Le Portugal et la France, qui se retrouvent en demi-finale du Mondial de football, demain � Munich, se sont d�j� affront�s � 21 reprises, se livrant notamment deux duels �piques et conclus par deux victoires fran�aises en demi-finales des Championnats d'Europe 1984 et 2000. Ces deux succ�s des Bleus ont chaque fois annonc� un plus grand triomphe encore, celui de la victoire finale dans l'�preuve. C'est dire si l'histoire serait du c�t� de l'�quipe de France en cas de victoire � l'Allianz Arena. Le 23 juin 1984, au stade V�lodrome de Marseille, les Bleus, dans un formidable sursaut d'orgueil et � l'issue d'une fin de match � couper le souffle, arrachent leur qualification pour la finale de l'Euro (3-2 a.p.). M�connu du grand public, le d�fenseur Jean- Fran�ois Domergue ouvre la marque sur coup franc (25�). Les Fran�ais, dont le jeu collectif tourne parfois � la d�monstration, ont bien le match en mains. Mais ils se font pi�ger � un quart d'heure de la fin: sur un centre de Chalana, Jordao �galise de la t�te (75�). En prolongation, sur un nouveau centre de Chalana, Jordao double la mise (98�) et sonne le camp fran�ais. Mais, dans un dernier quart d'heure men� tambour battant, les Fran�ais renversent totalement la situation gr�ce � un nouveau but de Domergue (115�) et un troisi�me sign� Michel Platini (119�), alors � l'apog�e de sa carri�re, � la suite d'une perc�e de Jean Tigana. �Nous revenons de l'enfer�, avoue apr�s le match le s�lectionneur Michel Hidalgo. �C'est l'exp�rience, la maturit� et la solidit� nerveuse (...) qui nous ont permis de retourner � notre avantage une situation apparemment d�sesp�r�e�, rench�rit Michel Platini. Seize ans plus tard, le 28 juin 2000, les deux nations se retrouvent au m�me stade de la comp�tition, � Bruxelles: Nuno Gomes ouvre le score pour les Portugais (19�) puis Thierry Henry �galise en 2e p�riode (51�). Zidane au sommet Le match est serr� mais, ce soir-l�, Zidane est au sommet, alignant feintes et passes �en aveugle�. En prolongation, le d�fenseur Abel Xavier d�vie de la main un centre de Wiltord. L'arbitre indique le point de penalty. Zidane le tire en force dans la lucarne gauche, qualifiant la France pour la finale de l'Euro gr�ce � ce but en or. C�t� portugais, l'�limination vire au cauchemar puisque Paulo Bento, Nuno Gomes et Abel Xavier, qui s'en sont violemment pris � l'arbitre, sont suspendus plusieurs mois. C�t� fran�ais, le triomphe sera total quelques jours plus tard face � l'Italie (2-1, but en or). Les deux s�lections, promptes � se livrer corps et �mes � l'Euro, ne se sont en revanche jamais rencontr�es en phase finale de Coupe du monde. Toutes confrontations comprises, les chiffres sont nettement en faveur des Bleus: 15 victoires, 1 nul et 5 d�faites (45 buts marqu�s, 27 encaiss�s). Le dernier match, amical, avait tourn� � la d�monstration fran�aise (4-0) le 25 avril 2001 au Stade de France. D�s la premi�re p�riode, la Sele�cao est asphyxi�e (3 buts) et le s�lectionneur Roger Lemerre de s'enthousiasmer: �Quand l'�quipe s'impr�gne et exprime les vertus collectives plus l'art individuel, quand elle hisse son niveau positif � ce point-l�, elle est redoutable�.
