Le pr�sident du RCD (Rassemblement pour la culture et la d�mocratie) a anim�, hier, au si�ge du parti � El-Biar une conf�rence de presse. Aux repr�sentants de la presse, Sa�d Sadi parlera du rendez-vous �lectoral du jeudi 24 novembre en Kabylie. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - �Ce 24 novembre, la bataille sera � la fois difficile et importante. Elle opposera les manipulation du DRS � la mobilisation citoyenne.� D�embl�e donc, le leader de l�opposition cerne l��quation en s�attaquant au c�ur m�me du pouvoir, le D�partement du renseignement et de la s�curit� qui fait et d�fait les �lections � sa guise en Alg�rie. �Je l�ai d�j� d�clar�, tant que le DRS reste le premier parti politique du pays, l�Alg�rie ne s�en sortira pas�, ajoutera Sadi. �En dehors d�une participation exceptionnelle qu�il ne faut pas exclure, la fraude s�vira et la Kabylie risque de subir les cons�quences de l�accord scellant l�union islamo-populiste du 29 septembre.� Le patron du RCD a choisi cette sortie au cr�puscule d�une campagne �lectorale dont il voulait faire le bilan. Mais aussi tirer la sonnette d�alarme quant � la fraude annonc�e. Indice fortement r�v�lateur : pas une seule de ses sorties, nombreuses pourtant, n�a �t� couverte par les m�dias publics. �On observe, dira Sadi � ce propos, que le pouvoir g�re cette �ch�ance � huis clos. Tout se passe comme si la campagne ne concernait pas une r�gion du territoire national. Pas une image des m�dias audiovisuels n�est venue t�moigner d�une �lection pour laquelle pourtant tout le gouvernement se mobilise. Les m�dias �trangers qui souhaitent couvrir l��v�nement rencontrent les pires difficult�s pour obtenir leur visa ; et ceux, tr�s rares, qui parviennent � franchir l�obstacle sont, g�n�ralement, cautionn�s par des relais m�diatiques pro-FLN.� Aussi, �la cha�ne Berb�re TV, tr�s suivie sur la zone concern�e par le vote, s�est vu bloquer son mat�riel � l�a�roport d�Alger depuis dimanche 13 novembre�. Ceci, au plan m�diatique. �Au plan politique, apr�s avoir tent� de jouer la strat�gie des listes ind�pendantes, le pouvoir s�est rabattu sur le FLN et, dans cette option, il est all� chercher les �l�ments les plus serviles.� Le conf�rencier cite m�me un exemple concret. �A B�ja�a-Ville, une personne au parcours politique des plus fantaisistes est investie. Projet� au d�part dans une liste ind�pendante, l�homme se retrouvera t�te de liste du FLN sans y avoir jamais milit�. Devant une man�uvre aussi grossi�re, les militants du FLN, pourtant r�put�s pour leur docilit�, se rebiffent et ferment le si�ge pendant neuf jours de campagne. Ils seront tous convoqu�s par le DRS et menac�s des pires sanctions s�ils n�ouvrent pas leurs locaux et qu�ils n�assument pas leur nouveau patron.� D�autres exemples de pr�paratifs de fraudes ont �t� cit�s par Sa�d Sadi. Tel ce militant du FLN � B�ja�a qui lui avait confi� �qu�il pouvait voter �six fois� ! Ou cet autre militant RCD de Tizi- Ouzou �qui a d� faire huit bureaux de vote avant de retrouver son nom�. �L�autre grosse manipulation, r�v�lera encore Sa�d Sadi, concerne les bulletins de vote. Cela fait bient�t un mois que l�on essaie de savoir comment ils seront pr�sent�s.� Et l�, toutes les formules ont �t� annonc�es puis rejet�es par l�administration. Cela va de �la photo du responsable du parti� �au num�ro par liste�. �En d�finitive, et au moment o� nous parlons, nous savons que les bulletins sont imprim�s, d�pos�s dans les chefs-lieux de wilaya et qu�ils ne porteront aucun signe distinctif si ce n�est le nom complet de chaque formation.� Ce qui autorise Sadi � parler carr�ment �d�une v�ritable tombola �lectorale !� A toutes ces petites �ruses� pour favoriser les partis du pouvoir, Sadi �voque �galement une gigantesque... contre-campagne visant, elle, � dissuader l��lectorat de Kabylie et, partant, faciliter la fraude. �Je suis malheureux que le FFS tombe si bas dans la voyoucratie !� En d�pit de cet environnement fortement hostile, Sa�d Sadi reste quand m�me optimiste. �Fallait-il pour autant renoncer � participer � cette �lection ? Notre r�ponse est non. Les despotismes s�effondrent les uns derri�re les autres dans le monde. L�Alg�rie ne saurait �chapper � cette �volution. Animer le d�bat, proposer des solutions, d�noncer l�arbitraire servira l�avenir imm�diat de la nation�, pense le premier responsable du RCD. Seul leader politique � maintenir une opposition nette et constante au r�gime de Bouteflika, Sadi observera qu�� �travers cette �lection partielle, se joue, en partie, le destin d�mocratique de l�Alg�rie�. Cet optimisme, le conf�rencier le tire de faits observ�s sur le terrain. �De tous les partis politiques en lice, nous sommes la seule formation, je dis bien la seule formation dont les listes sont rest�s stables.� Optimiste, mais aussi r�aliste. �Il ne faut pas se leurrer, la fraude aura bien lieu. Il reste seulement � savoir si elle sera �light� ou hard. Si elle est light, le RCD sortira, et de loin, vainqueur de cette �lection. Si, par contre, elle est hard � l�image de celle du 8 avril, vous aurez le FLN, le RND, le PT, le PUP ou je ne sais quoi encore !� L�autre point abord� par Sa�d Sadi, les rapports RCD-FFS. Aux r�ponses intempestives des dirigeants du FFS � l�appel lanc� par Sadi pour une solidarit� dans le contr�le des �lections, l�orateur eut recours � son sens atypique de la r�plique : �Je suis sinc�rement malheureux que le FFS tombe si bas dans la �voyoucratie� ! J�ai �t� responsable pendant 20 ans de ce parti du temps de la clandestinit�. Et je peux vous affirmer que des responsables de ce parti qui aboient aujourd'hui, je n�en connaissais aucun ! A ces �opposants ww�, je demande donc, tout de m�me, un peu d�humilit� (...) Je ne veux pas pol�miquer avec le FFS. Mais le fait est que de nombreux de ces responsables sont �des indics� (...) Soyons s�rieux ! Lorsque moi-m�me j��tais militant, ce bonhomme �tait glorieusement militant de l�UNJA.� Sa�d Sadi parlait ainsi du premier secr�taire du FFS qui affirmait, le plus s�rieusement du monde, dans les colonnes d� El Khabar, que �le RCD est le produit des laboratoires de la SM�. Sadi cite des cas de dirigeants actuels du FFS qui �nous ont demand� de les aider � d�barrasser le parti de ces gens-l��. �Je ne pr�te m�me pas attention � ces d�clarations. R�cemment, il (Ali Laskri, ndlr) �tait � Sidi-A�ch et il a d� annuler son meeting faute d�assistance. J�arrive deux heures plus tard et je remplis la salle�, r�v�lera le patron du RCD, en guise de r�ponse.