Le Maroc est classé parmi les neuf pays les plus corrompus dans le monde. Ce n'est pas la première fois que le Royaume chérifien est épinglé par Transparency International. Dans ce pays du Maghreb où corruption et trafic de drogue font bon ménage, six Marocains sur dix ont versé des pots-de-vin en 2006. C'est, du moins, ce qui ressort du dernier rapport rendu public en décembre dernier par l'ONG. Une situation des plus préoccupantes, qui renseigne sur la situation sociale explosive, qui favorise le recours à toutes sortes de malversations. Transparency revient donc à la charge. Elle a appelé, hier, dans une lettre, le ministre marocain de la Justice, M.Mohamed Bouzoubaâ, à intervenir pour garantir «la transparence et l'Etat de droit», estimant que la justice marocaine porte «une grande responsabilité dans l'évolution de la corruption» au Maroc. Mettant à profit la Journée mondiale de lutte contre la corruption, Transparency, tout en appelant le ministre marocain à user de son «influence» pour atténuer ce phénomène, a estimé, en outre, que la justice marocaine «porte une grande responsabilité dans l'évolution négative des statistiques concernant la corruption» au Maroc, soulignant «l'échec de la justice à accomplir sa mission». Il convient de rappeler que la corruption ronge la société marocaine, à commencer par les hautes institutions du Royaume. Le limogeage, dernièrement, du chef des palais royaux, impliqué dans de gosses affaires de corruption et de trafic de stupéfiants, ainsi que la révocation de plusieurs officiers supérieurs de la police, sont une preuve que la corruption s'est institutionnalisée. D'ailleurs, dans son rapport établi au mois de novembre 2006, Transparency International, qui classe le Maroc à la 78e position selon l'indice de corruption, a relevé que la corruption est très forte au Maroc, classé parmi les neuf pays les plus corrompus dans le monde. Pis, le Royaume chérifien n'a même pas ratifié la convention de l'ONU contre la corruption, ce qui a amené la branche marocaine de Transparency International à exhorter les autorités de ce pays pour mettre en place un plan gouvernemental de lutte contre la corruption, dont la promulgation de lois sanctionnant plus explicitement ce phénomène. Au Maroc, aucun secteur n'est épargné par la corruption. Le bakchich est partout. l'armée, la police, la justice, la santé, les impôts, le secteur privé ou encore les médias, mais aussi les partis politiques et le pouvoir législatif sont les terreaux favorables à la tentation. Mais, c'est la police qui décroche la timbale de la plus grande corrompue dans l'étude menée par Transparency et cela dans pratiquement tous les pays de la zone Afrique.