�a se passe encore dans l�Alg�rie plurielle, dans l�Alg�rie de 2006 ! Des enfants (gar�ons et filles), victimes de violences et de maltraitance, sont plac�s dans des �tablissements p�nitentiaires, au m�me titre que leurs bourreaux. Non parce qu�ils sont coupables, mais pour la simple raison que notre pays ne dispose pas de suffisamment de structures d�accueil habilit�es � prendre en charge cette cat�gorie de victimes. Cette situation alarmante, qui interpelle vivement les autorit�s politiques, la soci�t� civile et les parents � agir tr�s vite et dans l�int�r�t de ces enfants, a �t� expos�e hier par Mme Kheira Messaoud�ne, commissaire de police et charg�e de la division de la protection de l�enfance au niveau de la Direction g�n�rale de la s�ret� nationale. Intervenant lors d�une journ�e d��tude pluridisciplinaire sur �la pr�vention de la maltraitance envers les enfants�, qui s�est tenue hier � l�Institut national de la sant� publique (INSP) et organis�e par la fondation Terre des hommes, Mme Messaoud�ne a mis l�accent sur l�urgence de mettre en place les moyens mat�riels n�cessaires pour venir en aide � ces victimes de maltraitance. Selon elle, il n�est pas normal qu�une fille victime de viol, d�inceste ou autres violences soit mise dans une cellule pour qu�elle soit prot�g�e. �Les victimes sont associ�es � des malfaiteurs et risquent d�ailleurs de le devenir si leur situation n�est pas reconsid�r�e par une prise en charge mat�rielle et psychologique�, fait remarquer la communicante. Les chiffres avanc�s attestent �galement de cette urgence. Pour le premier semestre 2006, les services de la police ont enregistr� 2133 cas de violences physiques et sexuelles contre les enfants. 1942, soit plus de la moiti� du chiffre global, porte sur les cas de violences faites � des enfants �g�s entre 13 et 16 ans. Pour revenir aux chiffres de l�ann�e 2005, ceux-l� sont aussi importants quand on sait que 1472 enfants (des deux sexes) ont subi des s�vices sexuels. Il reste que ces chiffres sont approximatifs, sachant qu�il s�agit l� des cas d�clar�s et recens�s. N�anmoins, une grande partie des violences se passent en milieu familial et leur recensement est impossible. Ainsi, Mme Messaoud�ne est venue avec plusieurs propositions qu�elle a tenu � reformuler encore une fois. En plus de mise en place des structures d�accueil au profit des enfants victimes de maltraitance qui est un fait urgent, la conf�renci�re a doubl� de son pour interpeller la soci�t� civile pour s�impliquer s�rieusement dans la lutte contre ce ph�nom�ne. Une implication qui impose l�inculcation de la culture de signalisation de ces crimes commis contre les enfants sans d�fense, et ce, par des campagnes de sensibilisation dans le milieu familial et scolaire. Les diff�rents intervenants � cette journ�e ont tous abond� dans le m�me sens en insistant sur le r�le des pouvoirs publics dans la sensibilisation de la soci�t� � ce ph�nom�ne, notamment par la vulgarisation des textes du code p�nal qui sanctionnent les bourreaux de ces actes et aussi par la large diffusion des droits des enfants qui sont m�connus dans notre soci�t�. Ainsi, le travail de la fondation Terre des hommes s�inscrit dans ce contexte de sensibilisation. Cette association suisse, install�e en Alg�rie depuis 2004, a d�j� form�, entre novembre 2004 et avril 2005, 60 directeurs d�institutions et 35 psychologues et ce, en collaboration avec le minist�re de la Solidarit� nationale. Selon la repr�sentante en Alg�rie de cette fondation, Mme Samia A�t Belkacem, �un grand projet est �galement en �laboration et prendra effet en octobre prochain �. Il s�agit, en effet, de la prise en charge des m�res c�libataires, qui sont g�n�ralement victimes d�isolement familial et d�un rejet social. �Ces femmes et leurs enfants ont besoin d��tre pris en charge sur tous les plans. Nous leur apportons aide et assistance �, a d�clar� Mme A�t Belkacem. L��valuation de ce projet est �tablie sur plusieurs tranches. Sa mise en place pour les deux premi�res ann�es est �valu�e � 100 000 euros.