Bruxelles et Alger ont avanc�, il faut le souligner, sur la plupart des dossiers sensibles. La partie europ�enne a �endoss� politiquement� la d�cision d�installer les groupes charg�s, � titre transitoire, de la mise en �uvre des multiples volets de l�accord d�association. La partie europ�enne, faut-il le rappeler � et l�anniversaire du processus de Barcelone, le 10e c�l�br� l�an dernier dans la capitale catalane, l�avait clairement envisag� � n�a pas toujours �t� loyale envers les principes fondateurs dont l�accord d�association doit �tre, en d�finitive, le socle. En cours de route et de n�gociations avec ses diff�rents partenaires de la rive sud de la M�diterran�e, Bruxelles a, parfaitement, voulu substituer au processus de Barcelone une autre politique, non consensuelle et unilat�rale dite PEV (Politique de bon voisinage). La partie alg�rienne �tait donc, avant-hier, dans son droit l�gitime et absolu de signifier aux d�cideurs des Vingt-Cinq leurs engagements catalans. S�il est vrai que les Europ�ens ont, admis, largement, le bien-fond� de la d�marche d�Alger, le rapport de force actuel dans la r�gion oblige, cependant, notre pays � une vigilance extr�me. Sur la PEV, par exemple, Alger a constat� le peu de r�sistance et le manque flagrant de solidarit� entre les Sudistes. Alors m�me que l�Alg�rie se battait pour une application stricte et sans louvoiement du trait� de Barcelone, le Maroc et l�Egypte se pr�cipitent, la t�te en avant, au portillon pour dire �nous sommes preneurs�. Sans m�me �tudier dans les d�tails les risques induits par ce changement de cap bruxellois. Si tant est qu�aujourd�hui, il faut batailler dur et avoir des arguments d�acier ou en fer massif. En ce domaine, Alger est bien nanti par sa position envi�e de fournisseur de l�Europe � 30% de ses besoins �nerg�tiques, pour que les Vingt-Cinq consentent, simplement, � ne pas pi�tiner le processus de Barcelone. C�est donc une grande victoire de la diplomatie alg�rienne que Bruxelles ait n�goci�e, en parfaite harmonie, sur la base de ses engagements de 1995. Cinq groupes de travail dits th�matiques ont donc �t� install�s, avant-hier, dans la capitale europ�enne en pr�sence de M. Bedjaoui, relex alg�rien, et Mme Ursula Plassnik, ministre autrichienne des Affaires �trang�res et pr�sidente en exercice du Conseil des AE de l�UE. Ils englobent l�agriculture, la p�che, l�industrie, le commerce, les services, l�environnement, le transport, l��nergie, la justice, les affaires int�rieures et technologiques. L�accord pr�voit des sous-comit�s dont la composition, le mandat et l�ordre du jour sont � n�gocier dans les mois prochains. Concernant l��nergie, domaine, faut-il le relever, non couvert par l�accord d�association, Bruxelles et Alger ont convenu d�un dialogue d�un �haut niveau� et la signature d�un protocole d�accord vers la fin du mois en cours (mai). Les Vingt-Cinq ont aussi renouvel� leur �soutien� � l�adh�sion de l�Alg�rie � l�Organisation mondiale du commerce (OMC). Sur les modalit�s d�attribution de visas aux ressortissants alg�riens que le chef de la diplomatie alg�rienne a estim�es �prioritaires�, l�UE s�est engag�e � ouvrir des discussions �probantes� sur ce dossier. Ce Conseil d�association qui s�est achev�, avant-hier, dans la capitale belgo-europ�enne et qui inaugure �la coop�ration institutionnelle� entre les deux parties, r�v�le, selon Mohamed Bedajoui, �un niveau de confiance et de coop�ration r�el�. Pour autant, et quel que soit le soutien qu�apportera l�Europe � l�Alg�rie et quelles que soient les performances diplomatiques et de n�gociations des Alg�riens, seules des r�formes abouties et s�rieuses mettront notre pays � l�abri des mauvaises surprises. A ce niveau, il faut l�avouer, le mal est en nous.