Les pluies diluviennes qui se sont abattues durant trois jours dans la r�gion de Tindouf ont caus� des d�g�ts importants aux camps de r�fugi�s sahraouis. Cette population, estim�e � plus de 158 000 personnes, subit d�j� une disette suite � la r�duction des aides humanitaires d�cid�e par des agences onusiennes et europ�ennes. Tarek Hafid Alger (Le Soir) - �Les camps de r�fugi�s sahraouis dans la r�gion alg�rienne de Tindouf ont �t� frapp�s, durant trois jours d�affil�, par des pluies torrentielles. Les inondations ont caus� des pertes mat�rielles consid�rables et plusieurs blessures parmi les r�fugi�s. Des milliers de familles sahraouies ont �t� oblig�es de passer trois nuits sur les collines situ�es autour des camps, de peur d��tre emport�es par les inondations�, expliquait, hier, Yahia Bouhbini, pr�sident du Croissant- Rouge sahraoui, lors d�une conf�rence de presse tenue au si�ge du Comit� national alg�rien avec le peuple sahraoui (Cnaps). Selon lui, les intemp�ries qui se sont abattues le week-end dernier ont �t� d�une rare violence. �Les services de M�t�o Alg�rie avaient enregistr� 63 mm de pluie lors des inondations de 1994. Cette fois-ci, le niveau a atteint 79 mm�, pr�cisera-t- il. Actuellement, la quasi-totalit� des familles sahraouies vivent � l�ext�rieur, les habitations faites de brique d�argile s��tant effondr�es. �Les h�pitaux, les centres de sant�, les administrations et les �coles sont inexploitables. La situation de milliers de familles est r�ellement pr�occupante, nous lan�ons donc un appel pressant � l�aide internationale�, ajoutera le pr�sident du Croissant- Rouge sahraoui. A ce sujet, il rappellera que l�Alg�rie est le premier pays � avoir pr�t� assistance aux populations sinistr�es suite � cette catastrophe. �Les autorit�s alg�riennes ont d�p�ch� des avions cargos pour acheminer 62 tonnes de nourriture, de m�dicaments, de tentes et de mat�riel de premier secours.� Yahia Bouhbini ne cachera pas sa contrari�t� en abordant �l�intervention� du Haut-Commissariat pour les r�fugi�s (HCR) et le Programme alimentaire mondial (PAM), deux organisations d�pendant de l�Onu. �Les repr�sentants du HCR et du PAM ont mis en place une cellule d�urgence lors de cette catastrophe pour, finalement, distribuer des biscuits aux milliers de sinistr�s. Peut-on se contenter de simples biscuits lorsqu�on a tout perdu ?�, s�interrogera-t-il. Il y a lieu de pr�ciser que ces deux organisations ont revu � la baisse l�aide humanitaire octroy�e aux r�fugi�s sahraouis. A titre d�exemple, les besoins en tentes sont estim�s � 5600 unit�s par an. Durant l�ann�e 2005, le gouvernement de la RASD n�a re�u aucune tente, alors que les 3000 tentes attribu�es en 2004 �taient de tr�s mauvaise qualit�. Les donations en denr�es alimentaires et m�dicaments � ces derniers �tant assur�s par le Service d'aide humanitaire de la Commission europ�enne (Echo) � ont �galement connu une nette r�duction. �Les d�cisions de baisser les aides sont inexplicables. D�autant plus que le PAM et le HCR ont r�alis� une �tude nutritionnelle dans l�ensemble des camps sahraouis qui a prouv� que les enfants et les femmes en �ge de procr�er souffrent de malnutrition et d�an�mie. Cette situation est �trange mais notre peuple en subit les r�percussions�, notera Yahia Bouhbini. Mais pour ce dernier, le gouvernement marocain est derri�re l�instrumentalisation de l�aide humanitaire des r�fugi�s sahraouis. Notons que l�APC d�Alger-Centre, qui �tait repr�sent�e par son pr�sident, a adopt� une r�solution visant � porter assistance aux populations sahraouies sinistr�es. Les scouts et les enfants de chouhada ont �galement d�cid� de s�impliquer dans cette action humanitaire.