La tripartite (gouvernement � UGTA � patronat), pr�vue entre septembre et octobre de l�an dernier, n�a finalement pas eu lieu. L�argument avanc� serait li� au calendrier politique ayant caract�ris� cette p�riode, notamment le r�f�rendum portant sur la Charte pour la paix et la r�conciliation nationale. D�s lors, on change de strat�gie et on n�h�site pas � avancer, que ce soit du c�t� syndical, patronal ou encore minist�riel, la date butoir de la fin de l�ann�e 2005 pour l�organisation de ce "forum social". Toutefois, une remarque s�impose : Ahmed Ouyahia en sa qualit� de premier responsable de l�ex�cutif, n�a jamais fix� pour sa part la moindre �ch�ance pour cette rencontre , laissant ainsi libres tous les commentaires et autres sp�culations, d�un c�t� comme de l�autre sur le devenir de ce rendez-vous. Le 87bis, la 90-11 et le pacte �conomique et social : les questions qui f�chent Le silence observ� jusque-l� par le premier responsable de l�ex�cutif sur la question est d�ordre, dit-on "strat�gique ". En effet, le gouvernement est loin de r�pondre aujourd�hui aux attentes du monde du travail. Des attentes d�j� �voqu�es lors de la tripartite de 2003 et celle de 2004. Autrement dit, les conclusions auxquelles est arriv�e cette derni�re n�a pas emp�ch� les observateurs de la question �conomique et sociale de pronostiquer l��chec des pr�liminaires portant sur ce rendez-vous. Face � cet imbroglio, tout le monde tente d�en tirer la couverture. Que ce soit du c�t� gouvernemental, patronal et m�me syndical, on h�site � �voquer la tripartite "comme seul cadre pour d�battre de la revalorisation salariale", voire "le r�glement des arri�r�s des salaires." Une situation des plus complexes, qui constitue aujourd�hui plus que jamais la voie �chappatoire des "d�cideurs", face aux attentes et autres revendications l�gitimes des travailleurs. Lors de la tripartie de 2004, on n�a pas h�sit� de d�clarer qu�"il est tr�s difficile de n�gocier avec Ouyahia." Cette phrase l�ch�e par un responsable d�une organisation patronale, apr�s 22 heures de n�gociations, r�sume � elle seule la d�cision du gouvernement de ne pas c�der sur les questions salariales, du code du travail ou encore moins la d�finition des relations entre les trois partenaires. Et pourtant Ahmed Ouyahia avait affirm�, � la presse, qu��il n� y avait ni vainqueur ni vaincu�, � la fin de la rencontre. Pour autant, les syndicalistes de l�UGTA ne sont pas totalement satisfaits de la r�ponse apport�e � leur demande de r�vision des dispositions de l�article 87 bis de la loi 90-11 du 21 avril 1990 relative aux relations de travail. Bouteflika, "n�gociateur" en chef de la tripartie Deux ann�es apr�s, rien ne pointe � l�horizon. Les groupes de travail install�s depuis cette rencontre se sont rencontr�s � longueur de mois, mais en terme concret rien n�a �t� r�alis�. Pendant ce temps, le monde du travail s�enlise dans des crises multiples rappelant �trangement la p�riode qui a suivi la mise en application du plan d�ajustement structurel (PAS). Or, � la diff�rence de cette p�riode o� les caisses de l�Etat �taient vides, aujourd�hui on annonce haut et fort que les r�serves de changes sont sur le point de d�passer le seuil des 60 milliards de dollars. L�on se rappelle qu�autant pour les augmentations salariales de 2000 que celles de 2004, le gouvernement s�est vu dans l�obligation d�exposer la probl�matique au premier magistrat du pays. C�est suite � une d�cision favorable de ce dernier, que l�Ex�cutif a proc�d� � la revalorisation salariale, dont la premi�re �tait de 20% alors que celle de 2004 �tait de l�ordre de 25%. Pour un grand nombre d�analystes, il n�est pas exclu que le premier magistrat du pays, consid�r� d�s lors comme le n�gociateur en chef de cette tripartite tranche la question en donnant son accord pour une revalorisation salariale qui passera incontestablement par la mise en application effective du processus de restructuration de l��conomie nationale. Mieux, la conjoncture est des plus favorables, surtout que l�UGTA, qui a jusque-l� "accompagn�" toutes les d�marches entreprises par le pr�sident de la R�publique pourrait b�n�ficier d�un feed-back. La c�l�bration prochaine de la Centrale syndicale du 50e anniversaire pourrait constituer une opportunit� pour Abdelaziz Bouteflika pour offrir � l�UGTA, de surcro�t au monde du travail, le cadeau tant attendu : celui de l�augmentation salariale.