Le journaliste Mohamed Benchicou, incarc�r� � la prison d�El Harrach depuis le 14 juin 2004, Fouad Boughanem, directeur du Soir d�Alg�rie, et Omar Belhouchet, directeur d�El Watan, comparaissaient hier devant la cour d�appel d�Alger pour plusieurs proc�s pour diffamation. Hier encore, le record a �t� d�tenu par le directeur du journal Le Matin qui devait r�pondre de six affaires pour diffamation suite aux plaintes du minist�re de la D�fense nationale (MDN). Quatre d�entre elles ont �t� renvoy�es au 4 janvier prochain. Pour rappel, le chroniqueur Sid Ahmed Semiane (SAS), la publication Le Matin et son directeur ont �t�, en premi�re instance, condamn�s � payer des amendes. Verdict suite auquel les journalistes ont fait appel. Un fait que le magistrat de la cour d�appel d�Alger demandera � Mohamed Benchicou d�expliquer lors des d�bats des deux proc�s trait�s par cette juridiction. �Ce n�est pas pour l�amende que j�ai fait appel, mais pour le principe. J�estime que la chronique de SAS et l�article sign� par la journaliste Ghada Hamrouche ne sont en aucun cas diffamatoires. Le premier a fait une chronique et c�est un style journalistique, le journaliste a recueilli des propos et c�est aussi un style d��criture ; en quoi sa responsabilit� est-elle engag�e ?� Le journaliste incarc�r� ne terminera pas sa phrase, interrompu par un magistrat qui ne comprenait pas pourquoi le chroniqueur s�en prend, et souvent, aux g�n�raux. �Ce sont des hommes publics, et tout homme public est soumis � critique ou � commentaire�� Notre confr�re n�a pas le temps de terminer sa phrase, apostroph�, une fois encore, par un juge qui consid�re que les �crits portent atteinte aux g�n�raux Lamari et Toufik. �O� sont les termes diffamatoires ? Qu�on nous les pr�cise (..) quand on a �crit pour d�fendre l�institution au moment o� elle �tait cibl�e par le �qui-tue-qui ?�, on nous a trait�s de journal de l�arm�e. Quand on �voque un g�n�ral dans une chronique au style bien particulier on dit que nous sommes contre l�arm�e.� Un commentaire que fera le pr�sident de la cour qui, sur un ton th��tral, demande au journaliste pourquoi il �n��crit pas pour parler de l�eau, du ciel ou des probl�mes des citoyens�. Le magistrat fera la m�me remarque � la journaliste pr�sente � la barre aux c�t�s de Mohamed Benchicou. �J�ai fait mon m�tier de journaliste. Quant � traiter des probl�mes des citoyens, je ne fais que cela, je vous renvoie au journal Le Matin pour en juger�� La r�ponse est ignor�e, le magistrat persiste et demande � Mohamed Benchicou s�il a des preuves quand il avance que les g�n�raux orientent la tendance d�une �lection donn�e. Une remarque qui fait sourire notre confr�re, visiblement tr�s fatigu�, et une bonne partie de l�assistance. �Si on me poursuit pour cela, alors qu�on poursuive les partis de l�opposition et les citoyens qui affirment qu�il y a fraude lors des �lections !� �Avez-vous un document pour le prouver ?� Dialogue de sourds. Le journaliste �abdique�. Le jugement est apparemment fait, il ne sert � rien de tenter d�expliquer ou encore de se d�fendre. Un sentiment que traduira dans sa plaidoirie Khaled Bourayou. �Le journaliste est toujours coupable quand il �crit ! Qu�on prenne une d�cision de fermer tous les journaux et on n�en parle plus !�. Le procureur avait, quelques minutes auparavant, demand� une amende de 2 millions de centimes. En premi�re instance, les journalistes avaient �t� condamn�s � six mois de prison avec sursis et une amende. Verdict la semaine prochaine. Il en sera de m�me pour le proc�s opposant Le Soir d�Alg�rie � Mohamed Bedjaoui, l�actuel ministre des Affaires �trang�res, alors pr�sident du Conseil constitutionnel. En premi�re instance, et bien que Mohamed Bedjaoui ait retir� sa plainte, Fouad Boughanem a �t� condamn� � deux mois de prison et une amende. Hier, le procureur a requis la peine maximum. Il est � noter que les proc�s en appel opposant le directeur du du Matin au ministre de l�Energie, Chakib Khelil, et � l�homme d�affaires �mirati, Al Shorafa. Ces deux affaires n�ont toujours pas �t� programm�es au motif que l�un des assesseurs du pr�sident de la cour est le magistrat qui a instruit ces deux dossiers. Pour rappel, en premi�re instance, Mohamed Benchicou et quatre de ses collaborateurs ont �t� condamn�s � des peines de prison ferme allant de 3 � 6 mois.