Ils sont des dizaines d�enfants � �tre utilis�s par des adultes, souvent leurs parents qui �les exposent� aux passants afin qu�ils aient piti� de leur �tat physique et leur tendre quelques pi�ces. Souvent, il s�agit de handicap�s moteurs. Selon les statistiques de la Direction de l�action sociale, la wilaya d�Oran compte 14.600 handicap�s parmi lesquels des handicap�s moteurs, mentaux et sourds-muets. La plupart de ces enfants handicap�s livr�s � la mendicit�, sont recens�s et b�n�ficient d�une carte de handicap� qui leur assure une certaine �aide� trop minime par rapport � leurs besoins et � leurs difficult�s, d�o� le recours oblig� � tendre la main aux �mes charitables. Une situation qui est loin d��tre salutaire pour ces enfants qui souffrent non seulement de leur handicap, mais aussi endurent ces longues heures dans la rue � demander l�aum�ne. Amel B. - Oran (Le Soir) D�un point de vue purement humain, il est inconcevable de tol�rer ces sc�nes que l�on voit chaque jour dans la rue, mais lorsqu�on prend la peine de s�approcher de ces parents qui utilisent leurs enfants, on peut comprendre plus ou moins leurs motivations. Fatma est une femme tr�s � cheval lorsqu�il s�agit de la propret� de sa fille �g�e de 14 ans, mais qui donne l�impression d�en avoir 10, tant son handicap moteur l�a affaiblie. Affal�e sur une chaise roulante en perte presque totale de ses facult�s mentales, la petite A�cha, fait partie de ces enfants handicap�s qui sont livr�s malgr� eux � la mendicit�. Sa maman nous explique, qu�� elle seule, elle ne peut subvenir aux besoins de sa fille. �Elle est dans cet �tat depuis sa naissance, d�o� voulez-vous que je lui ach�te ses couches ? Ses v�tements qu�elle salit tous les jours ? Sa nourriture assez sp�ciale puisqu�elle a des difficult�s � avaler ? Ses m�dicaments pour apaiser ses souffrances ? Une carte de handicap�e � 100%, oui, elle en a une, mais �a ne suffit pas. Je suis oblig�e de la sortir avec moi tous les jours, d�abord parce que je ne peux pas la laisser seule, et puis je l�avoue, sa pr�sence incite les passants � me donner de l�argent�. Un autre jeune gar�on que tous les passants de la rue Ben M�hidi connaissent gr�ce � son humour, sa �pr�tention� � voir l�avenir juste pour attirer les passants qui ne lui pr�tent pas attention, ce petit bonhomme est d�pos� chaque matin par l�un de ses proches. Lui aussi est un handicap� moteur, avec une malformation au niveau de la t�te. Lorsque nous l�avons abord�, il nous dira qu�il comprend tout � fait sa famille, car elle est pauvre et ne peut le prendre en charge. M�me si pour lui, le fait de pouvoir sortir et voir des gens, �a le distrait, le fait de rester des heures enti�res parfois sous la pluie et parfois en plein soleil, souvent sans rien manger ni boire, tout ceci le fatigue et l�oblige � passer des nuits des plus d�sagr�ables en souffrant davantage de son dos et de la t�te. La Journ�e nationale du handicap� ? Ces deux enfants comme tant d�autres dans leur situation cela ne veut dire qu�une chose : des festivit�s organis�es par des officiels qui font vite de les oublier une fois cette journ�e pass�e. En attendant d��tre pris en charge de fa�on � ce qu�ils n�aient plus � tendre la main, ces enfants handicap�s n�ont d�autre choix que celui �d�exposer� leur handicap aux passants, tout en r�vant d�un monde imaginaire o� ils seront heureux et pourront voir, entendre, marcher, rire et aimer leur prochain. L�espoir fait vivre.