Le bayoud progresse en Alg�rie et menace la production de dattes deglet nour, selon le constat dress�, hier � l�h�tel El-Djaza�r, lors d�une conf�rence r�gionale sur �la mutagen�se induite et biotechnologies d�appui pour la protection du palmier dattier contre le bayoud�. Ch�rif Bennaceur - Alger (Le Soir) - Pr�vue sur deux jours, cette conf�rence a �t� organis�e, sous l��gide du minist�re de l�Agriculture et du D�veloppement rural, par l�Institut national de la recherche agronomique d�Alg�rie (INRAA), le Commissariat � l��nergie atomique (COMENA), en collaboration avec l�Agence internationale de l��nergie atomique (AIEA). En fait, selon les participants maghr�bins, dont l�expert international Abderrahmane Benkhalifa, le bayoud commence � s��tendre aux r�gions sahariennes orientales du pays, alors qu�il �tait jusque-l� confin� dans les r�gions ouest et centre du pays (la Saoura, Gourara, Bechar, Timimoun, Adrar, In Salah, notamment). En fait, le bayoud ou la fusariose est une maladie caus�e par le champignon vivant dans le sol, Fusarium oxusporum f.sp albedinis, � souche homog�ne du point de vue mol�culaire. Apr�s avoir d�j� d�truit plus de 15 millions d�arbres depuis son apparition au Maroc, et d�truit quelque 3 millions d�arbres en Alg�rie, elle touche � l�heure actuelle 32 zones de plantations de palmiers dattiers du Sud alg�rien. Ce fl�au touche toutes les vari�t�s de bonne qualit� datti�re, y compris la deglet nour, � tous les �ges, et constitue une menace r�elle pour les palmeraies. Ainsi, il menace s�rieusement les plantations de deglet nour, une vari�t� de dattes sensible � cette maladie vasculaire, dans les zones de l�oued Rhir, des Zibans et du Souf qui produisent pr�s de 75% des dattes alg�riennes. En outre, il menace la r�gion du Mzab, la palmeraie de Zeffana � Ouargla qui risque de dispara�tre. Depuis 60 ans, des recherches ont �t� men�es pour lutter contre cette maladie, mais aucun moyen curatif susceptible de l�enrayer n�a �t� trouv�. D�o� la n�cessit� de la vigilance, d�actions urgentes et d�une responsabilit� moins dilu�e sinon la culture de la datte qui occupe une place de plus en plus importante dans l�agriculture du pays risque de dispara�tre. En effet, la production annuelle de dattes en Alg�rie est de 500 000 tonnes dont 230 000 de la vari�t� deglet nour, et cela m�me si le volume export� (23 000 tonnes par an) est faible par rapport � la production (4,5%). En rappelant que notre pays occupe le cinqui�me rang des pays producteurs de dattes avec un effectif de 10 millions de palmiers en production (dont 3,2 millions de la vari�t� deglet nour) occupant une superficie de l�ordre de 160 000 hectares (elle �tait de 99 000 hectares avant le lancement du PNDRA). Tout en constatant qu�en mati�re de lutte, la comp�tence nationale existe et que certains agriculteurs ont d�velopp� des techniques innovantes, les participants � cette rencontre ont appel�, ce faisant, � poursuivre la coop�ration technique avec l�AIEA, entam�e depuis plus d�une dizaine d�ann�es au niveau r�gional. Cela, en incitant � s�inspirer du mod�le de lutte marocain, la Tunisie ayant d�j� mis en place des m�canismes pratiques pour limiter la contamination alors que la Mauritanie vient seulement de le faire, avec l�appui de la FAO. Comme l�accent a �t� mis sur la n�cessit� de renforcer les mesures prophylactiques prises, de poursuivre les op�rations d��radication et d�arrachage des palmeraies contamin�es, d�intensifier la formation, et poursuivre le traitement chimique, av�r� efficace mais qui n�cessite cependant du temps et porte atteinte � l�environnement. Mais aussi de d�velopper la lutte g�n�tique par le recours aux biotechnologies (la mutation induite, les techniques in vitro, les marqueurs mol�culaires et g�nomiques), l�enrichissement et l�am�lioration g�n�tique par croisements dirig�s et contr�l�s, le clonage de la vari�t� deglet nour et la multiplication des vari�t�s r�sistantes, ainsi que l�extension des cultures in vitro. Cela, dans le but de d�velopper des vari�t�s de palmier dattier r�sistantes et de mutants de la vari�t� deglet nour r�sistants aussi, cet expert appelant � intensifier cette culture. Cela d�autant que sur les 1 300 vari�t�s recens�es, seule une douzaine d�esp�ces de palmier dattier sont r�sistantes (takeboucht, adjina, azerza et takmoust, notamment). C. B. Projet de coop�ration technique avec l�AIEA Outre les programmes de lutte bas�s sur les mesures prophylactiques, la s�lection de vari�t�s r�sistantes ainsi que les croisements dirig�s classiques, un projet r�gional (Maroc, Alg�rie, Tunisie) de lutte contre le bayoud par des techniques de mutagen�se a �t� lanc� par l�AIEA en 1995. Il visait � induire la r�sistance au bayoud dans certaines vari�t�s dites nobles de palmier dattier, comme la deglet nour pour l�Alg�rie et la Tunisie et la mejhoul pour le Maroc par des mutations radio-induites et la s�lection in vitro en pr�sence de la mycotoxine. Ce projet avait pour objectifs l��laboration de m�thodes par notamment la micro-propagation in vitro et le marquage mol�culaire, le transfert de technologies et l��change d�informations entre les trois pays participants. Les recherches men�es au titre de ce projet dans les trois pays ont comport� l��tude de la radiosensibilit� des plants de deglet nour, l�acquisition de comp�tences pour la r�g�n�ration des plants de deglet nour, l�acquisition de comp�tences pour l�extraction et la purification de la toxine de Foa, et la mise au point de test pr�coce pour la s�lection de mutants r�sistant au bayoud. Les r�sultats pr�liminaires de l��valuation des plants in vitro produits � partir de cals irradi�s r�sistant � la toxine s��tant av�r�s encourageants, la coop�ration avec l�AIEA s�est poursuivie au titre du projet r�gional RAF/5/049, localis� � Gharda�a, afin d�appuyer les activit�s de caract�risation � l�aide de marqueurs mol�culaires et les travaux d��valuation sur le terrain de mutants r�sistant au bayoud.