur le compte du ministre de la Communication de l��poque, Mohamed Sedik Benahya, qui �tait un g�nial visionnaire�, notera l�universitaire. Il r�v�lera �galement qu�au d�but des ann�es 80, il existait un article qui garantissait aux journalistes � tout comme � l�ensemble des Alg�riens � le libre acc�s � l�information. Les choses changeront au lendemain des �v�nements d�octobre 88 marqu� par le lancement de dizaines de quotidiens priv�s. Les Alg�riens d�couvrent la �libert� d�expression�. Brahim Brahimi se veut cependant r�aliste et prudent. �Les m�dias n�influencent pas l�opinion publique. Seuls les leaders d�opinion ont ce pouvoir�, indique-t-il. Une th�orie qui, pour certains, ne peut �tre appliqu�e au cas Alg�rie en l�absence de leaders d�opinion. �Le pouvoir est seul sur la sc�ne de la communication. Les Alg�riens ont demand� de lib�rer les radios. Le pouvoir a cr�� une trentaine de radios r�gionales pour rapprocher le marteau des Alg�riens. Les Kabyles ont demand� des moyens d�expression. Le pouvoir a cr�� des moyens d�expression kabyle pour r�primer les revendications des Kabyles�, notera pour sa part Ahmed Ancer, journaliste et actionnaire au quotidien El Watan. Dans son intervention sur les �Technologies de l�information et de la communication pour une bonne gouvernance�, Ouhadj Mahiedinne, sp�cialiste en TIC, a pr�sent� ce que pourraient �tre, dans un proche avenir, les relations entre l�Etat et les citoyens dans le cadre du e-gouvernement, la gouvernance via internet. Selon lui, cette r�volution dans les rapports gouverneurs/gouvern�s ne rel�ve plus de l�utopie ou de la science-fiction mais est d�j� une r�alit� dans certains pays occidentaux. �L�Alg�rie dispose aujourd�hui d�une plate-forme qui relie une cinquantaine d�institutions et d�administrations publiques. La technologie existe, les moyens financiers aussi, tout est une question de volont� politique�, soulignera Ouhadj Mahiedinne. Une vision qui n�a pas convaincu nombre de participants pour qui l�e-r�f�rendum ou l�e-learning sont des moyens qui sont � des ann�es lumi�re de la r�alit� quotidienne du citoyen alg�rien. Notons enfin que cet atelier a �t� sanctionn� par une s�rie de recommandations finales portant notamment sur la d�p�nalisation des d�lits de presse et la facilitation de l�acc�s aux nouvelles technologies � l�ensemble des citoyens alg�riens.