Avec l?arrivée de José Mourinho à Chelsea, de Fabio Capello à la Juventus, et celle, programmée après l'Euro 2004 de football, de Jacques Santini à Tottenham, la valse des entraîneurs, à laquelle a choisi de ne pas se joindre Didier Deschamps, se poursuit sur un rythme effréné. Le bal avait été ouvert par José Antonio Camacho appelé au chevet du Real Madrid, mais aussi Gérard Houllier, Ottmar Hitzfeld et Claudio Ranieri, priés avec plus ou moins d'élégance par leur employeur d'aller entraîner ailleurs. Depuis, la folle danse n'a connu aucun temps mort, les grands d'Europe ayant visiblement à c?ur d'être rapidement fixés, suivant une certaine logique qui vise d'abord à mettre en place l'entraîneur avant de se lancer dans le marathon des transferts de joueurs (jusqu'au 31 août). Parmi les entraîneurs ainsi appelés à changer de club la saison prochaine, il s'agit tout de même de distinguer ceux qui l'ont désiré des autres. Dans la première catégorie, on trouve les deux maîtres tacticiens sacrés cette saison sur la scène européenne : celui du FC Porto José Mourinho, 41 ans, vainqueur de la Ligue des champions et du championnat du Portugal, et celui de Valence Rafael Benitez, 43 ans, couronné en Coupe de l'Uefa et champion d'Espagne. Malgré leur relative jeunesse pour un tel poste, les deux hommes ont pleinement confirmé cette saison. Chelsea, après avoir sans surprise écarté l'Italien Ranieri, a offert un pont d'or au premier, remplacé chez les Dragons par un autre technicien italien, Luigi del Neri (ex-Chievo Vérone). Benitez, en revanche, n'a toujours pas dévoilé de quoi serait fait son avenir (Liverpool ?). Marcello Lippi, lui, a choisi de mettre fin à sa collaboration avec la Juventus, qui l'a remplacé par l'entraîneur de l'AS Rome Fabio Capello. Le sélectionneur de l'équipe de France Jacques Santini, qui voulait connaître son avenir post-Euro, a lui aussi pris les choses en main en signant pour Tottenham, où David Pleat assurait l'intérim depuis l'éviction de Glenn Hoddle en septembre 2003. Santini va ainsi découvrir à son tour la Premier League anglaise où excelle son compatriote Arsène Wenger, manageur d'Arsenal, le grand rival de Tottenham. Gérard Houllier, autre Français d'Angleterre, fait en revanche les frais du jeu de chaises musicales puisque Liverpool a décidé de se passer de lui malgré la qualification pour le tour préliminaire de C1. Dans ce mouvement effréné, un seul homme a finalement créé la surprise en optant pour la stabilité. Didier Deschamps, pressenti un temps à Chelsea puis à la Juventus, a décidé vendredi de rester à Monaco, y prolongeant même son bail jusqu'en 2007.