Scolari et Deco, encore deux Br�siliens face aux Bleus La France n'en a pas encore fini avec le Br�sil puisqu'elle retrouvera deux autres Br�siliens dans les rangs du Portugal � le s�lectionneur Luiz Felipe Scolari et le milieu Deco, plaque tournante du jeu lusitanien � en demi-finale du Mondial-2006 de football demain � Munich. Scolari, c'est un physique � la Gene Hackman, des m�thodes de sergent recruteur, mais surtout un bilan impressionnant : le s�lectionneur a ainsi am�lior� son propre record d'invincibilit� avec un douzi�me match sans d�faite (sept � la t�te du Br�sil, cinq avec le Portugal) en Coupe du monde. Avec ce technicien de 57 ans sur le banc, le Portugal est invaincu depuis 19 matches, record d'une s�lection qui a aussi remport� 31 victoires sous l'�re �Felipao�, son surnom br�silien. La cons�cration arrive en juin 2001 avec sa nomination � la t�te de la Selegao, qu'il guidera vers un 5e titre mondial en 2002 avec cette phrase c�l�bre: �j'ai fait comprendre � mes joueurs que, pour le Br�sil, finir deuxi�me, c'est comme �tre le premier des derniers�. Sans concession En novembre 2002, il rebondit au Portugal. Mais la d�ception est immense � l'Euro-2004, avec une d�faite (0-1) � Lisbonne face � la Gr�ce en finale (la premi�re d'un tournoi majeur pour ce petit pays). Sa r�ussite attise toutefois la convoitise des Anglais, qui le surnomment �Big Phil�. Mais Scolari d�clinera avant le Mondial leur offre de succ�der � Sven-Goran Eriksson. Son discours est dur, ses choix sans concession. A l'Euro-2004, en quarts, il avait os� sortir Figo, l'idole, pour le remplacer par Postiga qui... avait �galis�. Il avait aussi �cart� Vitor Baia dans les buts au profit de Ricardo, h�ros des tirs au but contre l'Angleterre en quart � l'Euro-2004 et au Mondial-2006. Parmi ses d�cisions controvers�es, figure aussi la s�lection de Deco, Br�silien naturalis� Portugais en 2003. �Les hymnes nationaux peuvent �tre appris mais pas ressentis�, avait notamment persifl� Figo � l'�poque. N� � Sao Bernardo di Campo, dans l'Etat de Sao Paulo, dans une famille de trois gar�ons et trois filles, ce fan de Maradona et Zico (quand il �tait gamin) n'a jamais voulu pol�miquer, laissant parler son football. Orf�vre �Mon c�ur est Br�silien, mais je voulais tant donner � ce pays qui m'avait form� comme footballeur�, expliquait-il, affirmant qu'il n'y avait de �probl�me que dans les journaux, car le groupe vit bien�. Clin d'�il de l'histoire, pour sa premi�re s�lection le 29 mars 2003, il a inscrit son premier but � et celui de la victoire � contre le Br�sil (2-1), pour un succ�s que le Portugal attendait depuis 37 ans. Aujourd'hui plus personne ne remet en cause sa pr�sence (3 buts en 37 s�lections). De ses racines br�siliennes, Anderson Luis de Souza de son vrai nom, a gard� la �vista�, la vitesse, le toucher de balle et l'instinct qui lui permettent d'orienter le jeu en orf�vre. Mais en passant au FC Porto sous la houlette de Jos� Mourinho (1999-2004), le milieu de terrain a gagn� une combativit� et un engagement dans les taches d�fensives qui font de lui un joueur complet, pi�ce ma�tresse de l'entrejeu en club ou en s�lection. A 28 ans, il vient de remporter quatre championnats de suite (2003, 2004 au FC Porto et 2005, 2006 au FC Barcelone), et sa troisi�me coupe d'Europe sur ses quatre derni�res participations (Coupe de l'UEFA 2003, Ligue des champions 2004 et 2006). Que lui manque-t-il ? �La puissance de Ronaldo, la vitesse d'Henry�, sourit-il. Sans doute aussi un titre majuscule avec le Portugal.
