Un important r�seau de trafiquants sp�cialis� dans le d�tournement des pensions destin�es aux handicap�s a �t� d�mantel� par les �l�ments de la Brigade �conomique et financi�re de la S�ret� de wilaya d�Alger. Le crime qui a dur� plus d�une dizaine d�ann�es a eu pour �th��tre� la municipalit� de Badjarrah, au sud de la capitale, alors que le pr�judice subi est arr�t� pour �le moment�, selon les propos de l�officier de police charg� de l�enqu�te, � plus de 431 millions de centimes. Selon la m�me source, l�enqu�te en elle-m�me a dur� quatre mois et quelques jours ponctu�e par l�arrestation de six personnes parmi elles une femme responsable de l�action sociale au niveau de ladite APC et d�un facteur. Ces informations ont �t� rendues publiques hier lors d�un point de presse anim� au niveau du si�ge de la S�ret� de wilaya d�Alger et lors duquel il a �t� d�voil� aux journalistes les dessous de cette affaire. Les victimes de ce trafic sont des personnes invalides � hauteur de pr�s de 100% inscrites au niveau de l�administration de l�action sociale de la commune de Badjarrah. Le d�tournement des pensions a d�but�, selon la m�me source, en 1995, mais il a fallu dix ans pour que les enqu�teurs de la police judiciaire de la S�ret� de wilaya d�Alger remontent la fili�re et d�mant�lent le r�seau. Pour cela, un inspecteur de police a �t� �d�tach� sp�cialement et dont la premi�re action a �t� de disposer d�une liste totale des invalides b�n�ficiaires�. Mais avant cette d�marche, les enqu�teurs de la Brigade �conomique et financi�re ont saisi le parquet g�n�ral pr�s le tribunal de Hussein-Dey qui a ouvert une information judiciaire pour permettre aux policiers d�entamer l�enqu�te. La liste des invalides b�n�ficiaires �tablie, la police entame ses investigations concr�tis�es dans un premier temps par l�audition de certaines personnes qui ont reconnu �qu�elles n�ont pas per�u leurs salaires depuis des ann�es sous pr�texte que l�arriv�e n�existe pas ou encore les pouvoirs publics les versent semestriellement�. Or, � la grande surprise des victimes, leurs mandats de pension qui ont �volu� de 3000 � 18 000 dinars chaque six mois avaient fait l�objet de d�tournement de la part de fonctionnaires charg�s de l�op�ration. Selon la r�glementation en vigueur, les personnes concern�es devaient encaisser leur argent soit au niveau de la municipalit� chez le receveur communal soit par le biais du facteur qui est charg� d�accomplir cette t�che. Il est � noter que certaines personnes sont handicap�es � hauteur de 100% et donc dans l�impossibilit� de se d�placer � la municipalit� pour disposer de leurs pensions. �Or, les fonctionnaires de la poste, avec la complicit� des agents de l�administration concern�e, d�tournent � leur profit les pensions en usant au verso du talon du mandat la mention �connu�. Une pratique qui permet de ne pas mentionner l�identit� du b�n�ficiaire sous pr�texte qu�il le conna�t. Mieux, le d�tournement effectu� au niveau de l�administration s�est effectu� sur la base de fausses informations donn�es par les fonctionnaires du service aux pensionn�s en leur disant que l�argent n�est pas disponible ou encore qu�ils allaient recevoir leur mandat sous forme d�un rappel�, indique-t-on. La finalit� de cette strat�gie us�e par les �trafiquants� n�avait pour objectif que de d�tourner l�argent des b�n�ficiaires � leur profit. A ce propos, on n�exclut pas que le montant de l�argent d�tourn� d�passe de loin celui d�j� recens� par les enqu�teurs de la Brigade �conomique et financi�re. Cela dit, selon des sources polici�res, il n�est pas exclu que des cas similaires existent au niveau des municipalit�s, d�o� �la n�cessit� d�ouvrir des informations judiciaires sur des situations o� la v�racit� des faits est �tablie�. Abder Bettache