Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
PUBLICATION DU RAPPORT MONDIAL SUR LA CORRUPTION 2006 Les d�tournements de fonds, les pots-de-vin et l'extorsion privent des millions de citoyens de soins de sant� ad�quats
L�ONG Transparency International a rendu public le mercredi 1er f�vrier son Rapport mondial 2006 sur la corruption. La corruption dans le secteur de la sant�, 1re partie de l�ouvrage, est le th�me central de ce rapport. En 2e partie, 45 pays, dont l�Alg�rie (*), sont pass�s en revue pour la p�riode du 1er juillet 2004 au 30 juin 2005 : quelles sont les affaires et les scandales de corruption qui ont marqu� cette p�riode dans ces pays, et quelles initiatives et mesures ont �t� prises par ces pays pour lutter contre la corruption. Enfin, la 3e et derni�re du Rapport 2006, pr�sente un �tat des lieux sur les recherches men�es sur la corruption. La corruption dans l�industrie pharmaceutique et le secteur de la sant� prive les personnes n�cessiteuses des soins de sant� essentiels et encourage le d�veloppement de maladies mortelles r�sistantes aux traitements, r�v�le le Rapport mondial sur la corruption 2006 que Transparency International a rendu public le 1er f�vrier. Pour des millions de pauvres toujours � la merci de prestataires de soins peu scrupuleux, l��radication de la corruption dans le secteur de la sant� est une question de vie ou de mort. �La corruption dans le secteur de la sant� a un co�t qui va bien au-del� des pertes financi�res. Comment �valuer en termes financiers la mort d�un enfant qui succombe durant une intervention chirurgicale parce que l�injection qui devait r�animer son c�ur ne contenait pas de l�adr�naline mais de l�eau ?� s�interroge Huguette Labelle, la pr�sidente de Transparency International. �Le prix de la corruption dans le secteur de la sant� se traduit par la souffrance humaine.� Les budgets de syst�mes de sant� en h�morragie Le rapport expose notamment un labyrinthe de syst�mes complexes et opaques qui constituent un champ fertile pour les ph�nom�nes de corruption. Bien que la majorit� des employ�s du secteur de la sant� remplissent leurs fonctions avec diligence et int�grit�, il existe des preuves de fraude et de corruption tout le long de la cha�ne des soins m�dicaux : du vol et de l�extorsion � petite �chelle � des distorsions massives des politiques sanitaires en passant par des d�tournements de fonds sous forme de gratifications aux fonctionnaires. La corruption infiltre tous les maillons de la cha�ne de prestation de soins de sant�, que ce soit dans le secteur priv� ou public, et de prestations simples ou sophistiqu�es. Les budgets publics pour la sant� sont manipul�s par des fonctionnaires v�reux. Des h�pitaux sont transform�s en self-services pour l�enrichissement illicite de certains, avec des syst�mes de distribution, d�achat et d�approvisionnements peu transparents et avec plusieurs employ�s fant�mes figurant sur les listes de paie. Des employ�s du secteur de la sant� exigent des honoraires pour des services qui sont en fait gratuits. En Bulgarie, comme dans la plus part des pays de l�Europe du Sud-Est, les m�decins acceptent souvent de petits paiements informels ou des cadeaux en �change de leurs traitements. Il est question ici d�entre 10 et 50 dollars US et, dans certains cas, de jusqu�� 1 100 dollars US. Aux Philippines, il a �t� d�montr� qu�une augmentation de l�ordre de 10% de la fraude et des extorsions par le personnel de sant� entra�nait une r�duction de 20% du taux de vaccination des enfants. Au Cambodge, certains indicateurs sanitaires se sont d�t�rior�s, en partie, en raison du d�tournement direct de fonds destin�s � la sant� publique et en d�pit de l�augmentation de l'aide �trang�re au budget de la sant�. En revanche, des m�canismes de contr�le plus rigoureux en Grande- Bretagne ont permis de r�duire de pr�s de 300 millions de dollars US depuis 1999 les pertes dues � la corruption dans le syst�me de sant�. Au Costa Rica, pr�s de 20% d�un cr�dit international de 40 millions de dollars US destin�s � l��quipement sanitaire ont disparu dans des coffres priv�s. �La corruption �rode la confiance des citoyens envers le corps m�dical. Les