Figo-Zidane, dernier duel de �Galactiques� Le Fran�ais Zin�dine Zidane, qui a �limin� Raul et Ronaldo, et le Portugais Luis Figo, vainqueur de David Beckham, livrent mercredi le dernier duel entre �Galactiques� du Real Madrid dans le prestigieux cadre d'une demi-finale du mondial-2006 de football et l'ar�ne du stade de Munich. Zidane et Figo sont les derniers Galactiques encore en course pour le titre Mondial, alors que les autres stars r�unies sous le maillot blanc par le pr�sident madril�ne Florentino Perez ont jet� l'�ponge, Raul avec l'Espagne en 8e de finale, Ronaldo et le Br�sil en quarts, David Beckham et l'Angleterre en quarts �galement. �Becks� n'a brill� qu'un match, en 8e contre l'Equateur, o� un des ses ma�tres coups francs fut le seul �clair d'un match l�nifiant (1-0). Mais il a perdu son duel contre Figo au tour suivant. Touch� � un genou, il a m�me d� c�der sa place au jeune Lennon (19 ans) au bout de 52 minutes et a fini en larmes apr�s l'�limination de l'Angleterre aux tirs au but (0-0, 1-3). D�vastateur Luis Figo, en revanche, a d�livr� deux passes d�cisives et provoqu� un penalty au premier tour, et montr� qu'il avait conserv� les plus beaux coups de reins de son dribble d�vastateur. Mais si Figo, le seul Galactique � ne plus avoir port� l'�tiquette cette saison � il jouait � l'Inter Milan �, a vaincu une des �toiles du Real, Zidane en a mis deux KO. Il a d'abord �cart� l'Espagne en 8e de finale (3-1), o� Raul semblait revenu en patron apr�s son entr�e en jeu d�cisive contre la Tunisie (un but). Zidane, que la presse espagnole voulait mettre � la retraite, a m�me marqu� le dernier but alors qu'un Raul sans influence avait regagn� le banc avant l'heure de jeu. Puis Zizou a offert un grand r�cital contre les Br�siliens, vaincus par ses gestes �pur�s � la perfection et sa passe d�cisive sur coup franc pour Henry (1- 0). Ronaldo, impuissant, n'a rien obtenu d'autre dans ce quart de finale que le maillot de son d�sormais ex-co�quipier, puisque Zidane prend sa retraite footballistique apr�s le Mondial. Figo et Zidane se retrouvent pour se disputer la supr�matie galactique et pour une revanche de la demi-finale de l'Euro-2000, gagn�e par la France au but en or et � la 117e sur un penalty de �Zizou� (2-1). Mais Zidane, alors � la Juventus, n'�tait pas encore un Galactique, et Figo allait le devenir.
Pauleta peine toujours � d�ployer ses ailes La France rencontrera face au Portugal, en demi-finale du Mondial-2006 de football, une vieille connaissance, Pauleta, deux fois meilleur buteur du Championnat fran�ais, mais qui passe bizarrement � c�t� des grands rendez-vous en s�lection. Dans l'Hexagone, �l'Aigle des A�ores� survole les d�bats. D�j� sacr� meilleur buteur de Ligue 1 en 2002 sous le maillot de Bordeaux (22 buts), l'attaquant a une nouvelle fois plan� sur la saison �coul�e avec 21 r�alisations sous les couleurs du Paris SG. Et, � 33 ans, le Portugais a sans doute inscrit un de ses plus beaux buts en demi-finale de Coupe de France face � Nantes (2-1) d'une vol�e d'anthologie. Mais le cauchemar se poursuit avec la Selec�ao pour celui qui est n� Pedro Miguel Carreiro Resendes. Apr�s n'avoir pas marqu� un seul but � son �Euro�, au Portugal en 2004, son compteur est rest� bloqu� � un seul but en Allemagne, inscrit en poule contre... l'Angola. Record Pourtant Pauleta semblait bien parti pour faire trembler les filets cette fois-ci. Le num�ro 9 lusitanien avait ainsi battu cette ann�e le record de buts marqu�s avec la Selec�ao par le �Roi� Eusebio (41 buts) gr�ce � un doubl� contre la Lettonie le 12 octobre 2005 en qualification pour le Mondial-2006 (Pauleta inscrivait l� ses 41e et 42e buts). Et le joueur du PSG terminait m�me meilleur buteur de la zone europ�enne des qualifications avec 11 buts. Ma performance personnelle passe apr�s celle de l'�quipe, d�clarait-il � l'�poque. L'important c'est que le Portugal aille le plus loin possible et donne une bonne image de son football�. Il ne croyait pas si bien dire puisque lui, l'homme aux 47 buts en 86 s�lections, a �t� sorti � la 62e minute et remplac� par Simao Sabrosa apr�s une prestation transparente en quart de finale contre l'Angleterre. Voil� qui ne va pas arranger les relations complexes qu'il entretient avec sa s�lection et les fans portugais, alternant le chaud et le froid. Idole en France, il est loin de faire l'unanimit� au Portugal. Tout a commenc� avec des d�buts tardifs pour ce premier joueur des A�ores appel� en �quipe nationale. Il enfile enfin le maillot rouge et vert � 24 ans en ao�t 1997 contre l'Arm�nie. Mais il lui faut attendre un an et demi pour sa premi�re titularisation contre les Pays-Bas.
