Entre le 4 mai 2002 et le 15 avril 2006, de Jacques Santini � G�rard Houllier, en passant par Paul Le Guen, l'Olympique Lyonnais est entr�, port� par un vent de force 5, dans la l�gende du football fran�ais. L'histoire lyonnaise retiendra que c'est l'une des figures marquante de Saint-Etienne, Jacques Santini - quatre titres, deux Coupes de France et la finale de la Coupe d'Europe en 1976 avec les Verts -, qui apporte le 4 mai 2002, le premier titre hexagonal, un an apr�s sa prise de fonction. Au terme d'un sprint haletant puisqu'au coeur de l'hiver, l'OL compte jusqu'� dix points de retard sur le leader Lens, Lyon d�croche son premier titre. Le hasard de l'histoire aux prises lors de la derni�re journ�e le leader lensois et son dauphin � Gerland, o� les locaux s'imposent 3-1. La joie est immense : "Au coup de sifflet final du match Lyon- Lens, �la finale�, j'ai �t� tr�s sensible au fait de voir tous les joueurs du groupe se regarder, un par un, sans distinction, les yeux dans les yeux !", r�v�le ce soir-l� Jacques Santini. "C'�tait la confirmation de ce que je savais d�j�, � savoir qu'il y a toujours eu du respect entre nous. J'avais dit d�s le stage � Tignes du d�but de saison qu'il fallait s'attendre � une saison difficile. Elle l'a �t�." D'un statut � l'autre, l'�motion varie : "J'ai �t� champion avec St-Etienne en tant que joueur. A Lyon, je le suis en tant qu'entra�neur. C'est diff�rent. Joueur, on a l'avantage de pouvoir s'exprimer et de se l�cher sur le terrain. Entra�neur, c'est une somme de travail de tous les instants. Mais � l'arriv�e, pour un sportif, rien ne vaut un titre de champion." Mais ne se sentant pas totalement soutenu par l'ensemble du club, Jacques Santini ne renouvelle pas son contrat quelques jours plus tard. Il deviendra au d�but juillet s�lectionneur national. Laiss� libre, son si�ge trouve rapidement un locataire le 23 mai 2002 : Paul Le Guen. En menant l'OL � son second titre, le Breton se hisse � la hauteur de son pr�d�cesseur. "C'est un Ars�ne Wenger en puissance", lance d�j� Jean- Michel Aulas, qui a un faible pour son entra�neur. Il le maintiendra d'ailleurs contre vents et mar�e � la t�te du groupe professionnel, m�me si le bateau tangue de nombreuses fois dans la saison, quand les �liminations au premier tour de la Ligue des Champions, en 32e de finale de la Coupe de France et en 16e de finale de la Coupe de l'UEFA fragilise sa position. Au bout d'un sprint d'enfer - huit victoires et trois nuls lors des 11 derniers matches -, Lyon conserve sa couronne au forceps, apr�s un match nul � Montpellier. "C'est un soulagement, mais surtout une tr�s belle r�compense pour notre opini�tret� et notre constance, t�moigne � l'�poque Paul Le Guen. J'avoue que je suis tr�s fier du travail accompli par les joueurs, de leur adh�sion. Oui, j'ai r�v� de ces instants- l� !". A l'�t�, une page se tourne avec le d�part de Sonny Anderson. Lyon, qui aime bien les challenges, doit en relever un nouveau puisqu'il compte 10 points de retard sur Monaco � la 20e journ�e, apr�s une d�faite en Principaut� (3-0). Mais occup�s par leur parcours europ�en, les futurs finalistes de la Ligue des Champions se perdent en chemin et l'OL en profite pour d�passer tout le monde � la 32e journ�e et s'adjuger le titre 2004 au moment o� Rennes l'emporte � Monaco. R�gularit� "Je crois que nous faisons un beau champion, r�sume Paul le Guen. Meilleure attaque, meilleure d�fense. Cela traduit l'�tat d'esprit de tout l'effectif et le fait que nous ayons pu additionner les valeurs. On ne remporte pas un titre sans que les joueurs vivent bien ensemble." Triple champion, Lyon en veut encore plus et r�ve d'h�g�monie. L'histoire rapporte que Jean-Michel Aulas d�clare dans les coulisses du Parc des Princes ce soir-l� : "Je veux le record absolu, les cinq titres". Pour cela, et sur les conseils de Paul Le Guen qui prolonge d'un an, il renouvelle les cadres et alors que certains quittent le club, Eric Abidal, Pierre-Alain Frau, Sylvain Wiltord et Cris font le chemin inverse. Cette ann�e l�, l'OL n'a pas besoin de sprinter. Il prend le pouvoir apr�s un succ�s 4-0 devant Caen � la 10e journ�e. Plus personne ne reverra les Gones. "C'est une sacr�e belle performance que d'encha�ner, car ce n'est pas rien de confirmer saison apr�s saison. En fait, je crois que c'est ce club qui est b�ti pour gagner, constate alors Le Guen. Il a �t� construit pour cela et ici, la seule culture, c'est celle de la gagne. Je l'avais connue en tant que joueur � Paris et je l'ai tout de suite sentie � mon arriv�e � Lyon". "Ce titre 2005, c'est le plus accompli, car cette �quipe �tait celle qui �tait capable d'aller le plus haut dans la performance, plus technique, plus puissante et plus rapide avec ce groupe qui vivait toujours bien ensemble." Malgr� l'insistance du pr�sident de l'OL, Le Guen ne prolonge pas l'aventure : "Je pars avec le sentiment du devoir accompli, � la fin d'un cycle. Je suis fier d'avoir entra�n� pendant trois ans. J'ai pr�f�r� partir alors que j'�tais au sommet." Apr�s un an sans poste, l'ancien manager de Liverpool, G�rard Houllier, arrive sur le banc de Lyon. Il a pour mission de mener la F1 OL vers un cinqui�me titre pour effacer des tablettes Saint Etienne et Marseille. "J'ai le sentiment d'avoir bien pilot� la F1", dit Houllier au soir du titre. "Je suis assez fier de notre r�gularit�. Je retiens qu'en 49 matches officiels, on n'a conc�d� que quatre d�faites dont une, la plus cruelle, � Milan en quart de finale de la Ligue des champions.