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KARIN SCHEELE, DEPUTEE AUTRICHIENNE, EURODEPUTEE ET PRESIDENTE DE L'INTERGROUPES PARLEMENTAIRE �Paix pour le peuple sahraoui�
De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari
Karin Scheele, d�put�e socialiste autrichienne, eurod�put�e et pr�sidente de l�intergroupes parlementaire �Paix pour le peuple sahraoui�, relate, ici, les raisons du refus de l�ill�galit�. Avec quelques titres de la presse alg�rienne accr�dit�s � Bruxelles, elle revient sur le vote du Parlement europ�en (PE) de la semaine derni�re � Strasbourg dont le r�sultat a �t� de renvoyer la Commission europ�enne �se faire voir ailleurs� concernant l�accord de p�che que cette derni�re voulait passer par une �proc�dure d�urgence�. En effet, les eurod�put�s, en refusant � Barroso et les siens (l�ex�cutif de l�UE) de passer le texte sans d�bats et sans amendements, ont annihil�, in extremis, le �hold up� qui aurait permis aux Vingt-Cinq, notamment � l�Espagne et � la France, de p�cher en �eau trouble�, c�est-�-dire la fa�ade atlantique sahraouie, actuellement sous le colonialisme marocain et que l�accord de p�che, s�il �tait paraph�, ne prot�gerait nullement. Karin Scheele tient, tout d�abord, � souligner �que ce vote � une majorit� importante (127 contre, 53 pour et deux abstentions, ndlr) prouve, encore une fois, que la majorit� des europarlementaires sont pour la l�galit� internationale dans le dossier sahraoui et que, de ce fait, pr�cisera-t-elle, �ils n�ont pas voulu permettre � la Commission la �proc�dure d�urgence� qui n�aurait permis aucun d�bat, aucune discussion ni aucun amendement�. L�eurod�put�e autrichienne ajoute : �Cela ne veut pas dire que le vote �tait facile ou �tait acquis d�avance ! Non, pas du tout. Il aura fallu discuter entre nous, convaincre, persuader, apporter des contre-arguments et, surtout, proposer des alternatives qui ne l�sent pas la partie europ�enne tout en ne sacrifiant pas le principe de l�autod�termination pour le peuple sahraoui.� �Preuve en est, rel�ve-t-elle, fi�re d�elle-m�me et ayant le sentiment du devoir accompli, la proc�dure du vote sur cette question qui n�a pu avoir lieu que vers 9h00 du matin... Ce qui est rare, inhabituel dans l�enceinte du PE que ce soit � Strasbourg ou � Bruxelles�. Dans cette affaire, il est vrai, l�issue de la bataille juridico-politique dans le Parlement europ�en n��tait pas totalement visible. Prenons le cas, par exemple, des eurod�put�s espagnols qui sont, il faut le reconna�tre, � l�avant-garde europ�enne en ce qui concerne les droits du peuple sahraoui, le principe de l�autod�termination, l�application des r�solutions onusiennes ayant trait au conflit. Cependant, cette fois, les Espagnols ont failli. Pris en tenaille entre les revendications des patrons de p�che andalous ou des �les Canaries, qui veulent, co�te que co�te, � marocanit� du Sahara, ind�pendance pour les Sahraouis ou tutti-quanti � d�bloquer la situation pour continuer de travailler (ici, la crise �conomique due au conflit sahraoui est r�elle, criante), et le droit international qui emp�chait d�acter un tel accord avec le Maroc, les eurod�put�s espagnols ont �t� m�connaissables, d�cevants, compl�tement d�pass�s par l�enjeu. Il n�est pas �tonnant que sur les 53 eurod�put�s qui ont dit oui � un tel accord, plusieurs repr�sentants du socialisme espagnol en fassent partie. Qu�� cela ne tienne, n�anmoins, et Karin Scheele met cela en exergue dans l�entretien qu�elle a avec les repr�sentants de la presse alg�rienne : �Les Su�dois, les Danois, les Finlandais, les Britanniques, beaucoup d�Allemands, d�Autrichiens se sont �lev�s, avec v�h�mence, contre le principe de la �proc�dure d�urgence� pour faire passer l�accord de p�che avec le Maroc.� �Si les discussions furent rudes, serr�es, ardues, pr�cise-t-elle, au final, le r�sultat est l� : pas de proc�dure d�urgence et pour qu�accord soit, la commission Barroso doit accepter les d�bats et les amendements des eurod�put�s�. Toujours est-il que le Parlement europ�en, en rejetant le passage en force que la Commission a tent�, n�a pas pour autant r�gl� la question. Fin mai prochain, la Commission viendra devant les parlementaires des Vingt-Cinq pour expliquer la n�cessit� de signer, au plus vite, un accord de p�che avec le Maroc. Tout d�pendra, � ce moment-l�, encore une fois � c�est aussi �a l�Europe � du rapport de force, du lobbying des uns et des autres, de leurs int�r�ts et, surtout, des raisons d�Etat. J. M. Barroso, l�actuel pr�sident de la Commission europ�enne qui a multipli� les revers durant son mandat, prendra-t-il le risque d�engager l�Union europ�enne dans une voie ill�gale, contraire � l�esprit et � la lettre du droit international ? Le Portugais Barroso pourra-t-il convaincre ses interlocuteurs marocains de l�absurdit� de maintenir les eaux territoriales sahraouies dans les clauses du trait� ou succombera-t-il � la facilit� et aux arguments � sonnants et tr�buchants � du Makhzen ? Karin Scheele se dit, quant � elle �optimiste� parce que, �beaucoup d�eurod�put�s sont, cette fois-ci, sur leurs gardes et ne permettront pas � la Commission d�aller au-del� de certaines limites�. �En plus, ajoute-t-elle, il y a la vigilance et le travail en profondeur effectu� par beaucoup d�ONG � qui je veux, ici, rendre un vibrant hommage parce que, sans elles, notre t�che aurait �t� encore plus difficile�. Parmi celles-ci, Karin Scheele cite la britannique �War on Want�. Cette derni�re, il est vrai, a ameut� Strasbourg et Bruxelles quant � la dangerosit� du paraphe, dans les termes actuels, de cet accord de p�che avec le Maroc. Le quatri�me du nom. Pour rappel, relevons que les USA ont exclu le Sahara occidental du trait� sur la zone de libre-�change qu�ils ont sign� avec le Maroc. L�Union europ�enne empruntera-t-elle ce sage chemin ou privil�giera-t-elle des int�r�ts mercantiles �troits ? S�il est vrai que l�argent n�a pas d�odeur, et c�est un Romain, donc Europ�en, qui l�a proclam�, le poisson, si. Celui du Sahara occidental, notamment. Il sent la r�sistance � l�occupation.