patients ont le droit d�exiger que les rem�des qu�ils prennent ne proviennent pas de la contrefa�on. Ils ont aussi le droit d�attendre des m�decins que ceux-ci fassent passer les int�r�ts des malades au-dessus de la recherche du profit. Et par dessus tout, ils ont le droit de croire que le but ultime d�un syst�me de sant� est de gu�rir et non pas de tuer�, a d�clar� David Nussbaum, le directeur g�n�ral de Transparency International. Dysfonctionnements du march� pharmaceutique Des techniques agressives de commercialisation poussent les m�decins � donner une pr�f�rence indue � certains m�dicaments, entra�nant ainsi une augmentation de prescriptions qui ne sont pas toujours bas�es sur les besoins r�els des malades. Le chiffre d�affaire annuel de l�industrie pharmaceutique est estim� � des dizaines de milliards de dollars US pour la vente de certains produits. Les chiffres de vente sont en augmentation constante et les budgets des lobbyistes ont largement d�pass� les d�penses de recherche et d�veloppement indispensables au d�veloppement de nouveaux m�dicaments qui pourraient sauver des vies dans les pays � faible revenu. La corruption sous-tend le lucratif commerce des contrefa�ons pharmaceutiques. Les paiements illicites � tous les niveaux de la cha�ne facilitent l�acheminement de m�dicaments contrefaits de leur source au consommateur tromp�. Dans les pays en d�veloppement, l�achat de m�dicaments repr�sente entre 50-90% des frais extraordinaires des m�nages. La corruption dans l�industrie pharmaceutique a donc un impact direct sur les populations qui luttent pour leur survie. La corruption entrave les efforts d�ploy�s par la communaut� internationale visant � venir � bout de la pand�mie VIH/sida. La r�ponse de la communaut� internationale face � la crise grandissante que repr�sente ce fl�au a �t� d�augmenter le montant de l�aide financi�re y aff�rente, afin de financer des programmes de pr�vention et la distribution d�antir�troviraux. Toutefois, si la corruption n�est pas endigu�e, l�augmentation de l�aide financi�re � elle seule ne saurait permettre d�atteindre les r�sultats escompt�s. Il est n�cessaire de renforcer l�obligation redditionnelle dans le secteur de la sant� pour �viter que les fonds ne disparaissent � tous les niveaux. Le d�tournement des fonds assign�s pour le traitement de la maladie par les minist�res et les commissions nationales de lutte contre la pand�mie VIH/sida prive les patients de soins ad�quats. La commission nationale k�nyane de lutte contre le VIH/sida a �t� transform�e en poule aux �ufs d�or et exploit�e par des hauts fonctionnaires qui ont d�tourn� des ressources vitales par le biais d�organisations fantoches sp�cialement cr��es pour encaisser les fonds. La corruption peut directement contribuer � la propagation de la pand�mie, lorsque des mesures relativement peu co�teuses, comme l�utilisation de seringues st�riles ou le test pr�alable des dons de sang, sont ignor�es parce les pratiques de corruption au niveau de l�achat et la distribution des fournitures retardent les approvisionnements. La corruption mine les progr�s accomplis dans la r�alisation des objectifs du mill�naire des Nations unies, dont trois en particulier sont directement li�s � la sant�, � savoir : la r�duction de la mortalit� infantile, l�am�lioration de la sant� des m�res, la lutte contre le VIH/sida, la malaria et d�autres maladies. Neuf ans avant l��ch�ance fix�e pour la r�alisation des OMD, il apparait d�j� que la communaut� internationale risque de faillir � ses obligations � et la corruption en est une des causes principales. �Les familles pauvres qui ne peuvent pas s�offrir des soins de sant� priv�s, en particulier dans les zones rurales, sont confront�es � un dilemme douloureux et doivent souvent choisir entre subvenir aux besoins alimentaires de leurs familles ou alors se faire soigner. Elles ont le choix entre nourrir leurs enfants ou payer leurs soins de sant�, mais pas les deux. Aucun parent ne devrait avoir � faire ce choix�, a ajout� Huguette Labelle. (*) : Nous publierons le rapport sur l�Alg�rie figurant dans le Rapport mondial 2006 sur la corruption dans �Le Soir Corruption� du lundi