C�est demain que s�ouvrira, pour la troisi�me fois, devant le tribunal criminel de S�tif, le proc�s en appel des accus�s dans l�affaire du cachir avari�. En effet, lors du premier proc�s tenu en 1999, le principal accus� a �t� condamn� � la peine capitale. Puis cette peine a �t� commu�e en perp�tuit� lors de sa seconde comparution en 2003. Pour rappel, l�affaire du cachir avari�, qui avait provoqu� au mois de juillet 1998 une grande �pid�mie de botulisme, touchant plusieurs wilayas de l�est du pays, avait caus� le d�c�s de 44 personnes ainsi que l�hospitalisation de dizaines d�autres. Les chefs d�inculpation retenus contre les pr�venus au nombre de cinq sont la fraude dans la production de produits alimentaires et leur commercialisation ayant entra�n� la mort de personnes. Les faits de cette tragique affaire remontent au 5 juillet 1998 lorsque le surveillant m�dical du centre de sant� de Salah-Bey, localit� distante de 40 kilom�tres du chef-lieu de la wilaya de S�tif, alerte la brigade de la Gendarmerie nationale sur l�hospitalisation de cinq personnes, �g�es de 11 � 40 ans, parmi elles deux personnes d�une m�me famille, souffrant de maux de t�te, d�inflammation des amygdales, de forte fatigue ainsi que d�une baisse de la vision et dess�chement de la gorge caus�s par la consommation de cachir avari� fabriqu� par les �tablissements El Hilal, implant�s dans la localit� de Bir-Hadada et appartenant au nomm� Chouar Bouguerra. La maladie s�est vite propag�e et a touch� plusieurs villes du pays (El Eulma, Oum-El- Bouaghi, Azzaba, Constantine, Chelghoum-La�d...) causant la mort de 44 personnes et l�hospitalisation de plus d�une centaine d�autres. Sur ce, une enqu�te a �t� ouverte et une importante quantit� de cachir fut saisie au niveau des �tablissements El Hilal. Le r�sultat des analyses avait d�montr� que cette marchandise �tait impropre � la consommation et qu�elle �tait la cause directe de cette grave �pid�mie de botulisme. Lors de ses pr�c�dentes comparution devant le tribunal criminel de S�tif, le principal inculp� avait ni� les accusations qui lui ont �t� reproch�es. Il avait affirm�, qu�effectivement, il �tait le propri�taire des �tablissements El Hilal, sp�cialis�s dans la production de cachir et du p�t� de volaille, et qu�il �tait habitu� � utiliser les viandes blanches et rouges ainsi que des ingr�dients entrant dans la fabrication de ce produit. Au mois de juin, il a �t� contact� par le nomm� Ziani Slimane, qui lui a vendu une quantit� de viande congel�e pour la somme de 180 DA le kilogramme. Le 3 juillet 1998, il entreprend de pr�parer le cachir en utilisant la viande nouvellement achet�e, puis de le distribuer � travers le territoire national. Il affirmera, par ailleurs, que les services de la concurrence et des prix de la wilaya de S�tif lui ont ferm� l��tablissement pour d�faut d�hygi�ne et qu�il avait viol� l�arr�t de fermeture en continuant � activer sans aucun document, et que le cachir soi-disant avari� �tait propre � la consommation. Donc, selon lui, la faute incombe aux revendeurs qui n�ont pas respect� les normes de conservation. Quand au second accus�, le nomm� Ziani Slimane, qui avait �cop� de dix ans de prison, avait affirm� avoir achet� � des militaires � Chelghoum La�d, une quantit� de viande congel�e propre � la consommation, qu�il a revendue � Bir-Hadada. �C�est tout ce que j�ai fait� avait-il r�pondu lors des proc�s. Les d�bats de ce mercredi seront toutefois passionnants, d�un c�t�, le minist�re public qui veut ch�tier des personnes peu scrupuleuses qui, au m�pris de la loi et de la r�glementation, ont fabriqu� et distribu� des produits alimentaires impropres � la consommation, sans se soucier nullement de la sant� du citoyen. Et de l�autre, le collectif d�avocats qui rejettent aussi la responsabilit� de cette trag�die aux institutions de l�Etat, APC, Direction de la sant�, Direction des services agricoles, DCP... accus�es de laxisme dans cette catastrophe. Esp�rons que le proc�s d�aujourd�hui apportera des r�ponses � de nombreuses questions, rest�es longtemps ignor�es. Chouar est-il seul responsable de cette trag�die ? Pourquoi aucun d�c�s ni intoxication n�ont �t� enregistr�s � Bir-Hadada lieu o� est implant�e la fabrique ? Pourquoi les services de la sant� de la wilaya de S�tif ont attendu jusqu�au 5 juillet pour se manifester, alors que les premiers cas de botulisme sont apparus bien avant cette date � Salah-Bey, et ce sont les services de la sant� de la wilaya de Constantine qui ont tir� en premier la sonnette d�alarme. Des vies auraient pu �tre sauv�es.